CLASSROOM Y2 V11 Chapitre 6

Une fin paisible

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Traduction : Gatotsû
Correction : Raitei
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Nous étions au 3e jour de ce camp inter-promos. Demain après-midi, c’était le chemin du retour qui nous attendait. Le camp de découverte touchait à sa fin ce qui signifiait bientôt le dénouement de mon affrontement face à Nagumo. Je continuai mes rendez-vous avec Horikita et Ibuki tôt le matin.

Ibuki — Cette fois, tu nous affrontes avec les yeux bandés !

Moi — Tu dis ça sans même prévenir.

Ibuki — Faut au moins que je te foute un coup de pied pour pas être frustrée.

Si l’adversaire était inexpérimenté au combat, pourquoi pas. Mais j’avais quand même Horikita et Ibuki en face. Avec les yeux bandés, même moi j’aurais eu du mal. D’autant plus que je me concentrais sur la défense, alors c’était prendre des risques inutiles.

Horikita — C’est non. Lui bander les yeux ne nous aidera en aucun cas.

Moi — Bien dit, Horikita.

Horikita — Mais si tu insistes, faisons ça après la séance.

Moi — Je retire ce que j’ai dit.

Je la corrigeai en moins d’une seconde.

Horikita — Je peux comprendre ton inquiétude, Ayanokôji-kun. Nous devons prioriser la défaite d’Amasawa-san, n’est-ce pas ?

Moi — En effet.

Même si je faisais tout mon possible pour les aider, gagner face à elle n’était pas rien. En tout cas, elles semblaient déterminées à réussir leur revanche.

Moi — Alors commençons sans plus attendre.

Au moment où j’allais parler, Ibuki m’arrêta.

Ibuki — Toilette.

Horikita — Tu n’y étais pas déjà allée ?

Ibuki — Quand il fait froid, j’y vais plus souvent. Attendez-moi.

Horikita — Vraiment…

Bien que Horikita fût exaspérée, il était cruel de lui dire de se retenir. Si par hasard, elle bougeait beaucoup, cela pouvait devenir un problème pour elle. Tout en voyant Ibuki retourner aux toilettes, Horikita commença à parler.

Horikita — Il y a quelque chose que j’ai réalisé aujourd’hui.

Moi — Ah oui ?

Horikita — La raison pour laquelle tu voulais ce match contre Amasawa-san le matin du 4e jour, était non pas pour augmenter le nombre de séances d’entraînement spéciales, mais pour me ménager afin d’éviter les blessures, n’est-ce pas ? Il est vrai que c’est un combat personnel. Il serait inacceptable que cela ait un impact sur mon groupe.

Le groupe de Horikita était favori pour la 1re place, contrairement à celui d’Ibuki, qui avait perdu ses chances de gagner dès le 2e jour. Ainsi, elle avait compris le pourquoi du comment.

Horikita — Avec tes compétences, tu peux gérer ces sessions sans me blesser, n’est-ce pas ?

Moi — Certes mais que se passerait-il si je me blesse ?

Horikita — Est-ce vraiment possible ?

Moi — Effectivement.

Aussitôt après avoir répondu, elle afficha une expression légèrement irritée.

Horikita — En temps normal, la personne en face aurait froncé les sourcils. Peut-être que tu mérites d’avoir plus tard les yeux bandés !

Moi — S’il te plait, ne le fais pas. Tu n’as pas besoin de ça. Je ne dirais pas une telle chose à quelqu’un d’autre.

Horikita — Devrais-je m’en réjouir ?

Moi — Oui. C’est un traitement de faveur que je te fais.

Horikita — Pas sûre de la chose.

Récemment, j’avais de plus en plus de conversations banales avec Horikita. Ces échanges similaires aux nôtres étaient le quotidien des gens de tout temps, s’énervant et riant les uns des autres.

Moi — Cela n’a rien à voir, mais qui te vient à l’esprit quand tu penses à un ou une élève ayant peu de présence ?

Quand je posai la question, Horikita réfléchit un moment et donna sa réponse.

Horikita — Toi, Ayanokôji-kun.

Moi — … Moi ?

Horikita — Du moins, à tes débuts. Tu faisais partie des plus transparents de la classe.

Moi — Je vois. En effet.

Elle n’avait pas tort. Sur les 40 élèves de notre classe au début, j’étais clairement dans les plus discrets.

Horikita — Mais ces derniers temps, tu as gagné en présence.

Je pense aussi avoir beaucoup changé, mais c’est surtout l’environnement.

Moi — Je me demande quels facteurs déterminent si une personne est visible ou non.

Horikita — Hmm. Lorsque l’on veut passer inaperçu, je pense que l’on devient naturellement discret. Et par conséquent, on ne parle pas trop.

Toutes ces caractéristiques correspondaient à Yamamura. Chacune d’entre elles pouvait ne pas sembler importante, mais une fois combinées, elles avaient un impact important.

Horikita — Quelque chose ne va pas ?

Moi — Non, je me demandais juste quelque chose.

Horikita — Vraiment ? Ah oui, par rapport à ta requête.

Quand Horikita avait abordé le sujet de l’entraînement spécial, je lui avais demandé de faire quelque chose pour moi. Horikita me fit maintenant part de ses observations.

