CLASSROOM V10 : CHAPITRE 1


Le calme avant la tempête

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Traduction : Akai
Correction : Nova
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On était enfin le 1er mars, quelques jours après la fin des examens écrits finaux du semestre. On était lundi et la classe était en stress car tout le monde allait découvrir les résultats.

Si la moyenne n’était pas atteinte, l’élève était exclu, l’angoisse était donc compréhensible.

Ike — Sensei, vous allez annoncer les résultats maintenant ?

Ike qui était si impatient qu’il en tomba de sa chaise, attendait une réponse de la part de notre professeur principal, Chabashira.

Mlle. Chabashira — Calme-toi donc. Tu le sauras d’ici quelques minutes.

Chabashira, qui avait pris l’habitude à force de répéter la procédure, posa une grande feuille sur le tableau.

En temps normal, l’école mettait nos notes en ligne, sur nos téléphones ou dans les forums en ligne. Toutefois, lorsque les notes en question décidaient si l’élève allait être exclu ou non, les professeurs les montraient de cette façon.

Mlle. Chabashira — Tu te sens confiant, Ike ?

Ike — O-oh eh bien, ouais, j’ai beaucoup travaillé, après…

Mlle. Chabashira — Tu as beaucoup travaillé tu dis ? Et tu es quand même stressé ?

Chabashira avait l’air plus amusée que surprise par sa réponse, comme le suggérait son léger sourire.  Pour Ike, qui avait généralement des notes pas terribles, il était normal de se sentir anxieux, peu importe sa quantité d’efforts fournis.

Mlle. Chabashira — Sudou, toi qui finis souvent dernier, comment tu te sens ?

Il n’était pas étrange de se dire que Sudou était sûrement le plus anxieux. Compte tenu des examens précédents, il n’était pas exagéré de se dire qu’il faisait partie des plus mauvais, tout examens confondus. Chabashira-sensei s’attendait sûrement à une réponse similaire à celle d’Ike mais ce qu’il répondit était tout du moins inattendu.

Sudou — … Je suis confiant, enfin je sais du moins que je n’aurai pas une note éliminatoire.

Mlle. Chabashira — Oh ?

Même si Sudou n’avait rien d’autre pour lui à part ses qualités sportives, son regard et le ton de sa voix lui donnaient tout de même un air convaincant. Bien évidemment, cela ne le dispensait pas d’anxiété, tout comme pour Ike.  Toutefois, grâce à ses efforts pour surmonter son anxiété et accumuler de l’expérience, il réussit à se construire une certaine confiance en lui. Tels étaient les résultats des révisions en sessions régulières. C’était bien différent de sa stratégie de départ qui consistait à apprendre le cours la veille. Petit à petit, des graines de connaissance poussèrent.

Horikita, qui avait guidé Sudou dans ses études, ne réagissait pas. Bon, elle apparaissait un peu mécontente de le voir faire le malin.

Mlle. Chabashira — Hmm… c’est plutôt intéressant de vous voir tant grandir. Je n’arrive même plus à anticiper vos actions, vous avez largement dépassé mes attentes. Enfin, inutile d’attendre encore davantage.

Chabashira se mit à poster les résultats sur le tableau. Après ça, elle traça un trait rouge sur les résultats.

Mlle. Chabashira — Bon, j’imagine qu’il est l’heure pour moi d’annoncer les résultats des examens finaux.

Les élèves dont les noms se trouvaient sous cette ligne étaient exclus. Cette fois-ci le résultat était…

Avec un stylo rouge dans sa main, Chabashira appuya sur le papier et traça le trait rouge. Le trait rouge du destin. Et le nombre d’élèves qui avaient leurs noms sous la ligne était de … zéro. En d’autres termes…

Mlle. Chabashira — Tout le monde a réussi son examen avec succès. Ce sont vos meilleurs résultats à ce jour.

Chabashira nous informa que tout le monde dans la classe C avait validé.

Ike — Allez !

Ike était le premier à en pleurer. Il avait l’air plutôt effrayé de voir les résultats. Après tout, il avait la pire moyenne de la classe.

Ike — Eh bien, ce n’était pas trop dur. Hahahaha … C’était serré !

Disait-il, ses yeux fixés sur son nom et le trait rouge juste en dessous.

Yamauchi — J’avais révisé qu’un peu le jour d’avant et j’ai quand même réussi.

