CLASSROOM V7 : CHAPITRE 3


Absurdité

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Traduction : Akai, Raitei
Correction : Nova
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Un jour avant le début de nos vacances d’hiver, l’équivalent d’un ouragan eut lieu dans la classe D dès que Chabashira-sensei annonça la fin des cours. En effet les portes de notre classe s’ouvrirent et les étudiants de la classe C, Ryuuen y compris, se montrèrent.

La classe était très énervée de cette visite inattendue. Chabashira-sensei leur jeta un léger regard avant de quitter la salle de classe. Après tout, il n’y avait aucun mal à rendre visite à une autre classe hein ?  Depuis quelques jours la classe C intensifiait ses surveillances avec différentes techniques mais leurs efforts ne semblaient pas payer… Quoi donc de mieux que de directement venir nous voir dans notre salle de classe !!

Ou bien était-ce une stratégie qui dépassait ma compréhension ? Dans tous les cas, une chose était sûre, cette attaque frontale faisait partie de leur plan. Horikita, qui s’apprêtait à partir, s’arrêta et regarda les élèves de la classe C. Il y avait Ryuuen, Ishizaki, Yamada Albert ainsi que Komiya et Kondou. Il n’était pas étonnant de voir la classe être énervée avec toutes ces brutes dans la salle.

Sudou — C’est quoi ce bordel ? C’est la classe D ici.

Le premier à réagir fut Sudou. Son instinct de bagarreur y était sûrement pour quelque chose mais il était aussi possible que ce ne soit que sa réaction de défense face à un groupe qui l’avait déjà manipulé. Mais, plus important, il se devait de protéger Horikita. Ses sentiments étaient aussi à prendre en compte. Sudou se leva immédiatement et s’approcha de Ryuuen. Le voyant, Hirata paniqua et se mit entre les deux.

Hirata — Tu veux nous parler de quelque chose, Ryuuen-kun ?

À un Hirata qui ne comprenait rien à la situation, Ryuuen répondit de façon extravagante.

Ryuuen — Y a-t-il une raison pour laquelle je ne pourrais pas visiter la classe d’un camarade ? Ça arrive dans toutes les écoles, non ? Aller dans une autre classe pour voir un ami vous donne la chair de poule ou quoi ?

Ses premiers mots sonnaient tellement comme de la provocation mais Hirata répondit calmement à cette attitude si oppressante.

Hirata — En général non. Mais tu ne trouves pas que les circonstances de cette école diffèrent des autres ? Qui plus est, tu n’as jamais visité la classe D avant.

Hirata tenta de calmer le jeu en prenant l’affaire au sérieux.

Ryuuen — On n’a pas eu l’occasion de trop se connaître, je me suis dit qu’il était temps de se rapprocher un peu.

Il plaça sa main sur le bureau d’une fille et souria, montrant ses dents blanches.

Ryuuen — Vous vous êtes plutôt bien débrouillés durant le dernier exam. À cause de vous, ma classe a perdu. Ça n’a pas encore été décidé mais vous allez sûrement passer en classe C à compter du troisième trimestre. C’est impressionnant.

Sudou — Heh. Ça veut juste dire que t’es mauvais comme leader. Tu mérites la classe D.

Hirata, paniqué tenta de retenir Sudou et ses provocations.

Hirata — On a fait des efforts constants pour en arriver là.

Ryuuen — Des efforts tu dis ? Pourtant Sudou, qui ne connaît sûrement pas ce mot, est toujours parmi vous donc j’ai du mal à te croire. J’étais persuadé que ça allait être le premier à quitter ce lycée.

Sudou — Tu te souviens enfin de mon prénom ?

Leurs regards se croisèrent et ils se fixèrent longuement. Plusieurs de nos camarades qui s’apprêtaient à partir étaient scotchés sur place en voyant ça.

Hirata — Tu peux nous dire ce que tu veux ?

Du point de vue de Hirata, le mieux était de comprendre ses intentions pour éviter de rentrer dans le jeu de Ryuuen. Toutefois, il fallait se dire qu’il faisait exprès d’agir ainsi.

Ryuuen — Je viens vous donner un avertissement.

Hirata — Un avertissement ? Comment ça ?

Ryuuen — Je n’ai aucune intention de l’expliquer à quelqu’un qui ne pige pas, à moins que tu fasses exprès ?

On pourrait croire que c’était une provocation envers Hirata mais ce n’était pas le cas. Ryuuen regardait à peine en direction d’Hirata, il observait plutôt toute la classe. Si ces mots n’étaient pas destinés à Hirata, ils étaient peut-être destinés à Keisei ou moi, ou encore Akito et les autres. Mais tout ce que je savais c’est qu’il lâchait des coups d’œil un peu partout. Finalement, c’était une personne inattendue qui attira son attention.

La personne ne s’en rendit même pas compte, ou plutôt il s’en fichait et se préparait à quitter la salle. Il finit par partir. Alors que tout le monde était figé par la présence de Ryuuen, lui se comportait comme d’habitude. Riant légèrement, il se tourna vers sa bande et leur fit un signe avant de s’en aller. Visiblement c’était la personne qui venait de sortir qu’il visait.

Quand Ryuuen et ses sbires fermèrent la porte, la tension dans la classe se dissipa et un brouhaha s’installa. 

Horikita — C’est Kôenji qu’il cherche ?

