CLASSROOM Y2 V11 Bonus

Histoires courtes

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Traduction :
Correction : Raitei
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Mots de l’auteur

J’ai réussi à publier ce livre en quatre mois. C’est moi, Kinugasa, toujours avec mon hernie. Je vous remercie tous pour votre soutien cette année encore. Une année passe vraiment vite, et avant que je m’en aperçoive, l’un de mes enfants entrera à l’école primaire au printemps. Je crois que jouer de toutes ses forces chaque jour à la maternelle ou à la garderie est le rôle social d’un enfant, mais le fait qu’il soit sur le point de plonger dans une société avec des études… En tant que parent, je suis à la fois enthousiaste et inquiet.

Mettons mon histoire de côté pour l’instant et parlons un peu de Classroom of the Elite. Après l’épisode précédent, l’histoire est entrée dans le troisième trimestre de la deuxième année. Après le développement impactant du volume précédent, j’ai proposé quelque chose de légèrement plus détendu cette fois-ci. Et la prochaine fois, ce sera enfin le dernier examen spécial de première. Ceux qui ont déjà fini de lire l’histoire principale comprendront, mais je prévois quelque chose qui affectera grandement les personnages principaux. Actuellement, la troisième saison de l’anime Classroom of the Elite est diffusée. Je serais heureux que vous puissiez la regarder aussi !

Enfin… Comme je l’ai écrit au début, à propos de l’état de ma hernie cervicale. Aujourd’hui, je ne peux rien y faire et mon rythme de travail s’est considérablement ralenti. La douleur est si forte que je déteste m’asseoir sur une chaise. Lorsque j’étais en bonne santé, si le rapport entre le temps de travail et le temps de repos était de 6/4, je faisais neuf pour le travail et un pour le repos afin de compenser le ralentissement. Mais je ne pourrai pas conserver ce ratio indéfiniment, et je pense que mon corps est à bout… J’envisage donc de prendre un peu de temps pour me reposer complètement à l’avenir et de me concentrer sur la récupération. Dans ce cas, la sortie du prochain volume pourrait être retardée. J’ai l’intention de travailler plus dur que jamais une fois rétabli, alors j’apprécierais votre compréhension. La série est bien sûr la priorité, mais j’ai beaucoup d’autres choses à faire. J’espère que l’on se retrouvera le plus vite possible. Je vous dis à bientôt !

Des souvenirs que je ne veux pas oublier

(Hiyori)

Morishita-san, tenant une carte dans sa main gauche, étendit rapidement la main droite qui contenait quatre cartes.

Morishita — Je t’en prie, Shiina Hiyori. N’hésite pas à tirer une carte.

Dans ce jeu, la personne qui avait le pouilleux à la fin, perdait. Alors, cela signifie que la carte qu’elle tient dans sa main gauche est suspecte ?

Moi — Cette carte toute seule me rend curieuse.

Morishita — Ah oui ? Après réflexion, j’ai réussi à mettre au point cette stratégie avancée.

Mais peut-être qu’elle essayait de me tromper.

Moi — Que faire… ?

J’étais tentée de prendre la carte isolée mais Morishita-san était palpable. Ou alors faisait-elle semblant d’être tendue ? Elle rendait si évident que la carte isolée était le pouilleux que ce n’était peut-être pas le cas. Alors que je réfléchissais sérieusement, je jetai un coup d’œil à Ayanokôji-kun, qui était assis derrière Morishita-san. Ses yeux étaient concentrés sur les cartes de Morishita-san. Et puis, à ce moment-là, bien que son expression restât neutre, j’avais étrangement l’impression de pouvoir lire dans les pensées d’Ayanokôji-kun. La carte isolée que tenait Morishita-san était le pouilleux. Il semblait voir la chose ainsi.

Morishita — Fais comme tu le sens.