Disait-il alors que son nom était placé juste au-dessus d’Ike.

Ike — Mens pas Haruki, t’as révisé chaque jour la boule au ventre non ?

Yamauchi — Ah bon ? Wahahaha !

Dans tous les cas, Yamauchi comme Ike avaient réussi leur examen, donc personne n’était à plaindre.

Chabashira regardait la classe tendrement. Il fallait bien avouer que les résultats étaient étonnants !

Ike avait fini dernier et Yamauchi se plaçait juste au-dessus et après eux se retrouvaient Hondou, Satô et Inogashira.

Sudou se trouvait juste au-dessus d’Inogashira. Compte tenu de ses résultats, on pouvait dire qu’il avait fait de gros progrès.

Mlle. Chabashira — Sudou. Cette année, tu t’es amélioré plus que quiconque. Tu avais l’air plein d’assurance qui plus est. J’ai hâte de voir comment tu vas réussir dans le futur.

Chabashira semblait vouloir partager son ressenti sur la situation.

Sudou — Heh, ce n’était rien de spécial.

Disait-il alors qu’il avait le sourire au visage, heureux de ce qu’il se passait.

À l’autre bout du tableau, les élèves qui étaient au sommet du classement étaient quasiment les mêmes.

En premier se retrouvait Keisei, suivi de Kōenji. Keisei avait de bonnes notes depuis le début et vu l’attention qu’il prêtait aux études, il était naturel pour lui de surpasser le reste de la classe.  Toutefois, Kōenji était un mystère comme toujours. Il n’étudiait jamais et ne parlait à personne non plus. S’il s’y mettait à fond, il avait même le potentiel de surpasser Keisei, mais il était probable qu’il pouvait parfois se relâcher s’il n’était pas intéressé.

Horikita était troisième. Elle avait généralement des lacunes en anglais mais cette fois-ci sa note était bien meilleure. Elle s’était sûrement améliorée à force d’aider Sudou.

Ike — Sensei, comment s’en sont sorties les autres classes ?

Mlle. Chabashira — Ils ont tous réussi comme vous. Quant aux moyennes par classe, vous avez la troisième meilleure moyenne.

La première, la deuxième et la quatrième place étaient évidentes.

Horikita — Comme je le pensais, il va falloir faire bien mieux pour surpasser les autres classes.

Sans le moindre signe de complaisance, Horikita commença à écrire les notes de chacun.

Les élèves au sommet du tableau étaient à la limite de la perfection donc s’améliorer davantage n’était pas une option. Je dirais même que leur seule option était d’aider les élèves en bas du classement.

Moi — Bien joué pour Sudou, je suis impressionné.

Horikita — C’était le fruit de ses efforts acharnés. Tout ce que j’ai fait c’est lui faire remarquer toutes ses faiblesses jusqu’à ce qu’il s’améliore.

Tout comme pour Horikita, la plus grosse faiblesse de Sudou était l’anglais, pourtant ses notes s’amélioraient petit à petit. Cette amélioration montrait clairement qu’ils s’étaient beaucoup investis en anglais pendant leurs révisions.

Horikita — Je me demande s’il sera capable de résultats encore meilleurs la prochaine fois. Tout dépendra de sa capacité à se concentrer bien évidemment.

Ça ne servait à rien de s’inquiéter pour ça, après tout tant que Horikita était là, Sudou allait continuer à travailler avec acharnement. Il avait sûrement déjà commencé à saisir l’essence des révisions depuis le temps. Peut-être même allait-il finir dans la moyenne haute du classement bientôt.

Horikita — On dirait qu’Ike-kun et Yamauchi-kun ont toujours un peu de marge entre leurs résultats et la ligne rouge. C’était finalement une bonne idée d’avoir des sessions de révisions pour eux aussi. Si un certain monsieur tu-sais-qui assis à côté de moi y mettait un peu du sien, la moyenne de la classe aurait pu être encore plus haute, tu ne trouves pas ?

Moi — C’est ma limite.

Comme d’habitude mes résultats n’étaient ni bons ni mauvais. Cette fois-ci, j’avais fini 18e.

Horitkita — Ce n’est pas une réponse suffisante. Un jour je te forcerai à te donner à fond.

Dans tous les cas, c’était une bonne chose de voir tout le monde réussir les examens.

