CLASSROOM Y2 V8 Bonus


Histoires courtes Y2 V8

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Traduction : Raitei
Correction : Raitei
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Mots de l’auteur

Bon, comment allez-vous ? C’est votre ami, Kinugasa ! Cela faisait 4 mois !

Tout d’abord, je tiens à m’excuser. « Ishigami Kyô », de 2de A, avait été évoqué plusieurs fois. Son nom de famille correct est bien « Ishigami », et non « Ishishigami ». Cela a mis quelque temps avant d’être corrigé. Je m’en excuse encore. La raison de cette erreur ? Sûrement la fatigue. Je suppose que je n’y peux rien !! L’erreur est humaine, j’en appelle à votre bienveillance ! J’espère que vous, qui me lisez actuellement, passerez sur cet incident. J’espère que vous apprécierez Ishigami-kun comme vous l’avez fait avec mon travail jusqu’à maintenant.

Il était ici question d’un voyage scolaire, donc l’ambiance était légèrement différente du tome 7,5 par exemple. D’autant que ce voyage a été l’occasion pour tout le monde de mettre pas mal de choses à plat, pour la suite.  Le prochain tome sera le dernier du deuxième trimestre. Ce tome 9 se déroulera en décembre, ce qui permettra d’enchaîner également sur les vacances de fin d’année.

Il me semble vous avoir dit que Y2 allait être un peu plus court que Y1. Concrètement, je pense que ce sera à peu près la même chose, voire un peu plus long ! Je m’excuse une fois encore !!

Et évoquons un peu l’animé. Qu’avez-vous pensé de la deuxième saison, cet été ? J’espère que la majorité d’entre vous a apprécié ce second projet d’animation autour de la série, car le dernier remontait quand même à 5 ans ! J’ai déjà hâte de voir la 3e saison. En attendant je continue à bosser dur sur mon écriture.

J’espère que vous continuerez à soutenir la série, peu importe le support, et j’espère tous vous retrouver en 2023 ! N’hésitez pas à m’écrire !!

Un changement subtil (Yamamura)

Tôt dans la matinée, les première s’amusèrent dans une bataille de boules de neige. Je ne pouvais pas cacher la confusion dans mon cœur alors que je m’exposais à la lumière. J’étais censé mener une vie discrète, tranquille, solitaire. Mais lui, comme une évidence, décerna ma furtivité et s’approcha de moi.

Ayanokôji — Ils sont surexcités, n’est-ce pas ?

Il prit l’initiative d’engager la discussion. C’était un changement en soi.

Moi — Ah, il semblerait que oui.

Ayanokôji-kun dit cela en regardant mes mains nues.

Moi — Hoo…

Mon cœur se mit à battre plus vite. J’expirai volontairement de l’air chaud dans mes mains.

Ayanokôji — Tu as encore oublié tes gants ?

Moi — Oui.

Après avoir répondu, ne supportant pas la nervosité du mensonge, j’avouai immédiatement.

Moi — Je plaisante. J’ai bien apporté les miens !

Sans y réfléchir, j’avais déjà tout déballé.

Ayanokôji — Je ne savais pas que tu étais du genre blagueuse !

Il s’exprima avec son visage inexpressif habituel. Sans le moindre sourire.

Moi — Peut-être cela ne convient-il pas à notre relation ?

Attendant sa réponse, préoccupée, il finit par secouer la tête.

Ayanokôji — Non, non ! Au contraire, j’ai l’impression que le groupe s’est rapproché.

Génial… La confusion dans mon esprit n’était donc pas une illusion.

Moi — Moi aussi. Dieu sait que ce n’était pas gagné, ayant toujours été dans l’ombre. Pourtant, Kushida-san, Nishino-san et Amikura-san ont été attentionnées, sans jamais me laisser de côté. Je leur en suis très reconnaissante…Puis il n’y avait pas que les filles…J’avoue avoir été agréablement surprise côté garçons, également. 