Horikita — … C’est à peu près tout ce que j’ai remarqué… Est-ce que cela te sera utile ?

Moi — Oui, cela me sera vraiment utile. Merci d’avoir cherché ça pour moi. Tu peux considérer ma demande comme étant accomplie.

Horikita, qui avait fièrement obéi, ne semblait pas comprendre le sens de cela, mais elle ne tenta pas d’en savoir plus.

Horikita — D’ailleurs, Ibuki en met du temps.

Moi — En effet, je me demande ce qu’elle fait.

Si elle était allée aux toilettes du hall, elle aurait fini depuis longtemps.

Moi — Est ce qu’elle est retournée dans sa chambre et s’est endormie ?

Horikita — J’aimerais penser que non. Mais avec elle, on ne sait jamais.

Moi — Et son téléphone ?

Horikita — Elle l’a laissé dans sa chambre pour ne pas être gênée.

Moi — Désolé, mais si elle ne revient pas, on devra annuler la séance.

Horikita — On n’y peut rien. La condition était qu’Ibuki-san soit là.

L’entraînement spécial d’hier n’avait pas été très productif, mais c’était le jeu. Il est préférable de reporter. Espérons qu’il y aura une autre occasion où la supervision sera moins stricte, comme un camp d’entraînement ou une île déserte. Nous regardions en direction du bâtiment, attendant son apparition.

— Enfin une ouverture !!

Avec cette voix venue de derrière, une présence s’approcha rapidement. En nous écartant de la zone, nous vîmes le pied d’Ibuki étendu là où nous étions. Elle avait clairement l’intention de me donner un coup de pied par surprise.

Ibuki — Merde ! J’ai raté ! J’ai même fait un détour pour venir !

Moi — Je veux bien que tu sois frustrée, mais n’annonce pas ton attaque comme ça. Tu fais la même erreur qu’Ishizaki.

Ibuki — Ugh… !? Me dis pas ça ! J’ai juste crié instinctivement !

Crier par instinct n’était pas excusable.

À moins d’être certain de vaincre son ennemi, annoncer son attaque ne faisait que nous désavantager, surtout face à un adversaire puissant.

Horikita — As-tu également affronté Ishizaki-kun ? 

Moi — J’ai juste assisté à un scénario similaire. Je n’étais pas impliqué.

Je pensais pouvoir la tromper en disant cela, mais je me trompais.

Horikita — Tu as eu une dispute avec Ryuuen-kun sur le toit, n’est-ce pas ? C’était à ce moment-là, non ?

Je regardai Ibuki. Son expression frustrée se transforma en sourire malicieux.

Ibuki — Hmph, je ne me souviens pas que tu m’aies dit de me taire. Et même si c’était le cas, je suis libre d’en parler.

Moi — Ça ne me dérange pas, mais cela prend tout son sens maintenant.

Cela pouvait expliquer pourquoi elle m’avait demandé de l’aide.

Horikita — J’ai prétendu ne pas savoir devant les autres, mais cela est le bon moment pour l’admettre. Tu as eu une altercation avec Ryuuen et son groupe, n’est-ce pas ?

Moi — Je ne peux plus le nier. C’est le cas.

Horikita — Tout devient plus clair. Je n’ai pas douté d’Ibuki-san, mais elle aurait pu exagérer ou déformer les choses.

Ibuki — Huh ?

Elle pencha sa tête et envoya de la terre sur les genoux d’Horikita.

Horikita — Ne te comporte pas comme une enfant.

Tout en la réprimandant comme un professeur, Horikita continua comme si elle avait attendu cette occasion.

Horikita — As-tu autre chose à me cacher ? Comme d’autres personnes avec qui tu aurais eu des différends ?

Moi — Non.

Horikita — Vraiment… ?  J’ai encore quelques doutes, notamment l’incident avec Yagami-kun.

Moi — Yagami ? Pourquoi mentionner Yagami maintenant ? Je n’utilise pas la violence envers mes kôhais. La seule exception a été Hôsen.

Ibuki — C’est qui Yagami ?

Horikita — Bon. Nous n’avons pas beaucoup de temps. Pouvons-nous commencer la séance ?

Incapable de tout expliquer à Ibuki, Horikita écourta la conversation. Elle commença ensuite à prendre ses distances vis-à-vis de moi.

Moi — Globalement, les règles sont les mêmes qu’hier. La chose importante est surtout de comprendre comment vous allez vous déplacer toutes les deux, et non comment se déplace ma personne.

Vu qu’elles s’étaient affrontées à de nombreuses reprises dans le passé, elles connaissaient chacune le style de combat de l’autre. Le travail d’équipe que l’on travaillait et affinait ici allait sans aucun doute être plus impactant contre Amasawa cette fois.

1

À la fin de leur entraînement matinal, elles furent essoufflées pendant un moment. Mais elles n’allaient pas rester assises indéfiniment.

Moi — Il commence à faire jour. On devrait rentrer, non ?

Horikita — Tu dis ça si naturellement. Comment ton corps peut-il ne pas être fatigué après toutes ces actions ?

Ibuki — T’es un cyborg ou quoi ?

Je devais corriger ce malentendu.

Moi — Je suis fatigué. C’est juste que je ne le montre pas.

Horikita — Tu n’es même pas un peu essoufflé. Ce n’est pas convaincant.

