CLASSROOM V6 : BONUS


HISTOIRES COURTES DU VOL.6

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Traduction : Dogyuun, Raitei
Correction : Nova
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Peut-être que je peux me faire des amis (Hasebe)
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Je ne détestais pas aller en cours. D’ailleurs tout s’était toujours bien passé, du primaire au lycée. Mais à la question “Aimes-tu l’école ?”, je n’aurais pas su quoi répondre. Ma poitrine commença à se développer très tôt donc je sortis très vite du lot : les garçons me taquinaient, les filles me regardaient avec sympathie. Ma croissance devint encore plus remarquable arrivée au collège, ce qui me donna encore plus d’attention.

Ces yeux se dirigeaient inconsciemment et inéluctablement vers ma poitrine.

Cependant, après avoir remarqué ces regards lubriques, mon cœur s’était peu à peu endurci. J’arrêtai les activités sportives car je voulais petit à petit éviter ces regards. Quel fut le résultat ? L’image qu’ils avaient de moi était celle d’une personne froide et arrogante, avant de prendre leurs distances.

Je n’étais pas fâchée, au contraire j’avais plutôt bien vécu cette paix nouvelle.  J’avais donc appris à fonctionner seule. Néanmoins, arrivée au lycée, je rejoignis les groupes de Karuizawa-san et de Kushida-san,mais en restant la plus désintéressée possible. J’avais initialement prévu de vivre comme ça, évitant ainsi de me faire des amis… mais les circonstances avaient changé.

Je fus moi-même obligée de changer. En effet il fallait passer l’examen final du trimestre, à deux qui plus est, et je fus placée avec Miyacchi qui était mauvais dans les mêmes matières que moi. Et puis c’était la première fois que je voyais une école où les sujets d’examens étaient préparés par des élèves, ce qui impliquait que les questions n’allaient pas être simples.

Tu attends qui Hasebe-san ?

Kushida-san me regarda avec étonnement, pendant que j’utilisai mon téléphone de l’autre main.

Moi —  Ah oui. J’ai des choses à faire, je vais à un groupe de soutien.

Kushida —  Maintenant que tu le dis, tu parlais de ça avec Yukimura-kun et les autres.

Je n’avais rien à cacher donc je répondis d’un hochement de tête.

Kushida —  Je sais que ce n’est pas évident parfois alors bonne chance Hasebe-san. Si tu as un problème n’hésite pas à venir me voir.

Moi — Merci.

Elle s’en alla après notre court échange. C’était vraiment une bonne personne. Si tout le monde avait été comme Kushida-san, les choses auraient été bien moins compliquées et j’aurais été en mesure de m’intégrer un peu plus à la classe.

J’avais d’ailleurs l’impression que je ne pouvais pas m’entendre avec Karuizawa-san ni avec Satou-san, mais bon cela ne servait à rien d’y penser plus longtemps…

Yukimura —  Pourquoi es-tu partie plus tôt ?

Yukimura-kun marcha dans ma direction avec une expression quelque peu irritée. Miyacchi et Ayanokôji-kun marchaient juste derrière lui.

Moi —  Tu me demandes pourquoi ? C’est tout simplement parce-que je ne veux pas attirer l’attention.

Je hais les regards lubriques des garçons même si je porte mon uniforme.

Yukimura —  Tu ne veux pas que les autres nous voient parler ?

Moi — Pas vraiment. T’occupe, j’ai mes raisons.

Cela aurait été bien plus facile de lui expliquer mais j’en étais incapable.  Ce n’était pas facile face au sexe opposé.

Miyacchi —  Ne t’en fais pas, ce n’est pas contre toi Yukimura. Hasebe a toujours été comme ça.

Même si je ne pouvais pas en avoir le cœur net, ces trois personnes avaient un point commun. Aucun d’eux ne me regardait de façon lubrique, ce qui avait son importance pour moi

Yukimura — Si nous continuons de tergiverser ici il n’y aura bientôt plus de place. On devrait bouger.