Je débitai tout cela d’un coup. C’était comme si je libérais toute l’accumulation d’émotions au fond de moi.

Moi — Ainsi, le voyage scolaire dans lequel je trouvais le temps bien long au début, prend fin aujourd’hui ? 

Cela a été un long voyage scolaire.

Cela nous avait permis d’en apprendre plus sur nos ennemis.

Mais maintenant…

Je me demande si je ressens toujours la même chose.

Folie (Kushida)

Ryuuen prit l’initiative de s’en prendre à moi, mais cela se retourna contre lui. Juste après avoir terminé la conversation, cependant…

Moi — Pourquoi es-tu venu m’aider ? Quel est ton intérêt ?

Ayanokoji-kun ne voulait évidemment pas être ciblé par Ryuuen-kun.

Ayanokôji — C’est simple, tu es une personne essentielle à la classe. Pas sûr que Ryuuen t’aurait balancé même si je n’étais pas intervenu. Mais tu me semblais un peu en difficulté. Et il est toujours mieux d’être sûr qu’il ne parlera pas.  

Moi — C’est… Eh bien…

Je réfléchissais à quel point j’étais superficielle et irréfléchie. Mais pourquoi n’avais-je pas pu retenir mes émotions en ce moment ? Mes échecs passés ont fait que j’en étais là aujourd’hui. Cela n’avait fait que m’imposer un énorme fardeau. Si j’étais exposée, je serais la seule à en subir les conséquences. Mais la classe allait aussi perdre un élément crucial s’il m’arrivait quelque chose. Je devais garder ma place. J’avais évidemment agi pour cette raison, mais…

Ayanokôji — Ryuuen n’est pas un adversaire pour toi. T’engager dans ce genre de combat sans y être préparée ne t’attirera que des ennuis. 

Quelle humiliation encore une fois. Mais il est vrai que cela faisait longtemps que je ne considérais plus Ayanokôji-kun comme un élève insignifiant.

Ayanokôji — Au moins pour l’instant, je gère contre lui. 

La personne qui se tenait à côté de moi a dit ce que je ne pouvais pas dire, aussi naturellement que la météo d’aujourd’hui. Se moquer d’une telle déclaration aurait été normal vu comment cela semblait irréaliste.

Moi — Sans déconner ? 

Mon cerveau n’arrivait pas à suivre ma compréhension, alors je faisais de mon mieux pour répondre comme je le pouvais. Mais c’était honteux et ennuyeux de me voir dans un tel état de confusion.

Ayanokôji — Enfin, tu n’as plus à te préoccuper de ça pour l’instant. Tu devrais juste prendre soin de toi à partir de maintenant.

Moi — C’est réel ce qui se passe ? T’as besoin de moi à ce point pour la classe ? 

J’avais l’impression que mon cœur était comme happé, et je sentais que je rougissais beaucoup. Des sueurs froides ? Mon rythme cardiaque semblait également avoir augmenté de façon étrange en tout cas.

Ayanokôji — Je dois dire que oui, également.

Moi — « Également » ? 

Ayanokôji — Je sens qu’on s’est rapprochés, qu’on parle plus librement.

Aaah… ? Il est stupide ou quoi ?

Moi — Arrête tes conneries. Comment quelqu’un qui connaît ma vraie nature peut penser ça ?

Je ne veux pas entendre des mots qui vont m’embrouiller encore plus. Il est clair que je ne veux pas entendre ça, mais je voulais tout de même qu’il m’en dise plus. Cette contradiction me détruisait le cerveau.

Ayanokôji — Je te trouve sympa, moi.

Moi — Puis je ne sais jamais si t’es sérieux quand tu parles. On ne peut jamais te faire confiance ! 

Je voulais répondre par un sourire, mais je n’avais pas pu. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Je ne pouvais pas jouer le rôle de mon moi habituel.

Ayanokôji — Il y a des gens qui seraient beaucoup plus à l’aise avec ton vrai visage, tu sais. 

