CLASSROOM V11 : CHAPITRE 2


La bataille des élèves

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Traduction : Dogyuun
Correction : Raitei
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Nous étions le 8 mars. Chabashira n’allait pas tarder à annoncer le dernier examen spécial de l’année. Il y avait désormais 39 tables au lieu de 40 dû à l’expulsion de Haruki Yamauchi. La classe C n’était pas la seule classe à devoir faire face à l’expulsion d’un élève. Manabe de la classe D ainsi que Yahiko de la A s’étaient aussi fait expulser.

Il était indéniable que ces expulsions avaient marqué au fer rouge l’ensemble des élèves de seconde. Tout espoir d’une échappatoire avait été évincé. Avant même qu’ils puissent digérer cette triste nouvelle, l’établissement avait tourné la page comme si de rien était. Au son de la cloche, Chabashira rentra dans la salle de classe. Un silence glacial persistait dans la pièce.

Chabashira —  Sans plus tarder je vais annoncer l’examen spécial.

Elle commença à expliquer les détails de l’examen en question. Comme je m’y attendais, personne ne voulait rien dire concernant Yamauchi. Ike et Sudou ses plus fidèles amis essayaient probablement de faire de leur mieux pour accepter la réalité.

Chabashira — Nous finirons l’année avec un examen spécial qui suscitera toutes les compétences possibles qu’elles soient académiques, physiques ou bien collaboratives. La chance sera aussi un facteur. En clair, vous devrez montrer votre plein potentiel.

Habituellement Chabashira aurait été harcelée par des questions et des plaintes provenant d’Ike (la plupart du temps). Néanmoins cette fois, il ne faisait que l’écouter silencieusement. Il était conscient qu’il serait probablement le prochain sur la liste si un examen du même style se représentait.

Chabashira — Cet examen spécial se nomme « bataille événementielle ». Chaque classe devra rassembler toutes ses ressources pour gagner contre l’autre. Pour déterminer quelle classe vous affronterez, nous nous servirons d’un système proche de celui de l’examen en duo.

 J’étais vraiment curieux de savoir quelle forme allait prendre cet examen final.

Chabashira Pour commencer, je vais me servir de ces cartes pour rendre l’explication plus digeste. Il y a dix cartes blanches ainsi qu’une carte jaune pour chaque élève.

Pendant qu’elle parlait, Chabashira aligna les cartes sur le tableau. Elles avaient à peu près la même taille qu’une carte de jeu conventionnelle Bien que les dix cartes blanches étaient vierges, les cartes jaunes avaient un emplacement pour le nom. En tout, il y avait quarante-huit cartes sur le tableau. Il y avait une carte jaune de moins qu’il n’y a d’élèves. À mon avis, ce détail n’allait pas être anodin.

Chabashira Avant de commencer je vais d’abord vous expliquer l’intérêt de ces cartes blanches. Vous allez devoir vous mettre d’accord pour choisir dix événements dans lesquels vous affronterez la classe adverse et vous les marquerez sur ces dix cartes.

Ike ne put s’empêcher de montrer une envie d’intervenir mais se retenait. Ayant remarqué ce détail et voyant qu’il se faisait violence pour ne pas l’interrompre, Chabashira reprit la parole avec une pointe d’amusement.

Chabashira Si tu as quelque chose à dire, dis-le.

Ike Euh… C’est que d’habitude vous vous mettez en rogne si on vous interrompt pendant une explication.

Ike craignait évidemment cette éventualité.

Chabashira — Peu importe, je ne peux pas continuer si tu ne formules pas ton ânerie.

Jadis, Chabashira aurait pris les questions à la fin, mais cette fois, il semblerait qu’elle était d’accord pour se faire interrompre. Ike était maintenant au centre de l’attention. Bien qu’il était toujours étonné de son changement d’attitude, Ike posa sa question.

        Ike — Alors euh…  Qu’est-ce que vous voulez dire concrètement dire par événement ?

Chabashira Ça peut être de l’écriture, du shogi ou même un match de baseball… Libre à vous d’écrire n’importe quelle activité dans laquelle vous êtes en confiance. Vous devrez aussi déterminer les règles de chaque événement.

Ike Hein ? On peut choisir ce qu’on veut ?

Elle a certes dit que nous étions libres de choisir les événements mais ça n’avait pas l’air d’avoir fait tilter les autres.