Malgré ses plaintes, Horikita se leva et se débarrassa du sable.

Horikita — Nous devrions y aller.

En voyant cela, Ibuki se leva aussi rapidement, réalisant un saut en hauteur. Elle semblait vouloir mieux faire que Horikita qui l’ignorait.

Horikita — Au fait, Ibuki-san, qu’as-tu prévu de faire aujourd’hui ?

Ibuki — Pourquoi ?

Horikita — Ton groupe compte jouer sérieusement ?

Son groupe était dans une situation désespérée avec 2 victoires et 10 défaites.

Ibuki — Oh, ça ? Je sais pas. Je n’ai même pas participé une seule fois.

Horikita — Dans ce cas, ta carte ne doit pas avoir de tampons.

Ibuki renifla et croisa les bras. Elle voulait sans doute la récompense, mais 1000 pp étaient bien peu pour tous ces efforts.

Ibuki — Je suis libre, donc autant venir avec toi, Horikita.

Horikita — … Pourquoi ferais-tu cela ?

Ibuki — Je pourrais te voir perdre dans ce camp, un truc du genre.

Les motivations d’Ibuki étaient claires, ou plutôt, elle n’a jamais hésité. Tout comme Kushida, veut-elle vraiment voir Horikita perdre à ce point ?

Horikita — Eh ? Tu vas vraiment rester dans les parages ?

Ibuki — Bien sûr.

Horikita — Même si tu étais sûre de perdre, est-ce que tu obéirais à ton leader s’il te disait de participer ?

Ibuki — Je n’obéirais pas. Je demanderais juste à quelqu’un de le faire.

Ce ne serait pas étonnant qu’Ibuki lègue ce rôle à un seconde. Chaque groupe avait sa situation donc Horikita n’avait pas le droit de la réfuter.

Horikita — Peu importe, fais comme tu veux, mais pourquoi ne pas y aller avec Ayanokôji-kun ? Tu pourrais également le voir perdre.

Ibuki — Il a pas déjà perdu deux fois, hier ?

Mes informations avaient sans aucun doute été partagées au sein du groupe de Nagumo.

Horikita — À ce propos, Nagumo était vraiment content. Il a dit de manière sarcastique que c’était une fin décevante après une série de victoires. Surtout sur une partie de cartes. As-tu perdu une autre partie après cela ?

Elle ne semblait pas en savoir beaucoup. Peut-être que Nagumo n’avait pas partagé mes résultats individuels à l’ensemble du groupe, mais seulement à quelques étudiants choisis.

Moi — J’ai été battu à plate courture par Inogashira lors du jeu du Patchwork.

Horikita — La remontée va être difficile, mais je voulais savoir dans quel type de jeu tu pouvais être vaincu.

Moi — Tu n’es donc pas si différente d’Ibuki.

Elle parut un peu mécontente, mais finit par rire et acquiesça. Autrement dit, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir voir un concurrent perdre.

Ibuki — Il a l’air de se ficher de perdre. Si ça se trouve, c’est volontaire.

Horikita — Je ne sais pas s’il l’a fait exprès, mais il semble regretter la chose. En tout cas, ces deux défaites étaient inévitables. N’est-ce pas, cher panda roux ?

Moi — Tu continues avec cette blague…

J’aurais aimé qu’elle arrête avec ça.

Ibuki — Bon, je vais coller Horikita. Je veux surveiller Amasawa.

Horikita — Je vois, ce n’est peut-être pas une mauvaise idée. Si elle est ne serait-ce qu’un peu consciente de ta présence, cela pourrait lui mettre la pression pour demain. 

Horikita avait trouvé un intérêt à ce qu’Ibuki l’accompagne.

Horikita — Tu peux te dépêcher de revenir ? Il commence à faire froid.

Naturellement, un corps chaud après un exercice allait se refroidir s’il restait immobile trop longtemps.

Ibuki — Te mets pas en travers de mon chemin.

Horikita — Je ne peux pas te promettre cela.

Elle ne pouvait s’empêcher de sentir l’impatience d’Ibuki à intervenir.

2

Dans environ quinze minutes, les adversaires de la première épreuve de la journée allaient être annoncés. Le thème était le shogi. Les participants choisis par Kiryûin furent Morishita, Hashimoto, Hiyori et Tsubaki en plus de ma personne. Mais il manquait une personne à l’appel.

Hashimoto — Où diable est passée Morishita ? C’est à son tour ensuite…

Hiyori — Elle ne répond pas.

Hiyori, tenait son téléphone contre son oreille et m’informa de la chose.

Moi — Quand vous avez vu Morishita pour la dernière fois ?

Hiyori — La dernière fois, c’était au petit-déjeuner. Elle était partie avec toi, n’est-ce pas ?

Comme nous avions fini de manger en même temps, je me souviens avoir quitté la salle à manger dans le même timing. Cela faisait plus de trente minutes, mais elle a dit qu’elle allait se promener. S’était-elle perdue ?  Cela semblait difficile à croire. Mais si elle avait pris un chemin de montagne, cela aurait été une autre histoire. Compte tenu de sa personnalité, cela pouvait être possible.

Kiryûin — Elle avait spécifié être forte au shogi.

Moi — Elle s’est apparemment entraînée en ligne.