Exactement. La cible de Ryuuen était Kôenji Rokusuke, le marginalisé de la classe D. Plusieurs théories commencèrent à faire le tour de la classe, la plupart créées par Ike et Yamauchi. D’ailleurs Kushida faisait plutôt profil bas depuis quelques temps. Je savais que ça venait de sa défaite contre Horikita mais elle ne prenait plus de rôle actif dans la classe.

Bien évidemment, elle n’était pas devenue complétement silencieuse. Rien qu’à ce moment-là, elle discutait avec des filles à propos de Ryuuen mais elle ne s’en mêlait pas plus que ça. Et Horikita étant Horikita, elle ne m’avait pas parlé de Kushida non plus.

Horikita — C’est mauvais signe tu ne crois pas ?

Horikita s’adressa à moi tandis que je pensais à autre chose. Même Horikita, qui ne voulait absolument pas se mêler des affaires de la classe C, comprenait que c’était une affaire grave.

Moi — Peut-être.

Ryuuen avait l’air d’en vouloir à Kôenji et c’était étrange. Il était vrai que Kôenji était plutôt mystérieux. Mais, même sans faire partie de la classe, il n’était pas difficile de comprendre que ce dernier se fichait de son environnement. Ryuuen le comprenait sûrement aussi, d’où la raison pour laquelle il surveillait quand même les autres élèves tout en poursuivant Kôenji.

Miyake — Kiyotaka, viens on va voir ce qui se passe dehors.Ils étaient beaucoup trop nombreux dans leur groupe. Ils comptent sûrement faire quelque chose.

Moi — J’imagine … même avec les gens autour on n’est pas sûrs que rien n’arrivera.

Si Kôenji finissait par se faire agresser, la classe D allait finir par endosser la responsabilité pour ne pas avoir empêché ça. Sans compter que je ne voulais pas que la classe culpabilise à cause de lui. Je sortis dans le couloir avec Akito, Keisei nous suivit également.

Horikita — Je viens aussi. Moins y’aura de monde, plus ce sera dangereux.

Peu de temps après, Horikita vint aussi accompagnée de Sudou. Hirata lui aussi sortit de la classe, inquiet. Visiblement cette journée allait être bien bordélique. J’avais demandé à Akito et Keisei d’attendre car je devais parler à Hirata.

Moi — Hirata, tu devrais peut-être rester ici. Si des élèves comme Yamauchi et Ike nous suivent, ça va finir par empirer.

Hirata — … T’as raison. Mais, je me demande si ça ira pour Kôenji-kun…

Moi — Horikita y est aussi. Keisei et Akito sont avec moi. Si dans le pire des cas ça se finit mal, je te contacterais.

Hirata — Keisei-kun ? Okay, j’ai compris. Faites-en sorte de ne pas aggraver la situation.

Hirata était confus en entendant le prénom « Keisei » mais ne creusa pas plus de ce côté-là. Hirata retourna immédiatement dans la classe D qui se posait encore des questions.

Yukimura — T’as raison de faire ça, Kiyotaka. Faut pas non plus que toute la planète se ramène. De plus Hirata est le plus doué pour calmer la classe.

Keisei acquiesca comme s’il en était certain. D’habitude les gens se réunissent nombreux autour d’une bagarre mais Keisei préférait nager à contre-courant visiblement.

Mais le problème restait de trouver Kôenji. Ryuuen et ses hommes ne pouvaient pas agir comme ils le voulaient à l’intérieur de l’établissement, s’ils voulaient l’attaquer, ils devaient le faire dehors mais j’avais du mal à savoir où Kôenji pouvait aller.

Moi — Il fait quoi Kôenji après les cours ?

Miyake — … aucune idée.

Yukimura — Je ne sais pas non plus.

Akito comme Keisei penchaient leur tête, n’ayant aucun indice sur les activités de Kôenji.

Moi — Il n’y a personne qui connaît ses habitudes ?

Aucun des élèves de la classe ne lui parlait très longtemps.

Yukimura — Il rentre souvent directement chez lui.

Miyake — Comment tu sais ?

Yukimura— Je le vois souvent rentrer chez lui. Dans tous les cas, ça va être problématique s’il quitte l’enceinte de l’établissement. Du coup allons d’abord vers l’entrée.

Après ça, nous nous dirigeâmes vers l’entrée. Si on arrivait à trouver ses chaussures alors cela voulait dire qu’il était encore dans le bâtiment ce qui allait nous permettre de gagner du temps. On se dépêcha sans freiner.

Sudou — Un vrai conflit risque d’arriver là ! Va y avoir de l’action !

Disait Sudou à Horikita les poings serrés.

Horikita — Sois plus sérieux je te prie, on parle de violence là. Pourquoi m’as-tu suivi d’ailleurs ?

Sudou — C’est évident non ? Je m’inquiète pour toi Suzune. J’ai entendu des rumeurs comme quoi Ryuuen s’en prenait même à des filles.

Horikita — Je ne suis pas faible, je n’ai pas besoin de ta protection.

Sudou — Dis pas ça.

Horikita était toujours confiante quant à sa capacité à se protéger. Vu qu’elle était forte en arts martiaux, elle n’avait pas besoin de l’aide d’autrui.

Sudou mettait en avant sa virilité pour rien. Il n’avait pas encore compris que cela ne faisait ni chaud ni froid à Horikita. Pour lui, elle était une existence fragile qu’il fallait protéger peu importe ce qu’elle disait.