Les élèves qui avaient à peine validé leurs examens étaient tous soulagés de les voir terminés. Ike et Yamauchi avaient même repris les plaisanteries entre eux.

Chabashira continua de regarder la classe avec bienveillance.

Mlle. Chabashira — Je dois dire que vous avez assuré. C’est facile à dire, certes, mais bien joué à vous.

Il était plutôt rare pour elle de féliciter sa classe mais ça devenait de plus en plus courant. Elle avait sûrement une intuition qui lui faisait dire qu’on allait tous passer. 

Ike — On l’a fait !

Mlle. Chabashira — Malgré tout Ike, tu t’excites un peu trop. Outre les examens spéciaux, au niveau académique il n’est pas étonnant de te voir valider un examen comme celui-ci. Cet examen était bien moins difficile que les autres à l’échelle nationale.

Comparé aux autres examens qu’on avait passés, celui-ci était clairement plus dur. Toutefois, cette école faisait varier la difficulté en fonction du niveau de l’élève, tout ça pour maintenir une bonne réputation.

Mlle. Chabashira — Bon, maintenant que les bonnes nouvelles ont été partagées, c’est inévitable mais…

Chabashira brisa l’atmosphère joyeuse qui remplissait la classe pour parler de quelque chose de plus important. Comme d’habitude.

Mlle. Chabashira — Vous l’aviez sûrement tous compris mais même si vous avez terminé avec brio vos examens finaux ça ne veut pas dire qu’on ne vous évalue plus. Il y aura un examen spécial bientôt et, comme pour les années précédentes, il est prévu pour le 8 mars.

Chabashira expliqua à quoi on devait s’attendre.  D’ailleurs le 8 mars était un lundi me semblait-il. Après les examens finaux, il n’était pas étonnant d’avoir un examen spécial débarquer peu après. C’était la seule constante d’ailleurs.  Les élèves de terminale allaient apparemment avoir un examen supplémentaire en complément de celui de la semaine prochaine.

Hirata — Les gens, le prochain examen spécial sera notre dernier cette année. Travaillons tous ensemble et donnons-nous à fond. Si on fait ça, on pourra tous viser la classe A ensemble sans expulser personne.

Les mots d’encouragement de Hirata faisaient le tour de la classe, plusieurs élèves lui répondirent pour montrer leur soutien.

Chabashira regardait la classe avec un sourire légèrement rassuré.

Mlle. Chabashira — Vu comme les choses ont évolué depuis quelque temps, je commence à croire que vous allez tous finir par avoir vos diplômes.

Sur ces mots, Chabashira termina le cours plus tôt que prévu.

— Voir notre prof nous complimenter ainsi ça a l’air surréaliste non ?

Disaient Ike et Yamauchi en riant.

Mlle. Chabashira — Evitez d’être trop arrogants. Votre prochain examen n’est que dans une semaine et il ne sera clairement pas facile.

Rajouta Chabashira avant de quitter la classe, nous laissant sur ce rappel.

Il ne nous restait plus beaucoup de temps en tant qu’élèves de seconde.

Je profitai de la pause entre deux cours pour aller aux toilettes.

Sur mon chemin de retour, je tombai sur de deux élèves des classes supérieures que je connaissais, ils avaient l’air d’être au milieu d’une conversation sérieuse. L’un d’eux était le président du Conseil actuel, l’élève de première Nagumo Miyabi. Il était accompagné par son prédécesseur, l’élève de Terminale Horikita Manabu.

C’était très sûrement par hasard mais Nagumo m’avait remarqué. Dès qu’il me fit signe de la main, je perdis l’occasion de me faire discret et de retourner en classe.

Nagumo Yo Ayanokôji. T’as réussi l’examen de fin de trimestre ?

Alors que Nagumo sauta direct dans le vif du sujet, l’ancien président Horikita me regarda sans dire un mot.

Moi En quelque sorte.

Il nous engage dans une conversation inutile.

Nagumo Quelle froideur. C’est pas comme ça qu’on s’adresse au président du Conseil.

Moi … Ah bon ?

Je redressai un peu mon dos. Je n’étais pas sûr que ça suffise mais c’était toujours mieux que rien.

Nagumo  Ouais, bon bref. Tu tombes bien. Il y a quelque chose que je voulais te demander.

Avant de poursuivre, Nagumo afficha un large sourire sur son visage, comme s’il était content de nous voir tous les trois réunis.