Moi — Tu as raison… Ce serait vraiment nul si toute les places étaient prises. Allons-y.

Yukimura — Tu devrais faire attention à ton attitude si tu ne veux pas créer de malentendus.

Il fallait que je me remette un peu en question car il avait mal pris ma façon de procéder et de m’exprimer. Bien que cette relation avait début de façon très étrange, je sentais tout de même que je pouvais avoir de bonnes relations avec ces trois-là.

J’avais hâte de voir la suite, car les choses promettaient d’être vraiment intéressantes !

La personne que j’aime (Sakura)
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J’essayai de contrôler mes battements lorsque j’arrivai au centre commercial Keyaki avec Kiyotaka-kun. Aussitôt que je le voyais marcher à mes côtés, mon cœur s’emballait. En vérité ce n’était pas désagréable, c’était une douce douleur. Il fallait que je m’en rende compte maintenant… Hé oui, j’étais amoureuse de Ayanokôji Kiyotaka-kun.

Moi —  C’est sympa de se promener avec tout le monde… Kiyotaka-kun.

Ayanokôji —  C’est vrai, ce n’est pas désagréable.

C’est grâce à Keisei-kun et aux autres que je pouvais dire son prénom. Bien sûr, ça me gênait encore un peu et je ne le faisais pas assez naturellement.

Moi — Eheheheee…. Kiyotaka-kun…

Rien que le fait de pouvoir l’appeler par son prénom me rendait heureuse.

Ayanokôji —  Qui y a-t-il ?

Il me demanda cela avec une expression intriguée.

Moi —  Euh ? Qu’est-ce que tu essayes de me dire ?

Au final je répondis à sa question par une autre question.

Ayanokôji —  Tu m’as appelé non ?

Moi —  J’ai vraiment fait ça ?  Je… Je suis désolée, je n’ai pas fait exprès. J’ai pensé à voix haute sans doute…

Lorsque Haruka-san me donna le ticket de cinéma, je vis le numéro et j’étais juste à côté de Kiyotaka-kun.

Ayanokôji-kun !

Au moment où je me réjouissais, j’entendis une voix qui l’interpella.

C’était une voix féminine.

— Tu vas au ciné aussi ? Pour voir le nouveau film hyper connu là ?

C’était Satou-san… Elle s’était beaucoup rapprochée de Kiyotaka-kun ces derniers temps. Je ressentais un mélange de colère et de peur, donc je m’éloignai d’eux.

Ayanokôji —  Effectivement. Et vous ? C’est C’est Karuizawa qui vous a invités ?

Satou — Nan. On discutait pendant notre séance de révision et je lui ai dit que je voulais voir un film. Elle aussi était partante alors on y est allé en groupe. Puisque ce n’est pas tous les jours qu’on se croise comme ça, allons voir le film ensemble !

Pourquoi est-ce que Satou-san est ici ?! C’était ma chance de voir un film en compagnie de Kiyotaka-kun ! Pourquoi, pourquoi moi ?! Pendant que je reprenais mes esprits, Satou-san s’accrocha au bras de Kiyotaka-kun.

Moi — Fuaa !?

Faisant face à cette situation invraisemblable, mon cerveau commença à surchauffer. Je ne faisais plus attention à ce qui m’entourait. Récemment, ils avaient commencé à se fréquenter, ils avaient l’air assez proches. Se pouvait -il que… Je fis de mon mieux pour cacher ma nervosité et, afin d’en avoir le coeur net, je m’exprimai d’une voix ferme :

Moi —  Euh, Ki-kiyotaka-kun !

Ayanokôji —  Qui y a-t-il ?

Moi — Récemment, Satou-san et toi avez l’air de bien vous entendre non ?

“Est-ce que vous sortez ensemble ?” Je brûlais d’envie de lui demander, mais je n’en trouvai pas le courage.