Je me sentais un peu coupable alors je choisis la carte isolée. Et c’était bien le pouilleux. Ce fut un choc mais un soulagement à la fois. L’impression que j’avais eu d’Ayanokôji-kun était juste. Je continuai ensuite d’apprécier le jeu, un temps précieux avec des personnes que je n’aurais pu imaginer au moment de mon inscription. Un temps précieux passé aussi avec la personne qui me tenais à cœur. Des souvenirs que je voulais garder en mémoire pour toujours. Je ne pouvais m’empêcher de souhaiter que cette vie scolaire se poursuive ne serait-ce qu’un jour de plus.

L’élève qui se tenait devant moi

(Chabashira)

L’entretien avec Kôenji Rokusuke se termina et le silence s’installa dans la salle.

Moi — Quel soulagement. Kôenji est un élève si difficile.

La discussion n’avait aucun sens et je remplissais les sections dans le désordre. Je soupirai en fixant la tablette. Je voulais détourner le regard. Son aspiration était d’être une personne libre. Il n’avait pas besoin de relations humaines car ses seules préoccupations étaient de renforcer son corps et ainsi de suite.

Moi — Je ne pouvais soumettre ça à mes supérieurs. Mais mentir était…

Ma seule option était de modifier légèrement en reformulant un peu.

Moi — Si seulement Kôenji était le seul énergumène…

Il ne restait plus qu’Ayanokôji, qui pouvait être tout aussi gênant que lui. Honnêtement, je n’arrivais pas à imaginer notre échange. Alors que j’ajustais la fiche de Kôenji, on frappa à la porte.

Ayanokôji — Je me permets d’entrer.

C’est sur ce ton sérieux qu’Ayanokôji entra dans la pièce.

Moi — Tu es donc là. Assieds-toi.

Je passai du profil de Kôenji à celui d’Ayanokôji, affichant une liste vierge. Je me demandais dans quelle mesure j’allais pouvoir remplir la fiche.

Ayanokôji — Vous avez pas mal de travail.

Moi — Pour un professeur principal, c’est une période très chargée, que cela nous plaise ou non. Mais je me dis que c’est la fin des réunions élève/professeur aujourd’hui alors je me sens soulagée. J’ai eu raison d’avoir gardé les deux énergumènes pour la fin.

Je lui fis signe de s’asseoir à nouveau.

Ayanokôji — Les deux énergumènes…

Moi — Tu es choqué d’être traité de la même manière que Kôenji ?

Leurs personnalités étaient complètement différentes, mais il ne faisait aucun doute qu’ils étaient tous deux des énergumènes.

Ayanokôji — Je mentirais si je disais que cela ne me travaille pas.

Moi — Kôenji serait donc plus spécial que toi ? Je comprends que tu puisses le penser, mais de mon point de vue il n’y a pas tant de différence que cela. Tu es toi aussi bien spécial.

Une chose était sûre, il ne voulait pas être comparé à Kôenji.

Moi — Bien. Je n’ai pas souvent d’occasions de parler en tête à tête avec chaque élève. Avant de parler de ton orientation, nous allons discuter de ta vie lycéenne. J’aimerais que tu me dises s’il y a des points où tu aimerais que l’école s’améliore.

Ayanokôji — Pas de suggestion particulière. Personnellement, je suis épanoui.

Moi — Je vois. As-tu des sujets qui te préoccupent comme ton social par exemple ? 

Ayanokôji — Non.

C’était bien un énergumène. Contrairement à Kôenji, il était concis et efficace, mais comme lui, il manquait de substance.

Moi — La majorité des élèves donnent au moins un ou deux avis ou ils font au moins semblant de réfléchir. Mais tu es sincère.

J’essayai d’en tirer le maximum en tant qu’enseignante, mais rien n’y faisait.

Ayanokôji — Je n’ai vraiment aucun problème.

Moi — Ta réponse me va mais il n’y a vraiment rien ?

Ayanokôji — Rien du tout. Je suis satisfait de ma vie lycéenne, et je n’ai pas de problème en particulier.