Chabashira Bien sûr, même si vous pouvez choisir l’événement que vous souhaitez. Il y a tout de même un certain cadre à respecter. Les règles doivent être justes et faciles à comprendre. Par exemple, vous ne pouvez pas choisir un jeu obscur que personne ne connait et où les organisateurs sont sûrs de gagner. Donc, après avoir soumis les événements, le lycée jugera si c’est approprié ou pas et aura le dernier mot dans tous les cas.

Très certainement, la plupart des gens n’auraient aucune chance de gagner si des règles particulières étaient implémentées ou bien s’ils choisissaient des sports obscurs qui n’avantageait qu’un nombre restreint de passionnés. Je me demandais si c’était les seules restrictions.

Chabashira — De surcroît, les règles doivent prendre en compte les potentielles égalité.

Dans le jeu de Go par exemple, si les deux camps (noir et blanc) totalisent le même nombre de points en termes de prisonniers et de territoires, le match est considéré comme nul. Comme le camp blanc avait fait une concession en commençant en deuxième, la victoire lui est donnée par défaut en cas d’égalité avec ½ point donné. Dans le Shogi, on pourrait penser qu’il est impossible de terminer sur une égalité mais ça pouvait arriver à de rares occasions comme lorsque les rois sont positionnés dans leurs zones respectives de promotion. Celui qui a le plus de pièces en jeu est désigné vainqueur.

Du coup, si on présentait une épreuve sans définir une règle en cas d’égalité, l’évènement proposé serait rejeté. Il en fallait un événement qui désignait clairement un vainqueur sans que le jeu ne soit trop obscur. Bien que nous avions pléthore d’options qui s’offraient à nous, il semblerait que d’un certain côté les choses étaient restreintes.

Chabashira — Je vois que tu as toujours l’air perdu, prenons donc un exemple. Quel est ton point fort ? Peu importe le domaine.

Ike Euh… Un domaine où je suis bon… ?

Ike commença à réfléchir, visiblement incapable de donner une réponse satisfaisante.

Ike — J-je suis plutôt bon au pierre-papier-ciseaux je crois.

Après avoir entendu une réponse si cocasse, le reste de la classe ne put s’empêcher de rire. Néanmoins, Chabashira prit le feutre et écrit sur l’une des cartes blanches.

Chabashira — Très bien disons que tu choisisses pierre-papier-ciseau.

Ne s’attendant pas à ce qu’elle prenne sa réponse au sérieux, Ike ainsi que les autres élèves de la classe furent abasourdies.

Chabashira Quelles seraient les règles ?

Ike — Euh… 5 manches. Celui qui en gagne 3 est désigné vainqueur.

Chabashira écrit la règle d’Ike au bas de la carte.

Chabashira —  Cet événement est bien connu et les règles ont l’avantage d’être claires et simples. Le lycée n’aurait aucune raison de refuser.

Bien que c’était une réponse dite sur le tas, le lycée n’avait aucun problème avec ça.

Chabashira — Vous n’avez qu’à répéter le processus neuf fois de plus et vous aurez fini.

Chabashira prit une craie et commença à écrire sur le tableau.

Chabashira — C’est la façon dont va se dérouler l’examen, vous devrez bien garder cela à l’esprit. Ce sera divisé en trois phases.

Examen spécial 

8 Mars  ・ L’examen spécial est annoncé, et l’adversaire désigné.

15 Mars ・ Le choix des dix événements est finalisé et chacune des classes connaîtra les dix évènements que l’adversaire propose.

22 Mars ・ L’examen « Bataille évènementielle » commence.

 Ike —  M-mais madame, ça ne prendrait pas trop de temps de faire vingt événements ?

Chabashira — Le jour  J, les classes soumettront dix événements mais seulement cinq seront retenus de chaque côté. Autrement dit, il y aura dix événements et non vingt.

A ce moment Horikita prit la parole.

Horikita — Ça signifie donc cinq des dix événements ne sont que du bluff afin de mettre l’adversaire sur une fausse piste.

Chabashira — J’imagine que ça peut jouer aussi ce rôle. Sur les dix événements, sept seront choisis de façon aléatoire par un système que l’établissement a élaboré, tout simplement.