Ayanokôji —  C’est un malentendu. On est ensemble pour l’exam.

Moi —  M-mais pourquoi elle te prend le bras alors ?

Ayanokôji — C’est plutôt mon bras qui est accroché au sien.

 Moi — Elle ne t’a pas mis le couteau sous la gorge non plus…

Moi — D’ailleurs, tu ne l’avais pas suivie quelque part un moment ?

C’était ce que je voulais savoir le plus. En effet, c’était avant que leur paire ne soit officialisée. J’avais rassemblé tout mon courage.

Moi —  N-n’y a-t-il vraiment rien entre vous ?

 Je ne pus m’empêcher de penser qu’elle lui avait fait sa déclaration. Et si Kiyotaka-kun avait accepté, cela voulait dire qu’ils sortaient ensemble en ce moment-même. Mon coeur s’apprêtait à s’arrêter de battre, cependant…

Ayanokôji — Oui. Vraiment rien.

Kiyotaka-kun me donna une réponse brève mais rapide. J’étais si heureuse… Je me sentis vraiment soulagée ! Néanmoins cela aurait été mentir de dire que mon coeur n’était pas sens dessus dessous.

        Ayanokôji — Tu ne m’as pas l’air convaincue.

        Moi —  S-Si si ! Désolée d’avoir été intrusive ! Je t’ai mis mal à l’aise ?

Je continuai pourtant de lui poser des questions bizarres, peut-être que Kiyotaka-kun me détestait. Bien que je ne sois rien de plus que son amie, je continuais de lui poser des questions indiscrètes. Soudain, j’eus honte de mon comportement et je fus sur le point de pleurer. Mais Kiyotaka-kun s’était probablement rendu compte de mon état et me parla de façon douce.

Ayanokôji — T’en fais pas. S’il y a quelque chose qui te tracasse d’ailleurs, tu peux m’en parler, je serai toujours ouvert.

Wuu, il est si gentil.

Dans ce genre de situation, je ne pus m’empêcher d’être heureuse, mais Kiyotaka-kun me traita juste comme d’habitude… Pourtant quand je le voyais comme ça, je l’aimais encore davantage !!

  Moi — Compte sur moi !

J’étais bien décidée à garder un œil sur Kiyotaka-kun. C’était mon premier amour et j’étais convaincue que je l’aimais de plus en plus.

Le quotidien d’Ichinose Honami 2 (Ichinose)
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Ichinose —  Hé Kanzaki-kun, je peux te poser une question ?

Nous étions mi-décembre. Les résultats de l’examen furent révélés et j’interpellai Kanzaki-kun

Kanzaki —  Comme prévu, la classe A est vraiment forte, on n’a pas pu les rattraper.

Ichinose —  Nous avons perdu, certes, mais de deux points seulement. Cela prouve que les dépasser n’est pas impossible

Ce n’est pas le fait que nous ayons perdu qui fut un grand choc mais plutôt le fait que nous ayons laissé filé la victoire de deux points. Cela dit, la classe B n’était pas du genre à se laisser abattre pour si peu.

Kanzaki —  De façon plus globale, il est intéressant de noter que la coordination de la classe D est plus efficace que le régime tyrannique de la classe C. Il est très probable que la classe D commence à grimper.

Pour le meilleur ou pour le pire, la classe C dépendait grandement des manœuvres de Ryuuen-kun. Il suffisait d’une erreur pour faire chuter la classe.

Ichinose —  Je me doutais qu’elle avait le potentiel pour grimper en classe C, mais ça dépasse mes espérances.

Kanzaki —  Recevoir une promotion dès la première année est vraiment impressionnant. L’écart en points s’est considérablement réduit.