Moi — Comme si c’était possible…

Mon cerveau s’était complètement figé. Je ne pouvais pas regarder directement cette personne en face de moi alors je me réfugiai contre le mur. De cette façon, je ne pouvais pas le voir.

Non, non, non ! Qu’est-ce que je fais ?! J’ai besoin de me calmer, il y a définitivement quelque chose qui ne va pas avec ça ! Ce n’est pas… Je ne peux pas… tomber amoureuse de lui ? Impossible. Impossible. Impossible !

J’y pense, Ayanokôji-kun n’a-t-il pas touché ma poitrine ? Non… je l’ai plutôt forcé à le faire. À ce moment-là, je ne pouvais pas penser à une autre méthode et il n’y avait rien que je puisse faire à ce sujet. Hmmm, étrange…

Il faut que je reste calme. S’il le voulait, Ayanokôji-kun aurait pu facilement se libérer de la situation. Que ce soit les empreintes sur l’uniforme ou autre chose, je ne me souviens pas de ce que j’avais dit à ce moment-là, mais il aurait dû savoir que cela ne représentait aucune menace.

Ayanokôji — Qu’est-ce que tu fais ?

Il avait une expression inoffensive. Est-ce qu’il pensait qu’il pouvait me toucher impunément ou quelque chose du genre ?

Ha ! Il n’a pas froid aux yeux ! Attends….Attends….. Attends une minute. Calme-toi ! Calme-toi ! Hoo~ha~, hoo~ha~. Oublie la poitrine pour l’instant, ce sont les autres sentiments le gros problème. Je suis amoureuse…? Hein ? Ce n’est pas possible ! Avoir une relation ne mènera à rien ici ! Il ne faut pas que j’aime quelqu’un ! La seule chose qui compte, c’est moi-même !

Pour mon propre bonheur, j’émettais l’idée du mariage, mais ça s’arrêtait là. Si je jugeais que c’était mieux pour moi de vivre seule, alors qu’il en soit ainsi.  Mais c’était absolument impossible que je puisse avoir de tels sentiments pour lui.Récemment, j’étais devenue plus fébrile parce que mes faiblesses avaient été exposées aux gens autour de moi. Il se trouve qu’à ce moment-là, j’avais été légèrement touchée par l’attitude d’Ayanokôji-kun.

Moi — Ok, ok…

Il fallait que je me calme et que je reste rationnelle. Jusqu’à présent, j’avais résolument joué le rôle de la fille douce auprès de tous. En fin de compte, qui était Ayanokôji-kun ? Il fallait que je continue à me calmer, car il attendait derrière ayant probablement remarqué une anomalie. Il fallait donc me retourner pour lui répondre en souriant que j’étais juste un peu malade et que tout allait bien. Avec ma façade habituelle, je me retournai avec résolution.

Moi — J’avais un peu la nausée, mais ça va là ! 

Lorsque je me retournai et que je vis son visage, je me figeai.

Ayanokôji — Tu es sûre que tu vas bien ?

Il m’avait posé la question, car j’avais un peu élevé la voix.

Ne regarde pas par ici ! Non, non, je tremble encore… ! Je suis folle !! C’est… c’est impossible !! Je dois être possédée oui !!!

Confuse et déterminée (Chabashira)

Mlle. Hoshinomiya — Je retourne dans ma chambre ! Sayonara !!

Après avoir bien crié au point de faire du tapage nocturne, Chie partit, malheureuse. En tant que professeur, je fus choquée de la voir agir de la sorte.

Moi — Je suis désolée. Comme elle l’a dit elle-même, elle devait avoir un peu d’alcool dans le sang.

Si elle n’avait pas été ivre, elle n’aurait clairement laissé personne la voir comme ça.

Horikita — C’est bon. Je vais considérer que ce sont les divagations d’une ivrogne.

Une réponse qu’un élève lambda n’aurait pas formulée.

Moi — C’est assez dur.

Horikita — Sensei, vous semblez un peu préoccupée par ses paroles ?