Sans nier quoi que ce soit, Chabashira confirma l’hypothèse de Horikita. Comparé aux précédents examens, il semblerait que celui-ci allait se dérouler sur une plus longue période. Je suppose qu’ils ont choisi le nombre sept pour éviter les égalités. Le vainqueur était-il celui qui arrivait à obtenir quatre victoires sur les sept événements ?

Chabashira — Même si le gagnant est connu d’avance, l’examen continuera quand même jusqu’au bout car le résultat de chaque événement aura une influence sur les points de classe. La date limite pour soumettre vos dix événements sera le dimanche 14, à la fin de la journée. Vos événements seront étudiés par l’établissement alors il serait plus sage de les soumettre avant, sait-on jamais.

Horikita —  Qu’arrivera-t-il si nous ne soumettons pas dix événements avant le 14 ?

Chabashira — Si ça devait arriver l’école compenserait avec des événements déjà préparés à l’avance. Mais ne partez pas du principe qu’ils vous seront profitables. Ils vous causeront probablement plus de tort que de bien.

Il semblerait que nous devions absolument soumettre tous nos événements.

Chabashira — Une autre information importante est que vous ne pouvez pas soumettre le même événement deux fois. En supposant que vous proposez du football, vous ne pouvez pas à nouveau proposer du football même en changeant les règles. Je vous conseille de garder cela à l’esprit.

Horikita — Est-ce possible de se rétracter après avoir soumis un événement ?

Chabashira — Ce ne sera pas autorisé.

Horikita— Alors… Est-ce qu’il y a des restrictions sur qui, ou combien de fois quelqu’un peut participer aux évènements ?

Chabashira — Certaines règles seront difficilement explicables à l’oral alors le lycée a préparé ce polycopié qui contient les détails spécifiques. Libre à vous de faire des photocopies après. Ça devrait répondre à tes questions Horikita.

Il aurait été aimable que l’école prépare un polycopié pour chacun de nous mais il était probable que cette action avait été faite sciemment.

Avec un seul polycopié, la classe était obligée de se rassembler pour regarder en même temps. Au moins, cela faisait participer tous les élèves.

Chabashira —  Je l’ai déjà marqué au tableau mais les dix événements que vous soumettrez seront notifiés à la classe adverse le 15. Après tout, c’est difficile de tenir une compétition juste et équitable si les adversaires ne savent pas à quel évènement ils risquent de participer.

En d’autres termes, nous avions environ une semaine pour réviser, s’entraîner, élaborer des plans d’action et effectuer tous les préparatifs nécessaires. Il est très probable qu’il y aurait une bataille pour essayer de deviner ce que les classes auront choisi avant le début de l’examen.

Chabashira   Après la fin de l’examen, le 22, la journée du 23 sera banalisée. En outre, après la remise des diplômes le 24 et la cérémonie de clôture le 25, vous serez libre de profiter de vos vacances de printemps.

Je compris que notre motivation à aller de l’avant dépendrait fortement de l’issue de l’examen. Je commençais à comprendre l’idée générale derrière, cependant…

En se fiant à l’expression de Chabashira, il restait encore quelque chose qu’elle ne nous avait pas dit.

Chabashira — En plus du choix des événements il y aura une autre chose importante à faire. Afin de gérer un grand nombre de personnes, vous devrez choisir quelqu’un qui jouera le rôle de chef. Retenez bien qu’il ne pourra pas prendre directement part aux événements.

Horikite — Un chef ?

Ça semblait être la raison pour laquelle il manquait une carte jaune.

Chabashira — C’est un rôle important car le chef doit prendre des décisions en cas d’imprévus. C’est une sorte de pilier sur lequel vous pouvez vous reposer pendant chaque événement. Par exemple, le chef peut effectuer un remplacement parmi les élèves, agir sur une action à la place d’un des participants et ce, quel que soit le type d’épreuve.

Ainsi il ne fallait pas sous-estimer ce rôle parce qu’il n’était pas sur le terrain. Il pouvait faire la différence durant un événement.

Chabashira — Le niveau d’implication du chef dépend de vous. En prenant l’exemple de l’épreuve du pierre-papier-ciseau, vous pourriez ajouter une règle du genre : “Le chef participe une fois s’il le décide” ou bien “le chef peut effectuer deux remplacements.”