Nagumo Afin de mettre fin aux rumeurs qui se sont déversées sur Ichinose Honami, quelqu’un avait décidé de publier des rumeurs sur plusieurs élèves de seconde. Je me demande qui aurait pu faire une chose pareille ?

Il était en train de me tester. Non, il savait sûrement déjà tout. Peu importe la quantité d’informations dont il disposait, mon attitude devait rester la même.

Moi — Eh bien, je n’en sais rien mais au bout du compte il n’a fait que me causer des problèmes.

Nagumo — Ah oui, tu faisais partie des victimes c’est ça ? Il y a eu quoi finalement ?

Moi — L’annonce de l’établissement était plutôt claire, on ne devrait plus en parler. Je ne pense pas que le président du Conseil soit une exception à cette règle.

L’avertissement ayant été fait, ce genre de comportement était à éviter.

Manabu — Ayanokôji a raison, Nagumo. Ne parle pas de ce genre de choses avec tant d’imprudence.

Grâce au soutien de l’aîné Horikita, Nagumo abandonna tout de suite sa tentative. Le sujet n’avait pas l’air de particulièrement l’intéresser non plus.  

Moi — Sinon, de quoi des célébrités comme vous étiez en train de parler ?

Nagumo — Oh, on devait juste parler de certaines choses avec Horikita-senpai. N’est-ce pas ?

Cherchant l’adhésion de celui-ci, Nagumo se tourna vers Horikita-senpai qui acquiesça d’un hochement de la tête.

J’étais un peu inquiet quant à l’endroit sur lequel ils menaient leur conversation. Ils s’étaient rassemblés dans le couloir où se trouvaient les classes de seconde, j’avais donc l’impression que quelque chose n’allait pas.

Nagumo — Demain est une étape importante pour les élèves de terminale. Ils vont s’affronter dans une bataille décisive qui décidera si oui ou non Horikita-senpai obtiendra son diplôme en restant dans la classe A. Du coup j’étais venu lui demander son avis. Ça t’intéresse ?

Contrairement aux autres élèves, les terminale avaient un examen spécial en plus à passer. Le fait que l’examen allait commencer si tôt ne m’étonnait pas. Je ne savais pas trop quelle réponse Nagumo attendait de moi mais je lui avais répondu honnêtement.

Moi — Pas spécialement. Au bout du compte, je n’ai pas le temps de me soucier des classes supérieures.

Face à mon désintérêt total, Nagumo ne pouvait s’empêcher de montrer son insatisfaction.

Nagumo — C’est méchant. Avoue, t’es comme ça juste parce que t’es le favori de Horikita-senpai ?

Je ne me souvenais pas avoir été déjà favorisé par lui. Je dirais même que je pouvais compter sur le bout de mes doigts le nombre de fois que j’avais interagi avec.

Nagumo — Ne te fais pas d’idées Ayanokôji. Tout ce traitement de faveur ne fait pas de toi quelqu’un de spécial. T’as juste eu du bol d’être tombé sur une classe comme la tienne. Ouais … Tout ça c’est grâce à ta camarade de classe observatrice et anxieuse qui se trouve là-bas.

Confus, je regardai au-dessus de mon épaule et y vis Horikita nous regardant de loin. C’en était trop pour une coïncidence, d’avoir toutes ces figures présentes au même endroit.

Manabu — C’est toi qui l’as appelée, Nagumo ?

Nagumo — Il est tout à fait naturel pour moi de rentrer en contact avec la sœur de mon senpai. Je dirigerai la nouvelle génération d’élèves à partir de l’année prochaine, après tout.

D’une certaine façon, Nagumo avait tout manigancé pour que la sœur et le frère se retrouvent au même endroit. J’étais visiblement le seul à être là par hasard.

Nagumo — Approche !  

Nagumo appela la plus jeune des Horikita.

Horikita — …Celui qui a envoyé ce mail … C’était toi, président Nagumo?

Nagumo — Eh bien, pas tout à fait mais tu n’es pas loin. T’es la petite sœur de Horikita-senpai, n’est-ce pas?

Horikita — Oui … Je m’appelle Horikita Suzune.

Puisque son grand frère était aussi présent, Horikita était plutôt hésitante dans ses réponses.

Nagumo —  Je ne m’attendais pas à ce que la petite sœur de mon prédécesseur se retrouve en classe D après avoir été acceptée. J’étais étonné.