Moi — Ce n’est pas que ça ne m’a pas traversé l’esprit, pour être honnête. Tout est si différent de ma dernière classe.

Bien sûr, les élèves de ma précédente classe n’étaient pas les seuls à blâmer. C’était aussi la responsabilité du professeur principal que j’étais qui n’avait pas assez montré d’envie pour monter en classe A. À l’époque, si j’avais eu le même enthousiasme que maintenant, il y aurait peut-être eu…Non… Je me fourvoyais un peu. Peu importe les raisons, la classe prenait une ampleur au-delà de toute attente et c’est sans aucun doute grâce à Kiyotaka Ayanokoji.

Horikita — Je ne sais pas si Ayanokôji-kun est un joker, mais il est indéniable que c’est un camarade de classe puissant. Et il n’y a aucune raison de se retenir.  

Comme s’il lisait à travers moi, mon cœur commençait à battre fort.

Horikita — Tant que c’est une carte qui a été distribuée à la classe, je l’utiliserai pour me battre de toutes mes forces. L’endroit que nous visons est la classe A, je vous le rappelle.

Moi — C’est vrai. Je n’en attendais pas moins…

Le sentiment d’injustice causé par l’utilisation excessive de cartes puissantes… Je ne pouvais laisser cela me retenir ou me faire flancher. Ce serait malvenu pour tous les élèves des autres classes qui prenaient au sérieux la compétition.

Moi — Eh bien, je vais chercher Chie. Si je la laisse partir comme ça, elle peut boire jusqu’au lever du soleil.

Mais je ne pouvais tout de même pas traiter les reproches de Chie en les laissant de côté.

Si je décidais de les ignorer, qui sait ce qu’elle pourrait faire. Elle pourrait même en venir à user de méthodes qui dépasseraient le cadre de son rôle de professeur.

Je devais me remettre en question encore une fois.

Dans les vestiaires (Horikita)

Kushida-san et moi retournâmes dans les vestiaires pour nous rafraîchir.

Kushida — T’es vraiment coriace, Horikita-san. Si j’avais persisté dans cette situation, j’aurais gagné.

Moi — C’est une illusion. Si nous avions continué, tu aurais été la première à tomber.

Peu importe la victoire ou la défaite, c’est lorsque nous sommes provoqués par Kushida-san que nous perdons. Alors que nous étions toutes les deux sur le point de mourir à cause de la chaleur, Ichinose-san nous arrêta. Sans elle, la situation aurait pu être catastrophique. Bien sûr, c’est moi qui avais tout de même gagné à la fin. Ichinose-san, qui avait mis fin à notre duel fut appelée par Ando-san alors elle partit.

Kushida — Tiens, Horikita-san. C’est de l’eau froide.

Kushida-san, qui s’enveloppait dans une serviette, me répondit en me tendant la bouteille d’eau minérale.

Moi — C’est rare que tu sois si attentionnée.

Kushida — Ce n’est pas vrai. Je me soucie toujours des autres, hein ?

Dit-elle avec un sourire joyeux.

Kushida — Les murs ont aussi des oreilles, alors j’espère que tu feras attention à ce que tu dis.

Elle n’avait pas tort. Il ne fallait pas que je parle de la vraie Kushida-san.

Kushida — Et puis, tu dois avoir très soif, non ? Après tout ce temps passé dans le bain

Moi — Eh ? Bien sûr…

Kushida — Uh-huh. Si notre duel n’avait pas été interrompu, tu aurais déjà déclaré forfait. Je peux encore tenir personnellement alors hydrate-toi bien.

C’était un piège. Kushida-san n’avait pas son eau minérale dans les mains. Pour elle, il y avait duel d’hydratation en place

Moi — Il ne manquait plus que ça. L’hydratation est une autre histoire, mais pour le bain, ne peut-on pas considérer cela comme un match nul ?

Kushida — Comme tu veux, mais je boirai après toi, Horikita-san.