La classe D avait perdu tous ses points un mois après la rentrée. Vu qu’ils avaient commencé au ras des pâquerettes, c’était un miracle. Mais la classe C a eu son lot de malheurs aussi et il fallait dire qu’il était difficile de savoir à quoi Ryuuen-kun pensait. Il sacrifiait en effet ses points de classe sans sourciller et certaines rumeurs clamaient qu’il faisait des magouilles en coulisses. Mais ce n’était pas parce qu’il avait perdu face à la classe D qu’on avait fini d’entendre parler de lui. Je ne pouvais sous aucun prétexte baisser ma garde.  Tout juste après notre venu dans cette école, je n’avais pas oublié l’épée de Damoclès qu’il avait placée au-dessus de notre classe.

Kanzaki —  Que prévois-tu de faire concernant notre alliance avec Horikita à partir de maintenant ? S’ils battent la classe C, nous serons les prochains sur la liste. Autrement dit, notre serons contraints de nous battre.

Ichinose —  En théorie oui… Mais je veux continuer notre politique d’entraide.

Kanzaki — Tu veux donc maintenir ce statu quo jusqu’à ce qu’on vienne à bout de la classe A ?

Ichinose —  En effet, le mieux serait d’affronter Horikita-san et les autres à la fin. Les combats contre Sakayanagi-san et Ryuuen-kun vont nous user.

Kanzaki —  La classe D n’est pas si différente de la nôtre après tout. Il sera plus facile d’élaborer une stratégie contre eux, c’est ce que tu insinues ?

Ichinose —  Exactement.

Mais il y avait des choses assez étranges et imprévisibles concernant la classe D de Horikita. Contrairement à Sakayanagi-san et Ryuuen-kun dans les autres classes, la classe D n’avait pas de leader défini. Y’avait-il d’autres talents aux côtés de Horikita-san ? Il était certain que Hirata-kun et Kushida-san lui donnaient un coup de main mais, cela dit, Ayanokôji-kun aussi possédait un certain degré de capacités. Lors du festival de sport, je sentis qu’il dévoila le potentiel de la classe D car il laissa une forte impression.

Pour être honnête, je savais déjà qu’Ayanokôji-kun était rapide. Lorsque Sakura de la classe D fut agressée, je courus avec lui pour la rejoindre. J’avais fait partie du club d’athlé au collège et j’avais confiance en ma propre vitesse, mais sa façon de courir et de respirer m’ébahit. Il était bien possible que d’autres élèves en classe D cachaient leurs talents.

Ichinose —  Je voulais d’ailleurs savoir si tu étais libre là.

Kanzaki —  Désolé mais j’ai un rendez-vous.

Ichinose —  Heh, toi ? C’est surprenant.

Kanzaki —  Je vais tout faire pour que l’on monte en classe A.

Ichinose —  Te rends pas malade hein.

Kanzaki —  Bien entendu.

 Kanzaki dit cela en rigolant tandis qu’il quitta la classe avec son sac

Shibata —  Hey, Ichinose, tu as un moment ?

Shibata-kun m’interpella tout juste après.

Ichinose —  Je t’écoute

Shibata — De quoi vous parliez avec Kanzaki ?

Ichinose — Du futur de la classe B je suppose, nous devons élaborer une stratégie.

Pendant la conversation, il semblerait que Shibata-kun se remémora les résultats de l’examen.

Shibata — Désolé pour l’examen. Si j’avais obtenu plus de points, on aurait sûrement pu gagner.

Ichinose — Ne te blâme pas, je suis tout aussi responsable que toi.

Tout le monde se lamentait mais c’était une réaction compréhensible.

Shibata — On a décidé de sortir s’amuser avec tout le monde après ça, tu veux venir avec nous ?

Il se tourna et devant lui se trouvaient Chihiro-chan et Asako-chan.

Ichinose — Tu as raison, dans ces moment-là il est important de se changer les idées.

J’acquiesçai et décidai d’appeler un maximum de gens. Nous finîmes par nous diriger au centre commercial Keyaki à dix.  Sur le chemin, nous rencontrâmes trois élèves de la classe A. Sakayanagi-san, Hashimoto-kun et Kamuro-san.