Kiryûin — Mais c’est franchement suspect…

Kiryûin l’avait choisie en se basant sur son auto-évaluation. Elle avait dû vouloir racheter son déshonneur suite au tir à l’arc.

Kiryûin — Si Morishita est absente, il nous faudra trouver un remplaçant. Nous avons encore un peu de temps, je vais donc vérifier dehors. Hashimoto, je te laisse voir à l’intérieur.

Hashimoto — Entendu. Je te contacterai si je la trouve.

Je me suis mis à sa recherche et la trouvai aussitôt. Elle ne semblait pas perdue. Avant de l’interpeler, j’envoyai un message à Hashimoto l’informant que j’avais trouvé Morishita. Après cela, je m’approchai d’elle.

Moi — C’est bientôt l’heure de la première épreuve.

Malgré mon appel, Morishita ne m’avait pas répondu. Elle touchait tranquillement un arbre. Elle ne dormait pas debout, alors que faisait-elle ?

Moi — Morishita ?

Morishita — Silence, je te prie. J’écoute la voix de la forêt.

Elle murmura cela doucement.

Moi — …Huh ?

Cependant, je n’avais pas réussi à assimiler ses mots dans ma tête et, par inadvertance, je m’exprimai de nouveau.

Moi — La voix de la forêt ? Qu’est-ce que c’est au juste ?

Morishita — Tu ne comprends pas ? La forêt est vivante. Si tu touches un grand arbre comme celui-ci, ferme les yeux, apaise ton esprit et écoute attentivement. C’est alors que tu comprendras ce que je dis.

Moi — …Je vois ? 

Jusqu’à présent, je n’avais pas été capable de comprendre ce que disait Morishita. C’est peut-être une bonne idée d’essayer. Je me plaçai à côté d’elle et posai la main contre l’arbre de la même manière. Puis, je fermai mes yeux. Tout ce que j’avais à faire était d’apaiser mon esprit et d’écouter.

Morishita — Est-ce que tu l’entends ? La voix de la forêt.

Moi — Non…

Morishita — Alors peut-être que tu es encore distrait par quelque chose.

Et pourtant, j’avais essayé de faire le vide. Je ne pense pas être distrait par quoi que ce soit. Comme prévu, je n’entendais rien du tout. Il n’y avait aucune possibilité pour moi.

Morishita — Inspire par le nez et expire par la bouche.

Mais elle continua d’insister.

Moi — C’est censé être plus efficace comme ça ?

Morishita — Lors d’un rhume que j’avais eu auparavant, on m’avait conseillé la chose dans un cabinet d’otorhinolaryngologie.

Moi — C’est d’ailleurs le principe du nébuliseur à l’hôpital.

J’étais peut-être distrait finalement. Quoi qu’il en soit, je n’avais pas pu entendre la voix de la forêt.

Moi — Qu’est-ce que tu fais ?

Quand j’ouvris les yeux, elle me pointa avec la caméra de son téléphone.

Morishita — J’enregistre Ayanokôji Kiyotaka en train de se faire berner par mes mensonges en haute définition.

Moi — Mais…

Morishita — Il est impossible d’entendre la voix de la forêt. Tu as regardé trop de films.

Moi — Tu es celle qui a commencé. Tu avais l’air crédible.

Morishita — Nul besoin d’excuses. Je garderai le secret.

J’aurais tout de même préféré qu’elle reste sans preuves.

Morishita — Je ne savais pas que la machine servant d’aspiration se nommait nébuliseur. J’ai appris quelque chose d’inutile. Merci.

Si c’était inutile alors elle n’était pas si reconnaissante.

Morishita — Ayanokôji Kiyotaka, tu es une personne intéressante.

Je me demande si j’étais le seul le seul à penser que Morishita était nettement plus intéressante.

Morishita — Au fait, as-tu besoin de quelque chose de ma part ?

Moi — Je suis venu te chercher parce que tu ne t’es pas montrée à l’heure du rassemblement.

Morishita — Maintenant que tu le dis, j’ai l’impression d’avoir commis une erreur.

Après avoir fait une déclaration qui ressemblait quelque peu à des excuses, Morishita s’éloigna de l’arbre. Elle commença à marcher vers le bâtiment où Kiryûin l’attendait.

Morishita — Puis-je te poser une question ?

Je fixai Morishita, la pressant silencieusement de parler.

Morishita — Que penses-tu de Hashimoto Masayoshi ?

Moi — C’est une question piège.

Morishita — Je voulais te demander la chose plusieurs fois, mais je n’avais trouvé aucune bonne occasion pour le faire.

Moi — Tu pensais que ta communion avec la forêt allait m’attirer ?

Morishita — Je savais que tu viendrais me chercher dans tous les cas.

Elle avait une personnalité étrange, mais c’était une stratège.

Moi — Que penses-tu de lui en tant que camarade ?

Morishita — Je me doutais que tu poserais cette question. Je pense bien entendu que nous devrions nous unir pour l’exclure.

Elle qualifia Hashimoto de nuisance sans hésitation.

Moi — Et si j’étais du côté de Hashimoto ? Tu te révèles un peu, là.

Morishita — L’honnêteté est la meilleure chose pour discuter.