On aurait dit qu’elle était possédée par Ibuki-san ce qui ne me satisfaisait guère. Mais boire maintenant me donnait l’impression de jouer son jeu.

Moi — C’est toi qui devrais boire avant de finir déshydratée. Je vais prendre ma propre bouteille.

Je lui rendis la bouteille d’eau, mais Kushida-san se refusa à boire. Finalement, personne n’étancha sa soif devant l’autre.

Nous finîmes par quitter le grand bain et me rendis dans un endroit désert pour boire un merveilleux verre d’eau.

Dans un coin de la scène principale (avec Satô)

Nous étions la deuxième nuit du voyage scolaire. Après le dîner, j’ai dû tenir ma promesse de baignade dans la source d’eau chaude avec Sudou.

Moi — Il me reste encore un peu de temps.

Il n’y avait pas assez de temps pour que je retourne dans ma chambre et me repose. J’avais donc fait un tour dans l’auberge pour passer le temps. Je marchais ainsi dans la cafétéria du hall d’entrée et vis Nomura, un garçon de la classe de Ryuuen, passant devant moi avec un regard sombre. Quel genre de problème avait-il ? En y réfléchissant, je me dirigeai dans la direction d’où il venait. Il ne me fallut pas longtemps avant de tomber sur Satô, qui avait la même expression, appuyée contre le mur.

Moi — Que fais-tu ici ?

Satô — Eh ? A-Ayanokôji-kun… Quelle coïncidence.

Elle donna l’impression qu’elle aurait préféré ne pas me rencontrer ici. Elle fit immédiatement semblant de sourire, se calma et s’approcha de moi.

Satô — Ayanokôji-kun, tu as vu Nomura-kun par hasard ?

Moi — Oui. J’étais un peu inquiet vu son regard.

Satô — Je vois.

Moi — Il s’est passé quelque chose ?

Satô ne répondit pas et eu un air confus. Le principal responsable de cette atmosphère tendue devait être Nomura. Une intuition me traversa tout de même l’esprit pour qu’elle ait réussi à susciter du ressentiment chez lui…

Satô — Il m’a demandé de sortir avec lui.

On m’avait déjà fait savoir que les voyages scolaires étaient propices à la formation de couples. La déclaration de Sudou n’était clairement pas un cas isolé.

Moi — Je vois.

Que devais-je dire au juste ? Au moins, je ne pouvais pas dire quelque chose de désagréable dans cette situation. Au cours de ma vie scolaire, ma compréhension de l’amour était devenue de plus en plus sophistiquée.

Satô — Je traînais souvent avec des gens pendant mon temps libre. L’un d’entre eux était Nomura-kun… Tout avait commencé il y a environ six mois.

Se sentant peut-être obligée de dire quelque chose face à mon silence, Satô continua.

Satô — Puis, petit à petit, il a commencé à se rapprocher de moi.

Moi — Je comprends mieux.

Puisque qu’elle s’était déclarée à moi, il était compréhensible que ce soit un peu gênant pour Satô d’en parler maintenant. Mais c’était une bonne occasion pour elle de commencer une nouvelle relation et de me faire comprendre ce qui s’était passé entre Nomura et elle. Mais je devais aussi respecter la volonté de la personne en face si elle ne voulait pas en parler.

Moi — Je ne vais pas te gêner plus longtemps du coup.

Après avoir dit cela, je décidai de partir.

Satô — A…attends une minute. Si c’est possible… je peux prendre un peu de ton temps ? Si t’es d’accord, Ayanokôji-kun.

Il me restait moins de dix minutes avant mon rendez-vous avec Sudou. Mais un peu de retard n’allait pas lui poser problème alors je lui envoyai un texto pour lui signifier de ne pas m’attendre pour aller se doucher[1].

Moi — Tu es sûre que tu veux en parler ici ?

Satô — Oui. Je n’ai rien à cacher…

Après cela, elle semblait hésiter à dire quelque chose de nouveau. Y avait-il quelque chose dont elle ne pouvait pas parler ? Je l’observai en silence, sans l’encourager.