Horikita — D’ailleurs tu n’as pas mieux à faire avec tes activités de club ? 

Sudou — T’inquiète, j’ai encore du temps avant l’entraînement. Cherchons Kôenji !

Horikita n’avait pas réussi à écarter Sudou.

Horikita — Bon sang, quelle ironie du sort que d’aller calmer le jeu avec un élément perturbateur.

Elle lui envoya une insulte qu’il n’eut pas l’air de comprendre. Si Horikita était blessée dans l’histoire Sudou allait certainement finir par exploser comme jamais pour mettre un chaos sans précédent.

Si les mêmes acteurs devaient à nouveau se battre, l’établissement ainsi que le Conseil des élèves risquaient de ne montrer aucune pitié. De ce fait, ce n’était pas la meilleure idée de se le trimballer avec nous. Il fallait voir le bon côté des choses : au moins on l’avait sous les yeux !

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Quittant le bâtiment scolaire, je me dirigeai vers le chemin jalonné d’arbres qui menait au dortoir. Vu que les cours s’étaient finis il n’y a pas si longtemps, on ne voyait pas beaucoup de monde mais on pouvait voir quelques élèves de la classe C. Je ne l’avais pas remarqué avant mais il semblerait qu’il y avait Ibuki.

Je pus ensuite voir Kôenji de loin qui se dirigeait seul vers le dortoir. Ils voulaient donc vraiment s’attaquer à Kôenji. Tandis que Ryuuen réduisait la distance, il ordonna à Ishizaki de bloquer la route de ce dernier.

Sudou — Suzune avait vu juste ! Faut qu’on aille les stopper !

Horikita — Attendons un peu de voir ce que va faire Ryuuen.

Comme l’a dit Ryuuen plus tôt, il n’y avait pas de règle interdisant les élèves d’interagir entre différentes classes, il valait donc mieux observer la situation plutôt que d’intervenir sans aucune raison.

Ishizaki — Arrête-toi là Kôenji.  On a à te parler.

Kôenji — Je n’ai pourtant rien fait qui aurait pu vous gêner.

Ishizaki bloquait la vision sur Kôenji mais on entendait son ton habituel.

Ishizaki — Ce n’est pas à toi d’en décider.

Kôenji — Hmph. Je te renvoie la chose.

Kôenji regarda Ryuuen et ses sbires et ne montra aucun signe de panique.

Ryuuen — Tu te souviens de moi n’est-ce pas ?

Avec ses deux mains dans les poches, Ryuuen se tint face à Kôenji.

Kôenji — Bien entendu. Tu es la fameuse crapule de la classe C.

Ryuuen — Je t’avais ignoré la dernière fois mais cette fois je ne te laisserai pas t’échapper le taré !

Kôenji — Tu m’excuseras mais j’étais occupé ce jour-là.

Il s’excusa tout en plaquant ses cheveux à l’arrière. Il n’avait pas l’air d’être sincère.

Kôenji — En revanche, le « taré » s’adressait à moi ?

Ryuuen — Á qui d’autre ?

Kôenji — C’est certes gratuit mais je vais laisser couler car je suis tolérant. J’ai un rencard après ça, on pourrait faire vite ?

Ryuuen — C’est malheureux mais tu vas devoir le reporter.

Kôenji — Tu ne comptes vraiment pas te retirer ?

Ryuuen — Qu’est-ce que tu vas faire sinon ?

Kôenji croisa les bras, réfléchissant un peu puis mis fin à la chose.

Kôenji — Alors on devra finir notre affaire là-bas.

Il pointa du doigt la zone de repos à quelques mètres de distance. Il avait peut-être vu qu’il n’y avait pas d’échappatoire et a préféré ne pas bloquer le chemin.

Ryuuen — Je me fiche de l’endroit.

Kôenji — Alors suis-moi.

Ils suivirent ainsi Kôenji dans la zone de repos près du chemin principal. Il allait maintenant être difficile de les observer de loin.

Horikita — On devrait peut-être y aller.

Après avoir entendu ça, Sudou se prépara à monter au créneau mais Horikita l’arrêta aussitôt.

Horikita — Tu as intérêt à éviter les problèmes.

Sudou — O-ouais.

Sudou, averti, prit les devants avec Horikita et se dirigea vers la zone de repos. Nous les rattrapâmes peu après et Horikita s’exprima sans attendre.

Horikita — Qu’est-ce que tu cherches Ryuuen-kun ? Je sais qu’avec toi les choses peuvent vite s’emballer.

Ryuuen — Kuku. C’était tellement évident que vous alliez venir.

Il se mit à rire, fier de son anticipation, puis commença à nous dévisager un par un. Il était vrai qu’il cherchait à s’en prendre à Kôenji mais son but était de réduire la liste des cibles potentielles. Voilà pourquoi il avait utilisé Kôenji comme appât, autrement il serait venu seul.

Ryuuen — Ayanokôji, Miyake et Yukimura huh ? Pour fausser les pistes j’imagine.

Sudou — J’suis là aussi Ryuuen !

Ryuuen ignora Sudou. Ce dernier serra fermement les poings.

Ryuuen — Qu’est-il arrivé à Hirata ?

Horikita — Aucune idée. Mais ce n’est pas comme s’il t’intéressait.

Ryuuen — Ce mec pue tellement la justice que sa présence ici aurait été une évidence mais bon.