Ichinose — Bonjour, Sakayanagi-san

 C’est justement en temps de défaite que je devais garder le sourire et rester optimiste.

Sakayanagi — Eh bien… Tu amènes un bon nombre de gens avec toi. Vous avez l’air de vous amuser.

Ichinose —  Vu qu’on n’a pas pu fêter notre victoire, je me disais qu’il valait mieux célébrer notre futur retour en force.

Sakayanagi — Intéressant… Pour être franche, je fus étonnée du score de la classe B. Une seule petite erreur aurait bien pu causer notre perte. Nos capacités sont presqu’équivalentes.

Ichinose — Merci. Nous ne perdrons pas la prochaine fois.

Sakayanagi — Je prendrai en compte cette éventualité lors de notre prochaine bataille. Quelle chance de t’avoir croisée. Tu tombes bien car je voulais te parler.

Ichinose — Me parler ?

Cela était inattendu venant de Sakayanagi-san

Sakayanagi — En effet, je fais face à un problème que je ne peux résoudre et je me demandais que faire.

Elle baissa les yeux et soupira de façon lourde. Comme elle était du genre indépendante, j’étais étonné qu’elle appelle à l’aide. Ça ne ressemblait pas à la Sakayanagi dont émanait toujours une haute estime d’ellem-même et une grande confiance. C’était peut-être un gros problème pour le coup.

Sakayanagi — Cela poserait-il un problème si à l’avenir je te consulte ?

Ichinose — Cela ne te dérange pas que ce soit moi ?

Sakayanagi — Disons que je ne peux pas en parler avec ma classe.

Ichinose — Non cela ne me pose aucun problème. Fais-moi signe quand tu veux. Je ne sais pas si je te serai d’une grande aide cependant.

Sakayanagi — Ne t’inquiète pas. Je suis persuadée que tu me seras d’une grande aide.

Je ne connaissais pas le numéro de Sakayanagi-san et c’était l’occasion de l’avoir. Juste après que cette pensée traversa mon esprit, Sakayanagi-san se rapprocha et me tendit un papier. Je suppose qu’il contenait son numéro de téléphone.

Sakayanagi — Cela serait fâcheux que je fasse attendre tes amis d’avantage. Je tire ma révérence.

Ichinose — Ça marche. Je t’enverrai mon numéro plus tard ok ?

Je me demandais si elle se promenait toujours avec son numéro de portable. Je regardai l’adresse mail ainsi que le numéro que je mis dans ma poche et bien que j’étais un peu perturbée par la situation, je la laissai partir.

 Shibata — Hé Ichinose. Je sais que c’est une remarque évidente, mais ne penses-tu pas qu’il serait mieux de rester sur ses gardes ?

Shibata m’interpella, visiblement inquiet. Peut-être que Asako-chan et les autres ressentaient la même chose. Ils ne virent pas l’arrivée de Sakayanagi-san d’un bon œil.

Ichinose — Pas besoin de s’inquiéter. Elle ne fera que me consulter.

 Shibata — Je sais bien mais c’est Sakayanagi tu sais ?

 Je pouvais comprendre les craintes de Shibata-kun. Je ne pouvais pas non plus savoir si elle était sincère ou non, pas sans l’entendre en tout cas. Si elle avait vraiment un problème, je voulais pouvoir l’aider. Je m’étais promis de toujours faire de mon mieux pour aider quiconque, même si cela impliquait de consoler un serpent.

Le quotidien de Sakayanagi Arisu – Coulisses de l’examen final (Sakayanagi)
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Cette scène du festival sportif, je me l’étais repassée en tête tellement de fois à tel point que je ne les comptais plus. La routine qui m’usait jusque-là avait complètement disparu depuis ce moment, le temps avait redémarré. Oui il s’agissait de cette scène de la course finale de relais. J’avais envie ou besoin de revivre ce moment, encore et encore. Il n’y avait aucune autre raison qui m’animait.