Moi — D’accord… Alors c’est une très bonne chose.

Ayanokôji — Vous avez aussi bien changé, Chabashira-sensei.

Ma main, qui était en train de taper sur la tablette, s’arrêta. J’avais l’impression qu’Ayanokôji m’interrogeait, ce qui était étrange.

Moi — Je ne pense pas avoir changé. En revanche, on peut sûrement dire que je suis plus honnête envers moi-même.

J’avais une génération d’écart avec l’élève en face de moi. Alors pourquoi avais-je l’impression qu’il avait vécu aussi longtemps, voire plus longtemps que moi ? Il m’avait fallu du courage pour accepter ce sentiment. Si quelqu’un était en difficulté, je lui donnais un coup de main, et si quelqu’un se trompait, je le corrigeais. Le regard d’un enseignant sur les enfants de la classe devait toujours être équitable. Mais Ayanokôji franchissait cette limite avec désinvolture. Parfois, j’avais envie qu’il connaisse mes faiblesses. Pourtant, c’était à l’origine le sentiment que nous voulions que les élèves aient à notre égard.

Moi — …Hum. Quoi qu’il en soit, n’hésite pas à me concerter si tu as des problèmes concernant ta vie lycéenne à l’avenir.

Je me raclai la gorge pour chasser les pensées inutiles. La personne en face de moi était un élève important. Rien de plus, rien de moins.

Moi — Si tu as bien réfléchi, dis-moi si tu souhaites continuer tes études ou travailler après le diplôme.

Je décidai de faire avancer la conversation pour me distraire de ce sentiment étrange.

Écoute la voix de la forêt

(Morishita)

Le camp de découverte en était déjà à son troisième jour. Je gardais un œil sur Ayanokôji Kiyotaka pour suivre les mouvements de Hashimoto Masayoshi, et par chance, nous nous trouvâmes dans le même groupe. Pourtant, je n’arrivais pas à obtenir la moindre information. Je me demandais si ces deux-là étaient liés. Avaient-ils décidé de faire équipe, ou m’inquiétais-je inutilement ? Je voulais savoir. Pas pour protéger Sakayanagi Arisu, ou la classe A. Je le faisais pour moi et pour satisfaire ce besoin d’estime naissant. Il est certain que les détectives qui se trouvaient sur des scènes de meurtre devaient lutter contre de telles pulsions.

Ayanokôji — C’est bientôt l’heure de la première épreuve.

J’entendis une voix venant de derrière.

Ayanokôji — Morishita ?

Comme je ne répondais pas, on appela mon nom. Mais j’ignorai la chose et essayai de capter la voix de la partie de l’arbre où j’avais posé la main.

Moi — Silence, je te prie. J’écoute la voix de la forêt.

Je me débarrassai de cette perturbation et me concentrai de nouveau.

Ayanokôji — …Huh ? La voix de la forêt ? Qu’est-ce que c’est au juste ?

Il était bien bruyant. Il sembla être tombé dans le piège que je lui avais tendu. Mais il me dérangeait tout de même.

Moi — Tu ne comprends pas ? La forêt est vivante.

Je continuai à donner une explication simple.

Moi — Si tu touches un grand arbre comme celui-ci, ferme les yeux, apaise ton esprit et écoute attentivement. C’est alors que tu comprendras ce que je dis.

Ayanokôji — …Je vois ?

On dirait qu’il n’avait pas compris. Au moins, j’avais attisé un intérêt de sa part. Ayanokôji Kiyotaka était une existence très intéressante.

J’avais beau m’approcher, je n’arrivais pas à voir sa véritable nature.

La frontière entre le sérieux et la plaisanterie n’était pas claire. Je voulais savoir.

Je voulais en savoir plus sur lui.

Je ne pouvais pas empêcher cette curiosité de grandir en moi.

Je vais faire en sorte qu’il écoute la voix de la forêt à ma place.

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