 Ça signifie que les interventions du chef étaient autorisées si elles étaient justifiées. Dans un sport comme le baseball ou de football, donner au chef la possibilité de faire des changements de joueurs revenait à lui donner le poste de coach. L’implication du chef dans les sept événements était cruciale.

Chabashira — Les chefs auront droit à un bonus de point privé à chaque fois que la classe sera victorieuse cependant ils devront assumer les conséquences si la classe essuie une défaite. En effet, la classe perdante verra son chef exupulsé.

Le perdant allai se expulser cette fois aussi.

Chabashira — Dans cet examen spécial, la présence du chef est obligatoire. Vous ne pouvez pas participer sans en choisir un. Si malgré vos discussions, vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord, venez me voir et je choisirai quelqu’un d’approprié.

Une fois encore, nous devions choisir une personne qui prendrait des risques. Il semblerait que le point de protection que j’ai acquis lors du précédent examen allait pouvoir être utile. J’étais conscient que mes camarades pensaient déjà à moi. En effet, le point de protection était le seul moyen pour nous d’éviter une expulsion…Cela dit… Est-ce qu’ils étaient prêts à me nommer chef au lieu d’une élève excellente comme Horikita qui maximiserait leur chance de gagner ?

Je ne pense pas que ça dérangerait plus que ça. Si quelqu’un d’autre que moi se portait volontaire pour être chef, la plupart des élèves n’y verraient aucune objection. En même temps, si personne ne se désignait tout le monde s’attendrait à ce que je me dévoue.

 Horikita reprit la parole.

Horikita —  Comment seront choisis nos adversaires ?

Chabashira — Après la désignation des chefs, ils se réuniront dans la salle polyvalente après les cours aujourd’hui. Il y aura un tirage au sort pour que le chef d’une classe désigne son adversaire. Si vous gagnez ce tirage, décidez à l’avance de qui vous choisirez.

Le gagnant du tirage au sort pouvait choisir son adversaire. Les classes restantes s’affronteraient automatiquement.

Horikita —  Alors on devrait choisir la classe D non ? Nos chances de victoires seraient plus élevées !

Chabashira — C’est vrai qu’ils sont plutôt en mauvaise posture et vu qu’ils viennent d’être rétrogradés. Néanmoins, affronter une classe inférieure n’est pas forcément le meilleur choix.

Si c’était le cas, les trois classes choisiraient probablement la classe D. Cette classe étant une proie facile depuis que Ryuuen n’en est plus le leader;

Chabashira — Dans cet examen, ce qui compte c’est de déterminer quelle classe vous convient le mieux comme adversaire. C’est très important de tirer parti des forces et des faiblesses des autres.

Affronter la classe A ou B ne serait pas forcément synonyme de défaite. Nous avions des chances de gagner en choisissant les bons événements. Mais mieux la classe était classée et plus les adversaires étaient redoutables.  En dépit du conseil de Chabashira, aucun d’entre nous ne souriait. Même Horikita était perdue dans ses pensées en réfléchissant à toutes les possibilités, se demandant si nous étions dans aptes à vaincre les classes A et B.

Chabashira — Il semblerait que mes mots n’étaient pas très encourageants. Dans ce cas, faisons face à la réalité. Si vous perdiez et que la classe D gagnait… vous retourneriez probablement à nouveau en bas de classement.

Chabashira prit la craie et commença à écrire les points de classe..

Points de classe au 1er Mars :

Classe A – 1001 points

Classe B – 640 points

Classe C – 377 points

Classe D – 318 points

 La classe C ainsi que la classe D étaient au coude-à-coude. Nous avions réussi à monter en classe C au cours de l’année précédente mais nous pourrions tout perdre au dernier moment. Le plus important pour notre classe c’était de maintenir notre position

Chabashira — Nous pouvons maintenant évoquer la façon dont l’examen affecte les points de classe. Chaque événement augmentera ou réduira les points de classe de 30 points. Vous obtiendrez 210 points si vous gagnez vos sept épreuves. Si vous en gagnez cinq mais que vous en perdez deux, vous obtiendrez 90 points. Ces points seront directement déduits des points de classe de la classe perdante. En outre, la classe qui aura gagné le plus d’épreuves obtiendra 100 points de récompense du lycée.