Elle s’y connaissait bien en négociation. Si elle avait fait semblant de soutenir Hashimoto en mettant avant une faible excuse alors elle n’aurait pas pu gagner ma confiance. Son jugement était rapide et précis. Elle ne mâchait pas ses mots. Parmi tous les élèves de première que j’avais vus, elle était assez exceptionnelle dans ce domaine. En effet, on ne pouvait comprendre une telle personnalité qu’en la rencontrant et en lui parlant en face à face.

Moi — J’ai l’intention de répondre à ton honnêteté. Je viens d’une autre classe alors je ne suis en rien concerné. Que Sakayanagi essaie d’exclure Hashimoto à l’avenir, ou inversement, cela ne me fait ni chaud ni froid.

Morishita — Tu n’as pas l’intention d’aider Hashimoto Masayoshi ?

Moi — Non.

J’acquiesçai sans hésitation, affirmant fermement que c’était la vérité. Elle en doutait peut-être, mais ce n’était en aucun cas un mensonge.

Moi — Bien entendu, nous sommes dans le même groupe alors je maintiens une certaine distance et reste un minimum coopératif.

Morishita — Est-ce vrai ? Je dois dire que cela me soulage un peu.

J’étais même plutôt contre Hashimoto.

Moi — Je veux juste demander à titre informatif, mais y aurait-il un problème si je me rangeais du côté de Hashimoto ?

Morishita — Oui. Je pense que Sakayanagi Arisu gagnerait 9 fois sur 10, mais si Ayanokôji Kiyotaka se rangeait du côté de Hashimoto Masayoshi, les chances seraient compromises.

Apparemment, Morishita semblait accorder plus d’importance à mon existence que je ne l’avais imaginé.

Morishita — Est-ce étrange que je te valorise autant Ayanokôji Kiyotaka ?

Moi — Je n’ai pas ressenti cela lors de notre première rencontre.

Bien sûr, je savais que j’étais observé, mais pas à ce point.

Morishita — Généralement, il y a une différence entre les attentes et la réalité. On est souvent déçu, alors j’ai fait en sorte de ne pas trop avoir d’attentes, mais vu les réactions autour de moi, cela a l’air conforme.

Cela semblait être plus une intuition qu’autre chose. Une évaluation basée sur son intelligence élevée et ses sens. Une version féminine de Kôenji en quelque sorte en termes d’archétype, l’excentricité en moins. C’était tout de même impoli de la comparer à ce dernier. Non, ils n’ont même rien en commun.

Morishita — Est-il possible que tu sois du côté de Sakayanagi Arisu ?

Moi — Non. Au contraire, je ne devrais pas me mêler de ses histoires.

À l’origine, Hashimoto était un adversaire bien plus faible que Sakayanagi. Ce n’était pas une situation où je devais lui prêter main forte.

Moi — Mais…

Morishita — Mais ?

Moi — Je pense que Hashimoto et Sakayanagi devraient se battre sans retenue. Il est préférable de décider du vainqueur après qu’ils aient tous les deux donné le meilleur d’eux-mêmes. Mais ce n’est que mon avis.

Hashimoto continuait de foncer seul sans observer son environnement. Et comme sa trahison a entraîné Kamuro dans son sillage, Sakayanagi pouvait être empêchée de déployer ses pleines capacités. Si je pouvais éliminer leurs problèmes respectifs, il fallait le faire avant leur affrontement.

Morishita — Je comprends bien ta pensée. Ayanokôji Kiyotaka, merci.

Ayant peut-être éclairci quelque chose dans son esprit, Morishita sourit légèrement et inclina la tête.

Morishita — Il faut vite que ce problème soit résolu. Sinon, la classe en pâtira si elle reste ainsi sur la durée.

Moi — En effet.

Les craintes de Morishita étaient infondées. La lutte entre Sakayanagi et Hashimoto était déjà sur le point de se terminer.

Morishita commençait petit à petit à s’éloigner de l’arbre.

Morishita — Bon, allons-y. Ne joue pas éternellement dans la forêt, veux-tu ? Quel enfant tu fais.

Moi — C’est toi qui étais en train de jouer…

J’étais juste une victime qui avait été entraînée là-dedans. De plus, Morishita était vraiment douée au shogi. Elle n’avait rien exagéré.

Ses compétences, affûtées par des matchs en ligne quotidiens, n’étaient pas juste de la frime.

3

Je me demande si on va affronter le groupe de Nagumo à la toute fin, soit à la 19e épreuve. Mais les choses ne se passaient pas toujours comme prévu. C’est lors de la 17e épreuve que nous fûmes en face. Nagumo était toujours invaincu tandis que j’avais deux défaites personnelles. Après une partie de tennis de table, il était temps de retrouver le tir à l’arc. Cette fois, la chance n’était pas de la partie alors cela pouvait être intéressant. On pouvait s’illustrer avec nos capacités. Nagumo était présent en tant que leur leader, mais il ne s’était pas montré jusque-là. Il attendait notre affrontement secret. Peu de personnes étaient au courant pour notre pari et j’imagine que même les seconde en charge de surveiller mes résultats ne devaient pas l’être également.

Kiryûin — Pourquoi es-tu ici, Morishita ?

Morishita — Je suis là pour faire du tir à l’arc pardi ! Pour le groupe !