Horikita — Ce que j’essayais de dire c’est que les choses ne vont pas forcément toujours comme prévu.

Ryuuen — Enfin, ça me convient parfaitement pour le moment.

Au signal de Ryuuen, Ishizaki et les autres entourèrent Kôenji. Akito ne cacha pas son dégoût face à cette scène.

Miyake — On dirait qu’il joue au jeu de carte de l’empereur pour commander ses camarades comme ça.

Ryuuen — Désolé Miyake mais j’ai grandi comme ça.

Toujours les mains dans les poches, il approcha Kôenji.

Horikita — Stop !

Ryuuen — Stopper quoi ? On a encore rien fait.

Kôenji — Si vous comptez blablater entre vous, ma présence n’est plus requise n’est-ce pas ?

Kôenji s’exprima ainsi car le Ryuuen qui lui barrait la route s’entretenait avec Horikita. Mais Ryuuen finit par l’ignorer et retourna vers Kôenji.

Ryuuen — Grâce à moi tu es la star du moment Kôenji. Tu m’en dois une après tout.

Kôenji — Je t’en dois une ? Je ne vois pas de quoi tu parles.

Ryuuen — À cause de toi, je n’ai pas pu réussir à 100% ma stratégie concernant l’examen spécial du bateau.

Il était bien informé. Comment était-il au fait de ce détail ?

Kôenji — Ahh, tu parles de ce jeu où il fallait chercher la cible ? Désolé si je me suis mis en travers de ta route.

Encore une fois, il semblait sarcastique et sortit un miroir de poche.  Les élèves de la classe C devaient trouver cette situation absurde mais, lorsque ces derniers le regardèrent, il leur répondit poliment.

Kôenji — Il y a un peu de vent alors je vérifie que mon super style n’est pas sans dessus dessous.

Il tourna le visage à gauche puis à droite plusieurs fois afin de vérifier qu’il n’y avait aucun défaut.

Kôenji — Hmm…. Ce n’est pas tout à fait optimal et je manque un peu d’élégance. Tu pourrais me tenir un peu le miroir si ça ne te dérange pas ?

Kôenji présenta le miroir à Ryuuen et ce dernier l’accepta avec le sourire aux lèvres.

Kôenji — Tiens le bien droit et dans ma direction.

Kôenji sortit ensuite de la cire à fixation forte de son sac, en mit un peu sur ses doigts et utilisa ses deux mains pour se coiffer.

Prise au dépourvu par cette scène absurde, la bande de la classe C n’intervint pas. Un bruit intense résonna cependant tout juste après ; ce fut Ryuuen qui jeta le miroir de Koênji par terre. Avec son sourire habituel, il attrapa fermement le bras de ce dernier.

Ryuuen — Tu comptes te foutre de ma geule combien de temps ?

Alors qu’il se coiffait les cheveux avec ses deux mains, Kôenji laissa échapper un soupir.

Kôenji — Quelle violence ! Ce miroir n’était pas donné tu sais.

Ryuuen — Oups, il a glissé de mes mains.

Kôenji — Fufufu, si c’est le cas alors on ne peut rien y faire. Dans ce cas, lâche-moi le bras pour que je puisse me coiffer correctement même si je n’ai pas vraiment besoin de faire ça pour être au top.

Dans cette situation tendue, Ryuuen retira doucement son bras de Kôenji. Il ne fallait pas franchir la limite au risque de se faire sanctionner par l’établissement. Mais c’était le genre de Ryuuen que de pousser ses ennemis dans leurs derniers retranchements.

Horikita — Arrête-ça tout de suite Ryuuen-kun !

Ryuuen — La ferme Suzune tu veux ? Kôenji est mon camarade de jeu.

Horikita — Il n’a pas l’air de vouloir jouer avec toi en tout cas !

Tout enramassant les éclats du miroir, Horikita fusilla Ryuuen du regard.

Sudou — Laisse, je vais le faire ! Tu peux te blesser.

Horikita — Ça ira pour moi. Mais surtout, je n’ai pas envie que tu te blesses alors que tu pratiques une activité sportive intense.

Horikita refusa ainsi l’offre de Sudou.

Sudou — Nan mais jpeux pas laisser une fille se blesser comme ça !

Se montrant insistant, Sudou commença à récolter les morceaux.

Horikita — Si tu te blesses, je ne m’occuperai pas de toi.

Malgré la remarque de Horikita, il continua comme si de rien était.

Sakayanagi — Je me demandais bien de qui venait ce vacarme. Je m’attendais pas à vous voir ensemble je dois dire.

Cet incident ne concernait plus uniquement les classes C et D car, désormais, Sakayanagi et ses sbires furent de la partie. Je remarquai Kamuro Masumi parmi eux mais je ne connaissais pas les noms des deux garçons avec elle, juste leur visage.

Ryuuen — Sakayanagi, eh ? On peut dire que ton timing est parfait.

Elle s’immobilisa et frappa un petit peu le sol de sa canne. Il y avait maintenant un grand rassemblement avec pas moins de quinze personnes. Six de la classe D en incluant Kôenji, cinq de la classe C et quatre de la classe A.

Sakayanagi — Ma présence n’est que pure coïncidence.

Ryuuen — Ne me fais pas rire.

Il était évident que c’était calculé.

Sakayanagi — De là à penser que le leader de la classe C se retrouverait avec des élèves de la classe D, il fallait le faire. C’est une réunion pour Noël ?