Autrement dit, une classe pouvait gagner jusqu’à 310 points. La possibilité de subtiliser des points à la classe ennemie en gagnant des événements était quelque chose que nous devions garder à l’esprit. Il était maintenant clairement possible de pouvoir inquiéter les classes A et B qui nous semblaient inatteignables jusque-là. On pouvait tout aussi bien monter en classe B que redescendre en classe D.

Chabashira — Si votre adversaire n’a pas assez de points de classe, le lycée peut temporairement fournir la différence. En d’autres termes, les classes avec des points négatifs en auront 0, mais ils devront tout de même rembourser le déficit plus tard.

Les points de classe pouvaient descendre en dessous de 0 alors.

Mais quoi qu’il en soit, toutes les classes avaient plus de 210 points alors ce n’était pas quelque chose pour lequel on devait s’inquiéter cette fois du moins.

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Suite au départ de Chabashira, la classe mit quelques secondes avant de réagir. Puis nos camarades commencèrent à s’agglutiner devant le polycopié des règles qui avait été déposé sur l’estrade.

Horikita — Si vous voulez bien m’excuser.

Elle se fraya un chemin dans la foule et prit une photo avec son téléphone. Elle avait probablement pris cette initiative afin de lire tranquillement à sa place. Je ne fis qu’observer la situation.

Horikita — J’aimerais bien te montrer aussi la chose, bien que tu ne sois probablement pas intéressé.

Moi — Je veux bien regarder.

Juste après, elle m’envoya deux messages. 

{Bataille évènementielle}

Critères de sélection des événements.

Il faut mettre en place des règles simples et claires. Les événements beaucoup trop méconnus peuvent être refusés. Si un événement comprend des épreuves académiques, l’école fournira les problèmes et les questions afin de garantir l’équité. De plus, essayer de dévier ou bien de modifier les règles fondamentales est interdit.

Lieux mis à disposition

Le jour J, les chefs resteront dans la salle polyvalente. Pour les épreuves évènementielles, les pièces spécifiques telles que le gymnase, les terrains de sport, la salle de musique ou le laboratoire pourront être utilisées. Il y aura quelques exceptions cependant.

Durée et précision


– Il est interdit de proposer deux événements identiques. Les événements qui n’ont pas de limite de temps ou qui sont trop chronophages peuvent également être refusés.

Nombre de participants :


– Le nombre de participants requis dans chacun des dix événements proposés doit être différent (remplaçants exclus).


– Le nombre minimum de participants est de 1 et le nombre maximum est de 20 (remplaçants inclus).


– Une classe ne peut pas proposer plus de deux événements qui nécessitent plus de 10 participants pour une classe (remplaçants inclus).

Conditions de participations


Un élève ne peut pas prendre part à plus d’un événement. Néanmoins, si tous les élèves d’une classe ont pris part à un événement, dans ce cas uniquement, il sera possible de repasser une deuxième fois.

Rôle du chef


Le chef a le droit de prendre part aux sept événements. La façon dont il sera impliqué sera déterminé par les règles proposées par la classe. Cependant, ces méthodes de participation doivent être validées par l’école en amont.

C’était grossièrement divisé en six parties. 

Pour n’importe quel événement, il pouvait y avoir entre un et vingt participants. Il n’y en avait pas beaucoup qui nécessitaient vingt personnes mais selon la façon dont c’était paramétré, nous pourrions tout de même en trouver. En proposant deux événements qui nécessitaient quarante personnes, nous pourrions faire en sorte que les élèves participent deux ou même trois fois selon les circonstances. Choisir peu de personnes à chaque fois n’était pas forcément la bonne solution car on se verrait très vite limité.

Moi —  Eh bah dis-donc, le lycée nous a gâtés pour ce dernier événement de l’année ! Ils ne nous ont vraiment pas ménagés.

Horikita —  J’imagine que c’est justement ce qu’ils cherchent à faire, jauger notre évolution au cours de l’année.