Ses résultats d’hier étaient désastreux, mais elle essayait tout de même de participer sans se décourager. En regardant Kiryûin, elle fit un signe de tête sincère. Elle semblait avoir accepté la participation de Morishita.

Morishita — C’est ainsi. Tu peux considérer cela comme étant sur le navire gagnant, Ayanokôji Kiyotaka.

Moi — Espérons que ce ne soit pas un navire qui coule.

L’instructeur reprit la parole, expliquant les procédures de sécurité aux élèves qui n’avaient jamais manié le tir à l’arc auparavant et, pour ceux qui l’avaient déjà fait, il souligna à plusieurs reprises l’importance d’apprendre la bonne posture de tir. Contrairement aux règles d’origine, il fallait changer d’équipe après avoir tiré six flèches, au lieu de se relayer. Hashimoto, qui vit les cinq adversaires, s’approcha et chuchota à mon oreille.

Hashimoto — Katsuragi se serait beaucoup entraîné hier, et il a marqué un maximum de 36 points. Il y a des chances que tu perdes si tu l’affrontes.

Ma réflexion laissa place à de l’étonnement tant j’étais impressionné par ses informations précises. Hier, mes scores étaient respectivement de 2, 2, 4, 6, 6, 9, pour un total de 30 points.  Je comprenais son inquiétude, mais ce n’était pas Katsuragi qui me faisait peur. Le problème était ailleurs.

Premier match : Horikita Suzune vs Yanagi Yasuhisa

Deuxième match : Hirata Yôsuke vs Hashimoto Masayoshi

Troisième match : Amasawa Ichika vs Ayanokôji Kiyotaka

Quatrième match : Kanzaki Ryîji vs Shintoku Tarô

Cinquième match : Katsuragi Kôhei vs Morishita Ai

Au cours des 16 matchs disputés jusqu’à présent, j’avais toujours combattu en tant que troisième joueur.

Moi — Nagumo s’est habilement arrangé pour que nos adversaires correspondent à nos positions fixes dans la formation.

Amasawa — Je suis ravie, senpai.

Hashimoto — Ton adversaire est une seconde. Tu as de la chance.

Hashimoto, qui n’avait apparemment pas d’informations sur Amasawa, répondit avec optimisme. Pendant que tout le monde regardait, le groupe de Nagumo, qui s’était levé en premier, commença à viser la cible simultanément. Ils avaient tous l’air détendus. Amasawa avait fini de s’entraîner au tir à l’arc hier et semblait avoir acquis une solide expérience. Sans hésitation, les flèches lancées en douceur percèrent la zone jaune à neuf points. Elle obtint un score de 9-9-10-9-10-10, pour un total de 57 points. La précision était si élevée que non seulement les élèves participants, mais aussi les instructeurs furent surpris.

Katsuragi — C’est une blague…

Katsuragi, qui est arrivé en deuxième position, avait obtenu un score substantiel de 37 points, mais c’était incomparable. Pour que nous puissions gagner, nous devions marquer 10 points à chaque coup. Alors que tout le monde était encore sous le choc, il était temps pour le groupe de Kiryûin, qui était sur la défensive, de prendre son tour.

Dans le silence, je décochai une première flèche avant que quiconque n’en ait l’occasion. Elle transperça la zone jaune à huit points. Pendant que les autres élèves trainaient encore dans leur préparation, je me décalai pour prendre une deuxième flèche et attendis la permission. Cela nous laissait seulement un point de marge, mais cela n’avait pas d’importance. Immédiatement après mon premier tir, j’avais corrigé ma trajectoire, qui était légèrement décalée. La deuxième flèche transperça le centre jaune à dix points. Si cela avait été à une distance de 70 mètres, cela aurait peut-être été impossible en raison de facteurs tels que le vent, mais à 20 mètres, il n’y avait rien pour gêner.

Alors que l’instructeur ramassait les flèches, je tirai sans attendre. Je répétai le même mouvement comme une machine. Le même mouvement, la même position afin de maximiser la répétabilité. Sans me soucier du nombre de points des autres, je continuais à tirer les quatre flèches restantes directement au centre. Le score fut de 58 à 57 ce qui me donna la victoire. J’avais reçu de forts applaudissements de la part d’Amasawa car ce fut serré.

Amasawa — Tu es incroyable, senpai. C’est frustrant, mais j’ai perdu.

Moi — Les règles ont bien aidé. La cible était proche et j’ai pu profiter de la répétabilité. Si nous avions dû jouer à tour de rôle comme habituellement, le match aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre.

Elle n’avait d’autre choix que d’accepter après avoir tout enchainé d’un coup.

Amasawa — J’essayais de te mettre la pression, mais ça n’a pas marché.

J’avais bloqué tous les bruits environnants, donc je n’avais pas fait attention.

Amasawa — Pourtant, hormis hier, tu n’avais jamais fait de tir à l’arc.

Moi — J’ai regardé quelques vidéos tuto tard le soir.

Pas seulement pour le tir à l’arc, mais tout ce que j’ai expérimenté au camp.

Amasawa — C’est incroyable que tu puisses obtenir de tels résultats. Nagumo-senpai pourrait se mettre en colère.