Manabu — Tu cherches à faire quoi là, Nagumo ?

Sans même regarder sa petite sœur en posant la question, le grand frère Horikita le poussa à répondre.  Après tout, Nagumo avait certainement une raison pour les inviter tous les deux au même endroit.  Toutefois, Nagumo secoua la tête sur le côté comme pour dire qu’il n’avait pas de motif caché.

Nagumo — Je voulais juste te rencontrer toi avec ta petite sœur.

Il cherchait sûrement à l’évaluer.  Le grand frère Horikita en était parvenu à la même conclusion et prit des initiatives.

Manabu — Je le dis comme ça pour mettre les choses au clair mais ne va pas croire que tu pourras te servir de ma petite sœur pour me pousser à concéder quoi que ce soit.

Nagumo — Concéder ? Absolument pas ! Tu me crois vraiment capable de lui faire ce genre de choses ? À une élève si mignonne qui plus est la précieuse petite sœur de mon senpai ?

Manabu — Je pense que tu ferais n’importe quoi pour obtenir ce que tu veux. 

Nagumo n’était pas d’accord avec les mots crûs de l’aîné Horikita mais il ne les niait pas non plus.

Nagumo — Même si c’était le cas, tu n’as pas à être si distant tu sais ? Si tu m’avais parlé de ta sœur plus tôt, je l’aurais invitée au conseil des élèves bien avant.

Manabu — Quoi?

Face à une déclaration si inattendue, le grand frère comme la jeune sœur étaient surpris.

Nagumo — Si c’est pour la petite sœur de mon senpai, je pourrais même faire en sorte qu’elle me remplace en tant que présidente du Conseil des élèves après mon diplôme. Le fait qu’elle soit la petite sœur d’un homme qui a fait autant de choses la qualifie largement.

Manabu — Ne te sers pas des liens de sang pour juger des capacités de quelqu’un. Ma sœur n’a rien à voir avec mes succès.

Horikita — … Il a raison. Je ne suis pas qualifiée pour faire partie du conseil des élèves.

Horikita refusa l’invitation de Nagumo. Elle n’avait pas assez confiance en ses capacités pour en faire partie, surtout si son grand frère se montre contre l’idée aussi. Qui plus est, quand je lui avais fait la même suggestion par le passé, sa réponse était toute aussi négative. Nagumo semblait voir quelque chose dans l’humilité de Horikita.

Nagumo — Cette rencontre n’était qu’une façon de nous présenter l’un à l’autre. On se retrouvera bien assez vite pour en reparler !  

Que Horikita rejoigne ou non le Conseil des élèves n’était pas le sujet ici. Nagumo voulait la pousser à le faire pour s’investir activement sur la progression de Suzune au sein du lycée. Cette stratégie abrupte allait lui servir à trouver les points faibles du grand frère. 

Horikita — … Bon, eh bien, dans ce cas moi je …

Horikita voulait sortir de la conversation. Elle ne voulait pas éviter Nagumo mais plutôt s’éloigner de son frère.

Nagumo — Les terminale ne vont pas être là pour toujours tu sais ? C’est pas plus mal d’être gâtée de temps à autre.

Horikita — Sur ce, veuillez m’excuser.

Horikita, estimant que cette conversation n’allait que devenir plus gênante pour son grand frère, retourna rapidement en classe. En vue de la réaction de Suzune, tout le monde pouvait comprendre à quel point la relation avec son grand frère était mauvaise.

Nagumo — Vous avez l’air d’avoir une formidable relation, pas vrai Horikita-senpai ?

Manabu — Tu es satisfait Nagumo?

Peu importe ce que prévoyait Nagumo, le grand frère de Horikita n’avait pas l’air inquiet.

Nagumo — Je serais toi, je profiterais un peu plus du temps qu’il te reste avec ta petite sœur.

Même si le but de Nagumo ici n’était que de le provoquer, il était vrai que Horikita était venue pour marcher sur les pas de son frère, même s’ils se parlaient rarement.

Nagumo — En tout cas senpai. S’il te plaît, fais de ton mieux pour mettre en avant la réputation du Conseil des élèves étant diplômé comme élève de la classe A. Si tu tombais en classe B au dernier moment même quelqu’un comme toi ne pourrait faire comme si de rien n’était, tu comprends ?