Bien que pléthore d’élève étaient en mesure de participer, une classe était incapable de gagner sans un semblant d’esprit d’équipe et de coopération. C’était le genre d’examen que le lycée avait créé pour nous. C’était similaire au festival sportif mais ça ne se limitait pas seulement aux aptitudes physiques. Selon les circonstances, ça pouvait se transformer en affrontement basé sur la dextérité, les capacités académiques ou mentales. Très probablement, la pierre angulaire de cet examen n’était pas de comprendre nos propres forces et faiblesses mais plutôt de déceler les forces et faiblesses des classes adverses. Je comprenais mieux maintenant cet évènement allait durer autant de temps. Nous devrions créer des groupes de discussions pour se préparer. De plus, il y avait probablement des élèves dans notre classe qui n’étaient pas motivés. Si nous ne pouvons pas faire participer tout le monde au moins une fois, nous ne pourrons pas envoyer certains élèves une seconde fois ce qui forcerait à faire des ajustements. Ayant plus ou moins compris les règles, Horikita afficha un air de mécontentement.

Moi —  Visiblement, tu as des choses à redire sur cet examen.

Horikita — Effectivement et pas qu’un peu.  Déjà le hasard peut favoriser grandement une classe si parmi les sept épreuves, la plupart étaient des propositions à elle.

Effectivement, seuls les événements proposés par notre classe avaient notre confiance. Il était naturel, même logique que nous préférions affronter les autres dans ces conditions.

Horikita — Ce serait bien plus juste et équitable si le lycée choisissait dix événements et les présentaient aux classes avant d’en choisir sept le jour de l’examen.

Ce n’était pas faux de sa part si c’était le seul facteur pris en compte.

Moi — S’ils faisaient comme ça, les classes les moins bien classées auraient moins de chance de gagner. J’imagine que nous devrions voir ça comme un moyen de permettre aux classes en bas du classement de gagner, si elles sont chanceuses du moins.

De manière générale, les meilleures classes comptaient plus de bons éléments dans leurs rangs.

Horikita — C’est… c’est une façon de voir les choses mais cet examen me pose quand même problème.

Malgré ce moment critique où la classe devait se concerter, Hirata resta assis à sa place, le regard vide. Il attendait que le temps passe.

Moi — Il n’y a pas si longtemps que ça c’était le pilier de la classe.

Horikita — Est-ce que tu sous-entends que c’est de ma faute ?

Moi — A toi d’en juger.

C’était un problème propre à Hirata, mais je ne pense pas que quiconque même Hirata, connaissait la source du problème.

Sudou — Les gars, je voudrais juste mettre les choses à plat avant qu’on commence à discuter.

Alors que Hirata restait stoïque, Sudou prit la parole mettant en route une conversation.

Après avoir regardé dans ma direction, il regarda la classe.

Sudou — Beaucoup d’entre nous ne sont pas satisfaits de ce qu’il s’est passé la semaine dernière. Pas vrai Kanji ?

Ike — … Fin’ J’sais pas si ça me met vraiment en rogne. J’comprends même pas ce qui s’est passé. Comment ça se fait qu’Ayanokôji ait pu obtenir le plus de votes positifs ? Rien que ça. Je vais même pas parler du fait qu’il en a eu 42 sinon mon cerveau va cramer.

Beaucoup de regards se tournèrent vers moi, le groupe Ayanokôji ne faisant pas exception.

Il a dû en obtenir d’autres classes non ?

La semaine dernière nous n’avions pas eu le temps de crever l’abcès. Je m’attendais déjà à ce que l’un d’eux remette ça sur le tapis. Le seul problème, c’est que je ne pouvais pas parler facilement dans cette situation. Je faisais partie de la majorité silencieuse de la classe, la plèbe, je n’étais pas en position d’expliquer tout le processus.

Horikita — À propos de ça, je pense que je peux apporter une explication.

Horikita prit l’initiative et parla en mon nom.

Sudou — Attend un peu. On veut entendre Ayanokôji. On a perdu un pote… tu le sais ça ?

Horikita — Ce n’est pas possible.

Avec ça, Horikita se redressa et commença à me protéger.

Sudou — Pas possible ? Comment ça ?

Horikita — Parce qu’il est très probable qu’Ayanokôji lui-même ne sache pas ce qu’il s’est passé.

Sudou — Ayanokôji ne comprend pas ?

Horikita — C’est exact. Pour le dire simplement, il n’a pas été qu’un rouage dans la stratégie de Sakayanagi. J’ai longuement réfléchi à la raison de cet acte, à présent je vais vous expliquer.

Afin de fournir une explication étape par étape, Horikita commença tout d’abord par la partie la plus simple.