Même si elle avait perdu, Amasawa avait tout de même marqué 57 points. Nagumo ne pouvait rien lui reprocher alors elle ne risquait rien. Ibuki, qui avait regardé de loin, détourna les yeux d’un air ennuyé.

Horikita avait gagné contre Yanagi, Amasawa avait perdu, mais avec un score écrasant. Cela n’avait pas dû être intéressant du tout pour elle.

Hashimoto — T’as vraiment géré comme un chef sans stresser.

Après avoir regardé Amasawa retourner faire son rapport à son groupe, Hashimoto exprima son admiration.

Hashimoto — Mais elle était super forte.

L’épreuve se solda par notre défaite. Le groupe de Nagumo avait pu gagner quatre matchs sur cinq.

Moi — En effet. On avait en face des adversaires de taille. Les meilleurs jusqu’à présent. Mais c’était serré.

Morishita, ayant donné le meilleur d’elle-même, arborait un regard satisfait sur son visage.

D’ailleurs, la seule à avoir marqué un total de six points et à avoir subi une défaite écrasante dans cette épreuve fut cette dernière.

4

Le grand tournoi se termina, et les dix-neuf épreuves prirent fin. Le bilan final du groupe de Kiryûin fut de quinze victoires et quatre défaites, ce qui nous plaça à la 4e place. C’était clairement un grand succès. Mon bilan personnel fut de dix-sept victoires et deux défaites. Le groupe de Nagumo, considéré comme le meilleur depuis le début, se classa logiquement premier avec dix-huit victoires et une défaite. Ce fut d’ailleurs lors de la dernière épreuve dont la thématique était le Pouilleux. Ils avaient été battus à plate couture par un groupe qui n’avait remporté que trois victoires. C’était un final marquant, à n’en pas douter. Dans l’aire de repos vide, Nagumo et moi étions seuls.

Moi — Me laisser la possibilité de ne perdre que deux fois a été ce qui a causé ta défaite, n’est-ce pas ?

Nagumo — J’aimerais l’affirmer, mais étant donné que tu es le seul à avoir participé à toutes les épreuves, il serait absurde de s’en plaindre.

Il pouvait obtenir des informations détaillées de la part du leader de chaque groupe à tout moment, donc ce n’était pas surprenant qu’il ait noté mes résultats. Malgré son apparence, il était très observateur.

Moi — Ta joueuse la plus talentueuse, Amasawa, a réalisé une performance remarquable. Quelle élégance dans ses tirs.

Nagumo — Ne me flatte pas. Tu as délibérément visé la 3e place, n’est-ce pas ? Il était évident que tu voulais que je sois satisfait du résultat.

Moi — J’aimerais que tu acceptes sincèrement les intentions d’un kôhai qui essaie de te louer, senpai.

Nagumo — Alors fais-le mieux. On dirait que tu ne fais que me provoquer.

Je vois… Peut-être que j’aurais dû utiliser une manière de parler plus naturelle et habile.

Moi — J’ai remporté la victoire contre Amasawa en individuel, mais en groupe, nous avons été complètement vaincus. Tous nos membres ont donné le meilleur d’eux-mêmes, mais il était évident que ton équipe a fait preuve d’une grande aptitude.

Les membres de son équipe avaient acquis une expérience considérable au fil des jours, ce qui avait directement contribué à leur succès.

Nagumo — Lorsque je décide de gagner, je m’efforce de le faire sans pitié. C’est tout à fait naturel. Eh bien, nous avons tous les deux été piégés par l’épreuve du Pouilleux, n’est-ce pas ?

Moi — En effet.

Il s’était présenté à un camp de découverte auquel il n’était pas obligé de venir, et a même misé ses propres points privés. Que Nagumo perde ou gagne, je ne pouvais pas concevoir une issue qui lui soit réellement satisfaisante.

Nagumo — Que penses-tu qu’il se serait passé si toi et moi avions été en compétition sur la base des performances de groupe dès le début ?

Moi — Sachant la conclusion, je ne pense pas que j’aurais réussi à gagner, même en prenant les rênes.

J’avais honnêtement admis ma défaite.

Nagumo — Ah oui ? Ne pouvais-tu pas, avec ta capacité à manipuler les choses en coulisses, procéder de manière plus solide et assurée ?

Cependant, l’homme en face de moi ne croyait pas plus à ma déclaration défaitiste que moi.

Nagumo — Ton groupe a gagné quinze fois sans toi. Tu t’en sors très bien. Mais tu n’avais aucun moyen de gagner les autres matchs ? Ou bien n’étais-tu tout simplement pas disposé à me prendre au sérieux ?

Moi — Cela n’a rien à voir. Même si j’avais envisagé de remporter une victoire en achetant la défaite de mon adversaire, si tu étais sérieux, tu aurais surenchéri. Tu aurais également pu tenter de l’empêcher à l’avance. Tu as le contrôle sur tous les élèves de terminale alors ce n’était pas grand-chose pour toi.

Si j’avais tenté d’influencer les choses, Nagumo l’aurait naturellement perçu et aurait agi en conséquence. Je ne pouvais espérer gagner dans un affrontement où le pouvoir financier était décisif.

Moi — Et même si nous avions réussi à acheter trois victoires, nous aurions de toute façon été stoppés lors du 17e match de tir à l’arc.