Ryuuen — Ton tour viendra alors si tu pouvais ne pas t’incruster.

Sakayanagi — Si vous improvisez une fête alors plus est de fous et plus on rit. Laisse-moi me joindre à vous je te prie !

Ryuuen montra qu’il n’avait aucune intention de jouer avec elle.

Ryuuen — Si tu restes alors n’interfère pas !

Sakayanagi — Bien entendu. Je ne ferais rien qui pourrait embarrasser l’organisateur.

Sakayanagi prit ses distances et s’assis sur un banc dans la zone de repos. Les trois autres élèves de la classe A l’entourèrent comme pour la protéger. Il n’y avait pas de caméras de surveillance dans le coin mais des élèves passaient de temps à autre pour rentrer alors il était difficile d’imaginer que cela allait finir en combat. Maintenant, celui qui était au centre de tout et qui jusque-là souriait sans peur s’exprima.

Kôenji — Pas que m’afficher en public me gêne mais pourrait-on ne pas s’éterniser ? Sinon je m’en vais.

Ishizaki — Hey Kôenji ! Ryuuen-san a dit qu’il ne te lâchera pas cette fois !

Ryuuen — Désolé pour cette interruption. Revenons à nos moutons.

Kôenji souria légèrement

Kôenji — J’en conclus donc que tu es obssédé par une personne qui cause du tort à ta classe ou bien qui a formé une alliance avec des élèves d’une autre classe, je me trompe ?

Ryuuen — Toute personne que j’ai dans le collimateur est un ennemi à défaire.

Kôenji — Et une personne de notre classe te gêne, si j’ai bien compris, et tu essaies de trouver son identité ?

Kôenji sembla comprendre la situation sans que Ryuuen n’ait à lui expliquer. C’était surprenant venant de quelqu’un qui n’avait aucune conscience pour ce qui ne l’intéressait pas.

Ishizaki — C’est ça.

Ryuuen — Du coup, explique-toi par rapport à l’exam du bateau. Les rumeurs ont vite circulé tu vois.

Kôenji — Je vois que monsieur à surtout mené son enquête.

Durant cet examen spécial, Kôenji avait réussi à trouver la cible du groupe « Singe » assez tôt durant l’épreuve. Même si ce fut une brillante victoire de la part de la classe D sur le papier, on pouvait dire que ce fut surtout grâce au génie tactique de Kôenji. Ryuuen avait en tout cas fait ses recherches et Kôenji ne nia pas que c’était lui l’instigateur.

Kôenji — C’était juste une manière d’en finir rapidement car je ne pouvais pas supporter l’idée de participer à ces réunions ennuyantes.  Au final, j’ai regagné ma liberté et j’ai passé du bon temps sur le bateau.

Kôenji sortit son téléphone et le mit en mode selfie pour se regarder. Ce fut une sorte de substitut de son petit miroir.

Ryuuen — Rien ne prouve au final que tu n’aies pas joué un rôle dans d’autres examens. Il est probable que tu sois celui que je cherche.

Kôenji — Certes mais si c’est ta conclusion cela signifie que tu n’es qu’une moitié de cerveau.

Ishizaki tenta d’en venir aux mains mais Ryuuen se mit à rire et le stoppa. Kôenji lui avait en effet fait une riposte brillante. En effet, en apparence faire passer une personne totalement désintéressée pour un maître à penser semblait de la folie.

Ryuuen — Kukukuuu, si c’est vrai alors tu admets être une personne totalement passive et dépourvue d’ambition dans ce système.

Kôenji — Tu comprends vite mon dragon, ce n’est pas pour me déplaire.

Sakayanagi explosa de rire à la mention de « mon dragon ». Ryuuen ignora la chose et changea de sujet.

Ryuuen — Qu’est-ce que tu vas faire si je demande à mes gars de te lyncher là, comme ça, pour le fun ?

Horikita essaya de réagir mais fut interrompu par le rire de Kôenji.

Kôenji — Quel non-sens, tu n’as rien à gagner à user de violence gratuite dans un espace public.

Ryuuen — Malheuresement pour toi ça ne ne me gêne pas de m’emporter dans un tel endroit même si je n’ai rien à y gagner.

Kôenji — Je vois. Permets-moi de te répondre alors que si tu comptes choisir cette option, je vais faire en sorte de donner une bonne leçon à tous ceux qui s’en prendront à moi afin de protéger ma fierté.

Ryuuen — Tu penses vraiment pouvoir nous gérer ?

Kôenji — Ce qui est difficile d’imaginer pour moi est de ne pas pouvoir le faire.

Sakayanagi souriait au loin devant la joute verbale.

Ishizaki — Il n’a en aucun l’air d’être X. C’est juste un dingue. Il n’y a rien à en tirer.

Kôenji — Tant que le malentendu est dissipé, ça me va.

Ryuuen — Laisse-moi te demander quelque chose tout de même, Kôenji. Les points de la classe D augmentent de manière récurrente. Il y a forcément une explication derrière. Si ce n’est pas toi alors c’est qui ? Il ferait partie de cette bande de crétin là-bas ?

Pour la première fois, Kôenji se tourna vers nous mais il ricana et haussa les épaules comme s’il avait perdu tout intérêt.

Kôenji — Je veux bien te répondre mais…

Sakayanagi — Puis-je dire un mot ?

Sakayanagi s’exprima depuis le banc comme pour couper Kôenji.