Etait-ce les tréfonds de mon subconscient qui me jouait des tours ? Quoi qu’il en soit, il avait réussi à être de taille face au président Horikita-san. Mais, de mon point de vue, c’était un duel facile pour lui. Dès l’instant où je vis sa silhouette, il a suffi d’une fraction de secondes pour que mon quotidien ennuyeux disparaisse. Je fus telle une fleur qui s’épanouit dans l’imprudence.

La silhouette d’Ayanokôji Kiyotaka-kun de la classe D fut tellement imprégnée dans ma mémoire que je ne pus m’en débarrasser. J’ouvris lentement mes yeux et calmement, j’exhalai un souffle tiède. Le soleil se couchait progressivement et l’on aurait dit que je faisais une sieste dans un endroit perdu.

Moi — Je le veux !

Comme une jeune fille innocente éprise d’un coup de foudre, je n’arrêtais pas de penser à Ayanokôji-kun. Il n’y avait pas besoin de chercher à comprendre pourquoi il fut placé en classe D, du moment qu’il était dans cet établissement, même en ennemi, c’était suffisant pour moi.

Moi — Héhé

Je n’en croyais pas mes yeux, un vrai miracle !

 — Tu arrives vraiment à dormir dans un endroit comme ça ?

Celle qui apparut soudainement fut Masumi-san de la classe A. Elle eut l’air mécontente et croisa les bras.

Moi — Pourquoi ne pas faire une sieste toi aussi ? C’est confortable.

Masumi —Ce n’est pas le moment. Pourquoi m’as-tu convoquée ? J’ai envie de rentrer plus tôt.

Toujours aussi impatiente. J’aurais aimé qu’elle ne soit pas aussi rabat-joie. Il ne fallait pas que je tourne autour du pot avec elle.

Moi — L’examen final du trimestre arrive à grand pas. Tu as bien révisé ?

Masumi — Je m’en sors. Je peux viser 60-70 en moyenne.

Moi — Si tu veux je peux te donner des cours particuliers.

Masumi — Ne blague pas avec moi je te prie.

J’étais sérieuse mais elle fit un non de la tête avec un air de dégoût.

Masumi — Si c’était juste pour me dire ça alors je vais me retirer.

Moi —  Comment était la situation en classe après la fin des cours ?

Masumi — Tout à fait normale. On se prépare pour l’examen.

Moi — Et les autres ?

Masumi — Katsuragi et sa bande ? Comme tu dois t’en douter, ils n’ont pas arrêté de se plaindre sur le fait qu’on n’aurait pas dû affronter la classe B. Personnellement je pense qu’il n’avait pas tort, la classe C ou D auraient été de bien meilleurs choix.

Elle eut une mine sombre. Elle considérait cette stratégie trop périlleuse.

Masumi — Si on perd ce duel contre la classe B, elle nous rattrapera au classement général des points.

Moi —  Ne t’en fais pas, tant qu’elle ne nous dépasse pas, elle n’est pas une menace. Les êtres humains s’accrochent au moindre signe d’espoir. Ce ne serait pas drôle de gagner d’avance alors donnons-lui l’illusion.

À proprement parler la classe B ne représentait pas un danger, même si elle nous dépassait. Néanmoins je ne voulais pas semer encore plus de confusion dans son esprit alors je me retins de le dire, après tout la classe A faisait de son mieux pour se maintenir.  

Masumi — C’est juste que je ne comprends pas ce qui est intéressant ou ennuyeux pour toi. Assurer notre avance devrait être la priorité alors pourquoi barrer la route de Katsuragi et les autres au point d’avoir divisé la classe en deux ? Maintenant que tu as gagné cette guerre des factions, il faut coopérer. 