Horikita — Tout d’abord, elle a ciblé Yamauchi-kun et le rassura et en lui disant qu’elle lui fournirait des votes positifs. Sur ce point, vous ne pouvez pas me contredire, il en a fait l’aveu. Mais en réalité, elle avait l’intention de donner ses votes à un autre élève.

Sudou — Ouais…  Pas faux. Mais pourquoi les donner à Ayanokôji ?

Horikita —  Bonne question. À ton avis Sudou-kun ?

Sudou — Hm.. Peut-être parce qu’Ayanoôoji est super fort en vrai ? Du coup elle a dû se dire qu’il le valait bien ou quelque chose du genre ?

Horikita — Est-ce que tu vois quelque chose de notable à son sujet ? Pour moi c’est juste un élève banal qui court un peu vite.

Sudou — C’est… Tu n’as pas tort.

Horikita — Ses résultats scolaires sont loin d’être incroyables et à part courir rapidement il ne s’est pas illustré dans les autres sports non plus. Qui plus est, il n’a rien de charismatique.

Du point de vue des autres, ses mots me décrivaient presque comme une nuisance. On ne pouvait cependant difficilement lui donner tort.

Horikita — Ta théorie est improbable.

Horikita parla sans la moindre hésitation.

Sudou —  Alors tu dis qu’il a été choisi par pure coïncidence ? J’ai encore du mal à y croire.

Horikita — Penses-y posément. Supposons qu’Ayanokôji est en réalité très talentueux. Pourquoi un ennemi tel que Sakayanagi lui donnerait délibérément un point de protection ? Ce serait d’un non-sens absolu tu ne crois pas ? Le seul cas où cela aurait été acceptable était dans l’éventualité où l’adversaire était sûr d’en recevoir beaucoup comme Ichinose par exemple.

Ichinose avait fini avec 98 votes positifs. Elle était sûre d’avoir son point de protection alors orienter ses votes vers elle était plus judicieux plutôt que de les donner à un parfait inconnu.

Karuizawa — Jamais je ne donnerai un point de protection à quelqu’un comme ça.

Sakura — C’est vrai ça.

Kei et Sakura furent d’accord avec Horikita, suivi de pléthore de garçons dans la classe.

Horikita — Je ne sais pas pourquoi Sakayanagi-san s’est jetée sur Yamauchi-kun mais tout ce qui est arrivé jusqu’à présent fait sens si on part du principe qu’elle voulait faire expulser Yamauchi-kun. Tout s’est déroulé comme elle l’avait prévu. En faisant en sorte que Yamauchi-kun et Ayanokôji-kun se confrontent, elle scellait le destin de Yamauchi-kun en redirigeant ses votes positifs sur Ayanokôji-kun à la place.

Ike — Alors tu dis que…l’expulsion de Haruki était le but de la stratégie de Sakayanagi ?

Horikita — Exactement. L’utilisation d’Ayanokôji-kun n’était qu’une coïncidence. Il était juste le pion utile pour renverser Yamauchi-kun étant donné qu’il n’y a rien de notable à son sujet et qu’il n’est pas une véritable menace pour sa classe.

De façon générale, l’explication de Horikita m’était très favorable. Je n’avais de mon côté pas vraiment réfléchi à une défense alors c’était suffisant.

Horikita — C’est la raison pour laquelle elle a choisi Yamauchi-kun et qu’elle a protégé Ayanokôji-kun.

Sudou et Ike n’avaient d’autre choix que d’acquiescer. Mais Sudou ne pouvait toujours pas se faire une raison.

Horikita — Tu es énervé parce que j’ai pris sa défense ?

Horikita demanda cela après avoir vu l’expression de Sudou. Il ne fit que détourner le regard sans formuler de réponses.

Horikita — Je l’ai protégé parce que je suis consciente que la responsable de l’expulsion de Yamauchi c’est moi et non lui.

La personne qui avait exposé ses manigances au reste de la classe et qui l’avait acculé n’était autre que Horikita.

Horikita — Si tu veux faire des reproches à quelqu’un, il serait ridicule de s’en prendre à quelqu’un d’autre que moi.

Sudou — C’est…

Il était impossible pour Sudou de reprocher à Horikita ce qui était arrivé. Au fond de lui il comprenait la réalité de la situation : les élèves inutiles se faisaient inévitablement jeter. À la fin de la journée, la frustration avait atteint un point critique parce que j’avais obtenu un point de protection. Parce que j’étais la seule personne qui pouvait se sortir prudemment d’un examen, bien au chaud.