Sakayanagi — Vous parlez d’un sujet intéressant. J’avais entendu des rumeurs au sujet de notre cher dragon cherchant un élève de la classe D qui lui mettait des batons dans les roues mais je ne pensais pas qu’elles étaient fondées.

Ryuuen — Je t’ai dit de la boucler Sakayanagi. Si tu m’appelles encore comme ça, je vais te buter, c’est compris ?

Sakayanagi — Fufu, tu n’aimes pas ?  C’est pourtant mignon mais je m’excuse si je t’ai froissé. C’est juste que je ne m’attendais pas à ça.

Un faible rire s’ensuivit. Sakayanagi continua ensuite de parler.

Sakayanagi — Un élève t’a mis des bâtons dans les roues et alors ? C’est un peu le concept de cet établissement. Toi et moi nous nous sommes battus exactement comme ça de multiples fois. Je ne connais pas la personne que tu cherches mais il faut avouer qu’établir des plans dans l’ombre est une brillante stratégie. Es-tu vraiment obligé de pousser à bout un élève qui n’a rien à voir avec cette histoire ? C’est vraiment pathétique de ta part.

Ryuuen — Je veux bien admettre que ce X gêne mes plans mais ce n’est pas le problème. J’ai juste envie de le sortir de son trou.

Sakayanagi — Je vois. Et cela justifie tes exactions ?

Ryuuen — En effet. Je m’en fiche d’être violent s’il le faut, c’est mon style, et je ne compte pas le changer.

Sakayanagi — En faisant cela tu révèles aussi l’étendue de ton incompétence. J’ai tout entendu de la part de Masumi-san et de Hashimoto-kun concernant le retournement de ton plan sur l’île déserte. Avec un peu plus de recherches, tu aurais compris qu’il ne pouvait pas faire partie de la liste des suspects vu qu’il avait déclaré forfait. Qui plus est, j’avais cru entendre que c’était Horikita Suzune le maître à penser durant cette épreuve. Est-ce que cette mystérieuse personne que tu cherches tant existe vraiment ?

Le regard aiguisé de Sakayanagi transperça Ryuuen.

Sakayanagi — Es-tu sûr que ce n’est pas une excuse pour ton échec ?

L’un des élèves de la classe A murmura des mots à Sakayanagi.

Sakayanagi — Tu vas trop loin Masayochi. Ryuuen n’est pas si stupide.

Celui qui s’exprima à voix basse se nommait Hashimoto, si je me souviens bien. Ryuuen ne sembla pas faire attention à leurs provocations, c’était un professionnel en la matière après tout.

Ryuuen — Honte à ta classe Sakayanagi, je me suis servi de Katsuragi pour qu’il signe un contrat.

Plutôt que de nier les attaques de Sakayanagi, il opta pour un changement de sujet. La meilleure défense était l’attaque après tout.

Sakayanagi — Un contrat ? Ah, celui qui stipulait qu’en échange de l’aide de votre classe, nous devions compenser cela en te donnant des points privés ? Pour être plus précise, le contrat stipulait 20 000 points chaque mois jusqu’à la remise des diplômes.

Sakayanagi répondit sans aucune hésitation.

Sudou — Huh ? C’est quoi ce délire ? Vous êtes ok avec ça ?!

Sakayanagi — Ce n’est pas interdit par le règlement et ce fut d’un accord commun entre nos deux classes. Nous n’avons pas touché à nos points de classe vu que la classe C nous a donné tout leur matériel sur l’île en échange d’un versement en points privés.

Je savais que la classe A et la classe C s’étaient alliés durant l’examen de l’île déserte mais je ne connaissais pas la teneur exacte de leur deal. De prime abord on aurait pu croire que la classe C était gagnante mais cela avait permis à la classe A de conserver les 270 points de classe obtenus sur l’île dès le début de l’épreuve. La A avait donc pu garder son avance au classement général, ce qui valait vraiment le coup. Les points privés n’étaient au final que des bonus et le sacrifice de Katsuragi ne fut pas vain car s’ils n’avaient pas fait ce contrat, la classe B aurait depuis le temps encore plus collé au train de la classe A.

Mais pourquoi avoir révélé tout ça maintenant alors que c’était un secret jusque-là ? Était-ce vraiment juste pour faire dans la provocation ?

Ryuuen — Ce n’est pas à moi que cette histoire va causer du tort tu sais ? Quand les autres classes sauront que je vous pompe 20000 points par mois, ça risque d’être drôle.

Sakayanagi — Tu peux faire circuler l’information comme tu le souhaites, je ne m’en inquiète pas plus que ça. Après tout, c’est Katsuragi-kun qui est à l’origine de l’idée.

Sakayanagi n’était en effet pas présente sur l’île alors elle n’avait pas à s’inquiéter des retombées négatives. Il était même possible qu’elle ait demandé à sa classe de ne rien faire d’inutile mais, vu comment la lutte en interne faisait rage, elle n’avait peut-être pas insisté plus que ça hormis auprès de sa faction pour que Katsuragi prenne des décisions qui lui retombent dessus. Maintenant Katsuragi faisait profil bas et Sakayanagi dominait la classe A.

Sudou — Bordel, la classe C se tape alors 20000 points privés par mois, abusé !

Horikita — Il n’y a rien à leur envier, c’est juste le prix de leur renoncement concernant les points de classe qu’ils avaient reçu sur l’île.