Nagumo — Il ne semble pas non plus que tu sois sérieux à ce sujet.

Moi — Eh bien… si on m’avait dit de gagner à tout prix, j’aurais peut-être influencé Horikita et Yôsuke pour qu’ils manquent la cible afin que je puisse gagner.

Ces élèves prenaient la compétition au sérieux, mais j’aurais peut-être pu les mettre de mon côté. Même si Nagumo avait conclu un contrat pour s’assurer qu’ils feraient de leur mieux, il se trouverait dans une impasse s’ils le trahissaient puisqu’il n’y avait aucune certitude qu’ils atteignent leur cible.

Nagumo — Je suppose que oui.

Moi — Mais si tu avais pu anticiper cela, tu aurais changé les membres.

Il était tout à fait naturel qu’il sélectionne des élèves qui n’étaient pas concernés par mes négociations.

Moi — Je te fais confiance là-dessus. Mais est-ce que ça ira ? Ces fonds pourraient être utilisés pour sauver certains élèves de terminale.

Nagumo — Depuis combien de temps penses-tu que je règne au sommet de la classe A ? J’ai plusieurs millions de points personnellement. Quel est le problème de payer avec une partie de ça ?

Tout en rangeant son téléphone, Nagumo jeta un coup d’œil à l’extérieur.

Nagumo — Tu te souviens de ce que je t’ai dit quand je suis arrivé ici ? À propos d’aller à l’université.

Moi — Bien sûr.

Nagumo — J’étais tout à fait sérieux en t’invitant. Nous ne pouvons pas avoir de batailles dignes de ce nom à l’université comme nous le faisons ici, à Ikudo ikusei. Mais d’un autre côté, nous pouvons faire plus de choses si on est ensemble, n’est-ce pas ?

Moi — Peut-être.

Nagumo — Si tu veux, intègre la même université. Je rendrai ta personnalité un peu moins ennuyante.

Moi — Je garderai cela à l’esprit.

En disant cela, Nagumo me tapota doucement l’épaule droite en passant.

Nagumo — À bientôt.

Moi — Puis-je te demander de transmettre un message pour moi, Nagumo-senpai, puisque tu es bientôt diplômé ?

Nagumo — Hein ? Un message ? À Horikita-senpai ?

Moi — Cela aurait été bien aussi, mais non.

Nagumo — Alors que ferais-tu en plus de cela…non, ce ne sont que des paroles inutiles qui ne veulent plus rien dire désormais.

Se sentant vide, Nagumo a lui-même mis fin à la conversation. En réalité, ce n’était qu’une réunion d’échange. Ce n’était rien de plus qu’un apprentissage par l’expérience dont nous n’avions pas à nous préoccuper, ce que l’école a également reconnu. Ce n’était pas quelque chose dans lequel il fallait investir beaucoup d’argent ou qui nécessitait beaucoup de négociations. Cette conversation n’était qu’un fantasme, quelque chose qui ne s’est jamais concrétisé.

Moi — J’ai sérieusement apprécié l’apprentissage expérimental. Si un combat équitable ne pouvait se réaliser, je pensais qu’il serait poli de révéler la vérité telle qu’elle est.

Nagumo a toujours voulu connaître ma force. Donc, d’une manière ou d’une autre, il a dû être capable de voir mon vrai moi sans aucune de mes maladresses puisque les membres de son groupe, comme Takahashi, étaient collés à tous les jeux. Il a dû enregistrer et vérifier les matchs.

Nagumo — C’est exact. Le jeu de tir à l’arc était particulièrement impressionnant. J’ai pu constater que tes mains sont inutilement adroites.

Moi — Je ne sais pas si tu as été satisfait de cette approche

Nagumo — Satisfait ? Il n’y a aucun moyen que je le sois.

Nagumo pencha sa tête avec incrédulité et rit.

Nagumo — Mais tu es devenu assez bavard et plus franc.

Moi — J’ai eu la chance d’avoir un bon senpai qui m’a permis d’apprendre beaucoup.

Nagumo sortit son téléphone et balaya l’écran du bout des doigts.

Nagumo — Je n’ai pas l’intention de minimiser ta victoire. J’ai transféré l’argent. Vérifie-le.

 
 
 

Lorsque Nagumo s’arrêta, je lui énonçai la personne à qui le message était destiné. Après l’avoir entendu, Nagumo, qui n’y croyait pas encore tout à fait, écouta jusqu’au bout sans se moquer.

Nagumo — C’est un message étrange.

Moi — J’espère que tu pourras le transmettre. Après cela, la décision lui appartiendra.

Nagumo — Je l’ai bien entendu, mais est-ce là ton cadeau d’adieu pour moi ? Si tu avais gardé le silence, qui sait ce que cela aurait donné. Certains ne seraient pas ravis de me voir diplômé en classe A.

Moi — Je pense néanmoins que tu as laissé suffisamment de réalisations pour mériter le diplôme en classe A.

C’était la raison pour laquelle j’avais confié le message à Nagumo.

Nagumo — Je vais prendre les devants et entamer la deuxième phase chez Horikita-senpai. Si l’envie te prend, n’hésite pas à nous rejoindre.

Ce furent les derniers mots en tant qu’élève du lycée Ikudo Ikusei à mon intention. Les derniers mots d’un illustre senpai.

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