Moi — Et si je me portais volontaire pour être chef ?

Voyant une brèche, je m’engouffrai dedans. Je n’avais pas eu la confirmation de Sakayanagi mais c’était évident qu’elle serait chef. Sinon, nous ne serions pas en mesure de nous affronter.

Moi — Je suis conscient que la classe se méfie de moi, alors j’aimerais vous montrer ma bonne foi en devenant portant cette responsabilité.

Sudou — Ayanokôji…

Sudou me regarda avec un regard surpris.

Ike — Cool ! Comme ça personne ne risquera de se faire exclure et Ayanokôji pourra se racheter !

Content que nous puissions prendre part à cet examen sans faire face à une expulsion, Ike supporta ma nomination.

Shinohara — Minute papillon. Bien sûr que ça me fait plaisir qu’Ayanokoji veuille prendre ce rôle mais je ne suis pas d’accord.

Celle qui coupa court à cette euphorie éphémère n’était autre que Shinohara.

Shinohara — Si Ayanokoji prend le rôle de chef, nous n’aurons pas à dire au revoir à l’un de nos camarades, en revanche, on dira au revoir à nos chances de gagner. C’est pas si différent de donner le bâton pour nous faire battre. Même Horikita l’a dit, Ayanokôji est banal.

Autrement dit, elle ne pouvait pas voir notre classe victorieuse avec moi en tant que chef.

Shinohara — Si nous devons affronter la A ou la B, il devra faire face à Sakayanagi-san ou Ichinose-san non ? Avec Ayanokôji-kun on n’aura aucune chance.  On sera rétrogradé !

Certains élèves partageaient sûrement le même avis que Shinohara.

Shinohara — Enfin je veux dire, c’est pas mieux de voir si quelqu’un d’autre n’est pas intéressé ?

Malgré ses mots, cette position constituait une grosse responsabilité. Personne ici n’était assez fou pour lever la main. Par le passé, nous aurions pu nous reposer sur Hirata mais ça n’allait pas arriver cette fois. Il était là, assis tout seul, la tête baissée, n’essayant même pas de prendre part à la conversation. Dans ces circonstances, s’il y avait quelqu’un d’autre qui n’avait pas froid aux yeux et qui avait assez confiance en ses capacités pour se désigner, ce serait…  

Tout le monde commença à se tourner petit à petit vers Horikita.

Horikita — Navrée, mais je ne veux pas prendre le risque non plus. Si Ayanokôji-kun se porte volontaire alors autant en profiter. Shinohara a raison cela dit. Nous n’avons aucune garantie de gagner.

Karuizawa — Tu le couvrais jusqu’à maintenant et là tu veux le désigner chef ?

Kei qui écoutait en silence interpela Horikita.

Horikita — Je me suis dit qu’il pouvait se porter volontaire si je lui épargnais l’effort de prouver qu’il n’avait rien à voir avec l’expulsion de Yamauchi. C’est aussi simple que ça.

De fait, Horikita bloqua habilement toute perspective de sortie. Il semblerait qu’elle avait décidé au préalable de me nommer chef, je n’en attendais pas moins d’elle. À ces yeux, j’étais un élève plus que capable, voilà pourquoi elle m’avait désigné plutôt que quelqu’un à la va-vite. Et dans le pire des scénarios, ça n’aurait aucune importance car j’avais un point de protection.

Horikita — Y-a-t-il a un autre volontaire pour être chef ?

Seuls ceux qui voulaient prendre des risques se proposeraient et, logiquement, personne ne prit la peine de se désigner.

Horikita — Même si Ayanokôji-kun est le chef officiellement, nous pouvons toujours effectuer des préparatifs. Tant qu’il agit selon les instructions le jour J, l’identité du chef n’a pas vraiment d’importance.

Des acclamations se firent entendre d’élèves qui ne voulaient pas y réfléchir sérieusement.

Horikita — Dans tous les cas, le cours va bientôt commencer. Le lycée n’a pas l’air de nous avoir accordés du temps additionnel afin de parler de cet examen. Nous devrons nous organiser pour en discuter.

Maintenant que Hirata n’était plus que l’ombre de lui-même, il était logique que Horikita prenne les rênes de la classe.

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