Si ça devait arriver, il serait sûrement vu comme un échec. Quelqu’un qui a trahi les attentes de l’école et des élèves autour de lui. Il était sûrement sous pas mal de pression… Quoi que ce n’était pas le genre de personnes à prêter attention à ça.  Le grand frère Horikita sentait que la conversation s’était terminée et partit sans dire un mot de plus.

Nagumo — Bon sang. Bien sûr que tout ça ne suffit pas pour qu’il me prenne au sérieux.

Nagumo semblait s’obséder avec ses prédécesseurs jusqu’au bout.

Moi — Ça t’importe autant de rivaliser avec l’ancien président ?

Dans le camp d’entraînement qui avait eu lieu il y a quelque temps, Nagumo, dans le but de battre le grand frère de Horikita, avait opté pour une stratégie honteuse qui avait tiré vers le bas tous les élèves de terminale juste pour emporter l’ancien président.

Nagumo — Bien sûr. Faire tomber Horikita-senpai est le seul objectif qu’il me reste dans ce lycée.

Après tout, il n’y avait pas vraiment d’opportunités pour que les élèves de première et de terminale s’affrontent entre eux.

Pourtant, il semblait déterminé à le faire, peu importe les moyens qu’il allait mettre en jeu pour y parvenir.

Nagumo — En tout cas, ce que je ferais dépendra de l’examen et de Horikita-senpai lui-même.

Peu importe le nombre d’ennemis qu’il allait se faire au passage, Nagumo tenait à tout prix à mettre les choses au clair avec Horikita-senpai avant les diplômes. Même s’il montrait le contraire, Nagumo était très certainement très impliqué sur les détails de l’examen. Après tout, le temps qu’il lui restait pour affronter son senpai approchait rapidement de zéro.

Moi — Ça va aller de ton côté pour l’examen spécial de la semaine prochaine Nagumo-senpai ? Je pense que les élèves de première ne vont pas pouvoir chômer non plus.

Nagumo — Qui sait. Je vais juste avancer et penser à mon inévitable victoire.

La pause se terminant bientôt, Nagumo termina la conversation et s’en alla à son tour.  Peu de temps après que je sois revenu en classe, ma voisine de table Horikita me regarda.

Horikita — Le président Nagumo et mon frère … de quoi ils parlaient ?

Moi — Si tu tenais à le savoir, tu n’avais qu’à rester.

Horikita — C’est …

Bon, ce n’était pas une conversation facile pour elle, après tout elle devenait douce comme un agneau quand son grand frère était autour.

Horikita — C’est rare pour toi de rester sur place et écouter. Tu es devenu quelqu’un qui attire des gens de tous les coins on dirait.  Est-ce que c’est grâce à cette course de relai que tu avais fait contre mon frère au festival sportif ?

Ses mots étaient enveloppés d’une belle couche d’ironie. Pour être franc, je ne pouvais pas anticiper le futur. Tout ne se déroulait pas toujours comme je le voulais.

Moi — On dirait qu’il n’y avait pas eu suffisamment d’opportunités pour que tu te rapproches de ton frère cet été.

Horikita — Et donc ?

L’humeur de Horikita s’aggrava dès que j’avais commencé à parler de sa situation avec son grand frère. Pour être honnête, j’aurais préféré ne jamais être mêlé à cette histoire avec Nagumo. Son inquiétude sur ce que Nagumo avait évoqué plus tôt était clairement visible sur son visage.

Moi — Tu ne veux pas aller le confronter au moins une fois avant son départ ?

Horikita — Tu ne comprends rien. Il n’y a aucune chance pour que mon grand frère se soucie de moi. Faire l’effort d’aller lui parler, tout ça pour qu’il me traite cruellement, c’est juste stupide.

Moi Du coup, tu t’es inscrite dans le même établissement juste pour pouvoir l’admirer à distance ?

Horikita — Si mon frère devait s’intéresser à quelqu’un … ça me dérange de le dire mais ça ne serait que toi.

J’allais lui dire qu’elle avait tort mais j’avais fini par ne pas le faire. À ce moment-là Horikita n’allait certainement pas me croire même si je lui donnais suffisamment de détails. Puis le plus important était pour elle de faire face seule à cette situation, sinon ça ne servait à rien.

Moi — Tu penses ? T’as peut être raison.

Je répondis, coupant court à la conversation. Même si j’étais certain que Horikita en avait encore sur le cœur, elle ne dit plus rien après ça.

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