Satô — En fait…

Après environ une minute de silence, elle fit de l’ordre dans ses pensées et prit la parole.

Satô — Quand Nomura-kun s’est déclaré… on a un peu parlé.

J’avais deviné ce qu’il s’était passé ensuite. Je ne connaissais pas beaucoup Nomura, mais ça n’avait pas l’air d’être un mauvais bougre. Vu son OAA, il était un peu en dessous de la moyenne des élèves de notre année, mais il n’avait pas une apparence désagréable. Il ne restait plus qu’à savoir si elle le trouvait à son goût ou non.

Moi — Vu son visage, j’imagine que tu lui as dit « non » ?

À ce moment de la conversation, je n’avais pas pu m’empêcher de prendre la parole. Même si c’était un peu direct, il était plus naturel de ne pas tourner autour du pot.

Satô — C’est juste que…

Satô murmura cela en faisant la moue. Elle leva les yeux et croisa mon regard, avant de regarder ailleurs.

Satô — Je t’aime toujours… autant…Ayanokôji-kun.

Ce n’était pas comme si je n’avais pas remarqué la chose, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle le dise de nouveau. Il fallait peut-être tout simplement considérer que c’était un moment approprié pour le dire.

Satô — Bien sûr, je ne veux pas décevoir Kei. Mais voilà…J’ai toujours… Enfin mes sentiments ne changeront pas aussi facilement… Quelque chose du genre.

Celui qu’elle aimait était déjà avec quelqu’un d’autre. Les flèches de l’amour ne cessaient de se décocher tous les jours, et pas seulement maintenant. Ce n’était pas quelque chose de rare dans cette vie de lycéen.

Satô — Alors- je me suis excusée auprès de lui et je lui ai dit « non ».

Moi — Je vois.

Satô — Certaines filles de notre classe ont déjà reçu plusieurs déclarations. Mais il faut le vivre pour comprendre la chose. C’est vraiment fort. C’est ce qu’on appelle la culpabilité, non ?

Celui qui rejetait la personne devait également y mettre du cœur à l’ouvrage et supporter la charge mentale. Je ne le comprenais que trop bien.

Satô — Nomura-kun a dit que nous devrions faire équipe la prochaine fois, mais je n’ai pas montré ma confiance habituelle.

Mais pour un prétendant, l’échec ne signifiait pas la fin.

Satô — Demain, après-demain… Notre vie de lycée continuera et il y aura encore pas mal de possibilités de rencontr… Ugh ! Non, non, non, ce n’est pas bon.

Satô se tint la tête et la secoua vigoureusement d’un côté à l’autre.

Satô — Ok ! Disons que c’est de ta faute, Ayanokôji-kun !

Moi— Ma faute ?

Satô — Oui ! Je suis tombée amoureuse de toi alors tu es la cause de cette situation ! Sinon, j’aurais sûrement dit « oui » à Nomura-kun.

Moi — Je vois…

Était-ce vraiment une cause valable ? Pourquoi pas. Si ça permettait à Satô d’avancer alors j’acceptais la chose sans rechigner.

Satô — Je ne m’attendais pas à ce que tu vois tout ça.

Moi — Ce n’était pas intentionnel, je suis désolé pour ça

Satô — T’en fais pas, c’était juste une coïncidence.

Dès qu’elle finit de parler, je vis de l’embarras sur son visage. Elle me tapota ensuite légèrement le bras.

Satô — Tu ne parles pas à Kei-chan de ça. Elle doit être triste en ce moment en plus alors je te suggère de la contacter avant qu’elle ne te fasse une scène. Salut ! Ah ! Comme c’est embarrassant !

En disant cela, Satô quitta les lieux, fuyant comme elle le pouvait.

Après cela, je pensai à mon rendez-vous avec Sudou. Je décidai de contacter Kei un peu plus tard dans la journée et me dirigea vers le grand bain.


[1] Avant de se baigner dans la source d’eau chaude, nous devons prendre une douche.

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