Sudou — Suzune, nous aussi on a gagné 200 points tu sais ? Mais on est pas au top pour autant et la classe A ne fait que s’éloigner au classement général. On est les perdants dans l’affaire vu qu’on a rien gagné au change !

Horikita — Cela n’a rien à voir. Tu ne peux pas mettre sur un même pied d’égalité les points privés et les points de classe.

Si son objectif était d’atteindre la classe A, il n’avait effectivement pas encore compris l’importance d’économiser les points de classe et on pouvait du coup donner raison à Horikita. En revanche, gagner 800 000 points n’était pas rien. Même si la classe C perdait continuellement ses points de classe, elle avait au moins un salaire tous les mois de garantie. La faction Katsuragi leur avait quand même cédé ce deal à prix d’or.

Kôenji — Vous avez fini de discuter ? Pas que vos querelles me fassent un quelconque effet mais j’aimerais vaquer à mes occupations plutôt que d’assister à une réunion sans intérêt de votre part.

Ryuuen — Tu ne m’as pas encore répondu Kôenji !

Comme s’il venait de se souvenir, il regarda un petit moment le ciel.

Kôenji — Une éminence grise en classe D ? Sincèrement, je n’y avais pas réfléchi et, si c’était le cas, je ne te dirais rien vu comment tu te dévoues corps et âme pour rechercher ce stratège de l’ombre. Je n’aimerais pas te gâcher le plaisir de te donner son identité. Quoi qu’il en soit, je ne fais que profiter de ma jeunesse sur ce campus et je ne me sens en aucun cas concerné par tout ce qui se passe dans cet établissement. Je ne pense pas qu’un jour j’aurais de l’intérêt pour autre chose ici que de cultiver ma beauté et de succomber à l’amour en dessinant des projets d’avenir.

Ryuuen — Tu ne comptes donc pas t’impliquer dans ce conflit des classes ?

Kôenji — Je n’en avais pas l’intention depuis le début et ça ne compte pas changer. La classe A ou C, c’est du pareil au même pour moi… Vous êtes d’un pathétique, cela me met mal à l’aise !!

Ishizaki — Répète un peu pour voir ?! Ryuuen-san, ce gars se fout de nous depuis tout à l’heure, réglons-lui son compte.

Irrité par ses propos, Ishizaki commença à lever les points vers Kôenji mais, avant que Ryuuen ne puisse dire quelque chose, Sakayanagi prit l’initiative alors qu’elle ne faisait jusque-là que sourire pour provoquer Ryuuen. On dirait bien qu’elle avait mal pris la remarque de Kôenji.

Sakayanagi — Je ne peux pas laisser passer ça. Le dragon c’est une chose mais…

Juste après avoir dit cela, Ryuuen réduisit rapidement la distance entre eux et enclencha un coup de pied à pleine puissance.

Hashimoto — Woah—!?

Dans un mouvement de panique, Hashimoto s’interposa entre Sakyanagi et Ryuuen et bloqua son coup de pied avec son bras gauche. L’impact était tel que Hashimoto fut projeté sur le côté où il s’écroula sur le sol. S’il n’était pas intervenu, Sakayanagi aurait pris le coup de plein fouet en pleine face. Kitô, l’autre garçon de la classe A, retira ses gants blancs et se mit en position de combat

Sakayanagi — J’ai touché un point sensible ?

Ryuuen — Je t’avais prévenu de ne plus m’appeler comme ça.

Horikita — Ton comportement est inadmissible Ryuuen, tu n’as pas d’excuse.

Horikita intervint pour faire des reproches à Ryuuen mais Sakayanagi ne l’entendit pas de cette oreille.

Sakayanagi — Y’a-t-il un problème, Hashimoto-kun ?

Hashimoto — Du tout, je suis tombé tout seul.

Tout en enlevant la poussière sur ses vêtements, Hashimoto se releva doucement.

Sakayanagi —  Tu as entendu Horikita-san ?

Horikita — Que ce soit toi ou Ryuuen-kun, vous n’êtes pas normaux.

Les élèves de la faction Sakayanagi étaient complètement soumis à elle.

Sakayanagi — Je suis désolée, Ryuuen-kun, je t’ai un peu trop titillé.

Après s’etre excusée, elle regarda Kôenji.

Sakayanagi — Revenons-en au sujet initial. En quoi, moi y compris, sommes-nous pathétiques ?

Sakayanagi s’inquiéta plus de la remarque de Kôenji que de Ryuuen qui se tenait devant elle. Ce dernier, devenant apathique, s’éloigna d’elle.

Horikita — Non mais on croit rêver !

L’exaspération de Horikita était compréhensible car elle avait affaire à des cas.

Kôenji — Ce que j’ai dit ne te plait pas, petite ?

Se dirigeant vers le banc où était assise Sakayanagi, Kôenji ouvrit la paume de sa main et la pointa du doigt.

Sakayanagi — Kuku. Petite ? Pourquoi pas après tout, j’aime bien.

Ryuuen ricana pour ce retour du bâton.

Sakayanagi — Kôenji-san, c’est ça ? Malheureusement pour toi, tu fais erreur. Je ne suis pas une petite fille.

Kôenji — Fu. Fu. Fu. C’est à moi d’en décider ça. Et, objectivement, en quoi ce terme n’est pas approprié pour une fille comme toi, d’une telle taille à  ton âge ?