Alors que Masumi-san était du genre peu bavarde lorsque nous nous sommes rencontrées, elle avait bien changé depuis. Je n’aimais pas son arrogance mais, en tant qu’amie, je comprenais ses inquiétudes.

Moi — Voyons-ça avec Katsuragi-san dans ce cas.

Coordonner nos stratégies en interne nous permettait de mieux faire usage de notre main d’oeuvre et de garder un oeil sur la classe B plus facilement.

Masumi — Comment ça ? Qu’est-ce que tu mijotes au juste ?

Moi — Sois contente, nous allons devoir discuter avec lui.

Masumi — …avec Katsuragi-san ?

Masumi-san regarda dans une direction

Moi — En effet. Vu que nous allons discuter d’une possible coopération, il est normal qu’en tant que bras droit tu sois présent.

Il était bientôt 17h30 et il se montra une minute en avance. Inoue-kun fut avec lui.

Inoue — Pourquoi nous avoir convoqués ici ?

Avant que Katsuragi-kun n’ouvre la bouche, Inoue-kun employa un ton assez rude. Il était encore sur ses gardes ce qui était normal vu la situation jusque-là.

Moi — J’aimerais discuter avec vous de l’examen final encore une fois.

Katsuragi — Discuter ? Nous avons pourtant déjà choisi la cible.

Katsuragi-kun croisa les bras comme pour signifier qu’il n’y avait rien à dire

Moi — Tu penses encore qu’attaquer la classe B était une erreur ?

J’aurais bien aimé qu’il change d’avis…

Katsuragi — En effet. Il aurait été plus judicieux d’attaquer la C ou la D.

Mais je n’obtenus pas la réponse que j’attendais de sa part.

Moi — Tu es vraiment ennuyeux Katsuragi-kun, tu n’as pas changé.

Kasturagi — Peut-être bien. Je suis en effet du genre à chercher la stabilité mais c’est aussi la solution optimale pour être victorieux.

Moi — Si c’était la meilleure solution, je n’aurais pas objecté, sache-le.

Lui faire la morale était vain. Aller au plus simple est une force, certes, mais pour moi c’était d’un ennui total. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir déjà essayé auparavant.

Inoue — Qu’est-ce que tu sous-entends au juste, Sakayanagi ?

Inoue-kun prit la mouche comme si je l’avais attaqué personnellement. Il était prêt à se ruer pour protéger Katsuragi-kun. C’était logique vu qu’ils étaient amis.

Katsuragi —  Le seul qui arrive à te satisfaire est cet excentrique de Ryuuen.

Moi — Peut-être. Je n’ai en effet aucun intérêt pour les gens comme toi ou Ichinose-san.

Ryuuen était talentueux et intéressant. Il y a pas mal de gens comme lui mais seulement une poignée arrive à tirer leur épingle du jeu. Il était la seule personne qui aurait pu potentiellement me faire ressentir de la joie mais c’était du passé. Maintenant qu’il y avait Ayanokôji Kiyotaka-kun, je n’avais d’yeux que pour lui.

Katsuragi — Tes méthodes risquent de faire sombrer beaucoup de gens.

Moi — Peut-être bien.

Tant que je pouvais le battre, je me fichais bien de ce qui pouvait arriver à la classe A. Je pouvais même descendre en classe B ou bien quitter l’établissement s’il le fallait pour le malheur de Katsuragi-kun et la classe A.

Katsuragi — Je voulais voir si tu regrettais d’avoir ciblé la classe B mais je suis sûr maintenant que je ne peux pas m’entendre avec toi.

Inoue — Katsuragi-san a cette fois cédé mais il y aura une prochaine fois.

Moi — Tu veux qu’il continue de se battre contre moi ?

Inoue — Bien entendu ! Il n’y a qu’un seul leader et c’est Katsuragi-san !

Comparé au bruyant Inoue-kun, Katsuragi-kun s’exprima calmement.

Katsuragi — Non. Je ne veux plus de combats. Je me retire.