Sakayanagi — C’est bien là le problème. Selon l’usage, le terme de « petite » s’emploie pour une fille à l’école primaire. Ce n’est pas à toi de redéfinir les règles.

Kôenji — Je ne suis pas du genre à faire preuve de bon sens.

Il plaqua ses cheveux en arrière.

Kitô — Recule Kôenji.

Kitô fit un pas en avant et commença à retirer ses gants blancs. Au début je pensais que c’était pour se protéger du froid mais ça n’avait pas l’air d’être le cas.

Sudou — C’est quoi son problème à lui ? Y’a un démon qui va apparaître s’il enlève ses gants ou c’est comment ?

Moi — Comment ça ?

Je finis par lui poser la question car je n’avais pas compris le lien logique.

Sudou — T’es sérieux ? C’est dans un manga qui était super populaire à l’époque. Un mec enlevait ses gants blancs pour invoquer un démon qui combattait les autres démons.

Je n’en avais jamais entendu parler et je n’avais jamais lu de mangas non plus.

Ryuuen — Bon si la classe A pouvait se mêler de ce qui la regarde !

Sakayanagi — Permets-moi au moins de le corriger.

Kôenji — Fufufu, je suis honoré que vous vous battiez pour moi mais malheureusement, je préfère les femmes et les hommes plus âgés.

Et c’est ainsi que l’on voyait Kôenji se jouer des leaders de la classe A et C comme si de rien n’était. Le fait que le bon sens ne marchait pas lui octroyait une puissance hors norme. La violence et le mensonge sont des forces mais l’on pouvait aussi rajouter la folie.

Ryuuen — Je suis content d’avoir fait le point sur toi. Tu peux dégager !

Même pour Ryuuen, s’entretenir avec Kôenji avait dû être éprouvant. Sachant qu’il n’avait plus rien à en tirer, il le laissa partir.

Kôenji — Je vais donc prendre congé.

L’ouragan n’était pas Ryuuen cette fois mais bien Kôenji. Après cet incident, le silence retomba.

Sakayanagi — La fête est donc terminée. Et si on repartait ?

Ryuuen — Rendez-vous au prochain trimestre Sakayanagi !

Sakayanagi — Si tu arrives à te débarrasser de la classe D alors je t’attendrai avec plaisir.

Les élèves de la classe A partirent sur ces mots.

Sudou — On se barre aussi Horikita ?

Horikita — Oui, je n’ai pas la force de rester plus longtemps.

Sudou ramassa la majorité des morceaux et le calme revint.

Horikita — Mais je m’attendais à ce qu’il tienne plus la jambe à Kôenji.

Horikita regarda avec suspicion les actions de Ryuuen, d’ailleurs ce fut aussi le cas des élèves de la classe C eux-mêmes.

Ibuki — On a bien fait de le laisser partir ?

Ryuuen — Si c’était lui que je cherchais, je ne l’aurais pas laissé se barrer.

Ishizaki — Pour moi il est vraiment douteux et je n’arrive pas à comprendre à quoi il pense. Il peut aussi jouer la comédie.

Ryuuen — Le truc c’est que X pense comme moi et ce gars n’a rien à voir avec moi. Je ne l’imagine pas du tout diriger la classe dans l’ombre. Et puis il n’a en aucun cas l’air de faire équipe avec Horikita.

Ibuki — C’est dur à imaginer ouais. Mais pourquoi tu l’as ciblé ?

Ryuuen — Yo. Qu’est-ce que vous pensez de Kôenji au fait ?

Après avoir détourné les yeux de Kôenji, Ryuuen se tourna vers nous avec un sourire sinistre.

Sudou — Je sais pas ce que vous marmonnez depuis tout à l’heure mais c’est agaçant !

Sudou, incapable de comprendre les actions de Ryuuen, lui lança un regard assassin en levant le poing.

Ryuuen — T’es du genre à lever le poing mais incapable de frapper hein ?

Sudou — Répète un peu ?!

Horikita stoppa Sudou en lui lançant un regard noir.

Horikita — Ryuuen-kun, tes actions sont déplacées, comprends que cela soit irritant pour nous.

Ryuuen — Ça veut dire alors que je fais les choses bien.

Les réprimandes ne faisaient rien à Ryuuen. Au contraire, il aimait ça.

Ryuuen — J’ai bien réduit la liste des suspects aujourd’hui Suzune. Sache que je vais trouver la personne qui se cache derrière toi.

Horikita — Je n’ai aucunement l’intention d’écouter ton blabla indigeste. Plus important, j’aimerais que tu n’harcèles pas mes camarades.

Ryuuen — Je n’enfreins aucune règle. Je fais donc ce que je veux.

C’était l’hôpital qui se foutait de la charité. Ryuuen, le premier à ne pas respecter les règles, invoqua l’argument du règlement.

Ryuuen — Le jeu va se terminer. La finale est pour bientôt.

Avant de partir, Ryuuen regarda Sakayanagi et ses camarades avant de se retourner.

Horikita — Bon débarras. Retournons au dortoir et allons-vite mettre au courant Hirata-kun.

Sudou — Mais c’est quoi son problème ? Je capte pas ses actions.

Horikita — Je n’en ai aucune idée non plus et je ne pense pas que quelqu’un puisse comprendre ce qu’il cherche à faire.

Les préparatifs du côté de Ryuuen pour me débusquer étaient donc finis.

C’est avec cela bien en tête que je le regardai partir.


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