Inoue — K-Katsuragi-san, t’es sérieux là ?

Inoue-kun tourna la tête et fut abasourdie par la nouvelle.

Katsuragi — Si j’ai dirigé la classe jusqu’à maintenant ce n’était pas parce que je voulais être chef mais parce que je voulais mettre en place les stratégies les plus adaptées pour le bien de la classe A. Si j’ai permis ce conflit en interne c’est parce que je pensais que tu avais tort mais, vu tous les points perdus jusqu’à maintenant, quelqu’un doit en prendre la responsabilité.

Et c’était bien évidemment Katsuragi-kun vu qu’il était le chef jusqu’à maintenant.

Inoue — Attends, c’est Sakayanagi qui devrait porter cette responsabilité. Elle n’a pas arrêté de nous mettre des bâtons dans les roues !

Katsuragi — Ne spéculons pas. C’est un fait que j’ai failli à ma tâche.

Katsuragi-kun eut plein d’amertume dans son regard. En étant resté sur la défensive, il avait permis à l’ennemi de creuser des trous. Mais son plus grand traumatisme était l’épisode de l’île déserte, où il avait même pactisé avec Ryuuen. Bien entendu je me gardai de le mentionner, je ne voulais pas enfoncer le couteau dans la plaie.

Moi — Se racheter ? Quitte à le faire je pense que tu devrais le faire totalement. En quittant l’établissement… Par exemple !

Katsuragi — Cette discussion est terminée.

Bien que nous n’avions pas parlé longtemps, Katsuragi-kun était prêt à partir.

Moi — Je veux que tu diriges la classe A. Mais en suivant mes consignes, Katsuragi-kun.

Katsuragi — Qu’est-ce que tu as dit ?

Moi — Il est vrai que je me suis opposée à toi en interne concernant les stratégies mais tu t’es brillamment illustré par tes capacités managériales. Devenir mon bras droit te permettrait d’assoir ta position en plus de garder tes précédents acolytes, comme Inoue-kun, qui suivront tes directives sans broncher.

Kasturagi — Je suis impressionné par cette invitation venant de toi mais permets-moi de rejeter l’offre. Si je voulais t’obéir, il n’y aurait pas eu tout ce conflit depuis le début. Je vais prendre congé.

Inoue — Qui voudrait t’obéir de toute façon ?

Je voulais tenter de sauver le peu de relation qu’il restait entre nous mais je venais finalement de couper les ponts. Dorénavant, il n’allait plus s’opposer à mon autorité ou se plaindre vu qu’il avait perdu toute volonté de se battre. Ce n’était pas plus mal et cela m’avait fait économiser des efforts.

Masumi — Ça te convient ?

Moi — Vu qu’il a abandonné la lutte, je ne l’attaquerai pas dans le dos. Si j’ai affronté Katsuragi-kun jusque-là, c’était juste pour passer le temps.

Maintenant que je l’avais lui, je n’avais plus besoin de Katsuragi-kun pour pimenter ma vie.

Masumi — Dois-je comprendre que ma mission est terminée ?

Moi — En effet. Tu n’as plus besoin de surveiller Katsuragi-kun. Mais tu as une autre mission, celle de surveiller Ayanokôji-kun.

Masumi — Ayanokôji-kun, tu veux dire, ce gars de la course de relais ? Pourquoi es-tu intéressée par un gars comme lui, qui plus est de la classe D ?

Moi — Tu veux savoir ?

Masumi — Pas le moins du monde. Encore tes mauvaises habitudes.

Moi — Haha, tu me comprends bien. Il est comme toi, Masumi-san, il me fait ressentir de la joie.

Au moment où j’avais dit ces mots, Masumi-san m’attrapa par le col. Elle me lança un regard assassin comme si elle fixait son ennemi juré.

Masumi — Sache que je n’approuverai jamais quelqu’un comme toi ! Tu me donnes la gerbe !


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