CLASSROOM V10 : BONUS


Histoires courtes vol.10

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Traduction : Colonel Raclette
Correction : Erionnos, Raitei

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 Difficulté apparente (Ichinose)

D’une proche distance des dortoirs. J’étais debout à l’ombre d’un distributeur automatique laissant échapper un peu de buée.

 Moi — Il fait encore si froid…

C’était le matin et l’heure d’aller en cours. Une froide matinée de mars invitant l’arrivée du Printemps. J’avais tellement voulu parler avec une certaine personne ce matin, alors je préférai attendre jusqu’à pouvoir apercevoir sa silhouette. Il aurait été plus confortable d’attendre dans le hall car il y faisait chaud mais je me disais que c’était embarrassant de le prendre par surprise. Au final, j’avais décidé de faire profil bas.

Moi — J’espère que d’autres amis ne vont pas m’appeler…

À chaque fois je disais que j’attendais quelqu’un mais ça faisait déjà une dizaine de minutes. J’aimerais qu’il se dépêche. Avec ces pensées en tête, je sentais mes battements de cœur progressivement monter au fur et à mesure que le temps continuait de s’écouler.

Moi —…Uuuh…

Si j’avais su que ce serait comme ça, j’aurais préféré le contacter et lui demander directement de se voir. C’était une erreur de ma part que de l’attendre à l’improviste en faisant semblant que ce soit un hasard. Dans ce cas comment l’appeler alors ? Mais…

Je voulais le rencontrer et lui parler aujourd’hui absolument. En me souvenant de l’échange avec Nagumo-senpai, j’avais senti que je voulais en quelque sorte l’oublier comme je pouvais. Du coin de l’œil, je découvris celui que j’attendais en train de marcher. C’était Ayanokôji.

Moi —…Ah. Salut, Ayanoukôji-kun !

Laissant tout cela au flot des événements, je me rapprochai de lui en le saluant.

Ayanokôji —…Ah. Salut, Ichinose.

Remarquant ma voie, il se retourna et répondit. Malgré son expression neutre habituelle, cela avait suffi à me rendre nerveuse.

Moi — Yahoo–! 

Ayanokôji —…Hmm ?

Une pose de salutation suivie encore d’un raidissement corporel à cause de ma nervosité. Je me souvins que je n’avais pas du tout, habituel réfléchis à un sujet de conversation. D’habitude, je trouvais de quoi parler naturellement mais là j’étais bloquée pour la première fois. Je l’avais déjà accosté alors il fallait que je m’en sorte d’une manière ou d’autre.

Ayanokôji — Qu’est-ce qu’il y a ?

Montrant un peu d’inquiétude en me voyant rester là comme si j’étais pétrifiée, Ayanokôji m’interpela. Comme si ça brisait un mauvais sort, je décidais de commencer la conversation avec une certaine phrase bateau que j’utilisais fréquemment.

Moi  — Yaa, eh bien, il fait froid aujourd’hui, n’est-ce pas— ?

Le sujet étant lié au froid inhabituel de mars.

Ayanokôji — Ouais.

La météo était quelque peu étrange, rendant facile l’erreur de la confondre avec celle d’un pays du nord.

Moi — Est ce que tu as prévu d’aller en cours avec quelqu’un ?

Voulant confirmer ça, juste au cas où, je lui demandais.

Ayanokôji — Non, pas du tout. Je suis seul ce matin.

C’était un soulagement. Si quelqu’un se montrait pour nous interrompre ici et maintenant, Ayanokôji finirait probablement par être troublé.

Moi  — Eh bien, dans ce cas…on y va ensemble ?

Entendant cela, Ayanokôji acquiesça de la tête sans hésitation.

Ah…ça s’était bien passé finalement.

Ayanokôji —……..

Mais je ne savais pas quoi dire ! Réalisant ma nervosité, je vis qu’il en était troublé. Je sentais que parler comme on le faisait d’habitude devenait de plus en plus difficile. Il y avait un étrange changement qui avait lieu au sein de moi, j’en étais persuadé. Je commençai ainsi à marcher à ses côtés.

Voisin (Horikita)

Il passa devant moi et se mit en face de Kôenji, il semblait qu’ils étaient en train de parler de quelque chose à voix basse. Je n’entendais pas ce qu’ils se disaient mais je le vis quitter la salle de classe. Voyant sa silhouette, je me mis à sentir quelque chose que je ne pouvais exprimer même dans mon esprit. Avant même que je le remarque, je me levai de ma chaise et me mis à le suivre. Ayanokôji marchait plus loin dans le couloir. Ses pas n’étaient pas spécialement rapides, mais je ressentais que peu importe ce qui arrivait, je ne pourrai jamais atteindre. En me précipitant, j’attrapai sa main sans y penser. Je n’avais pas assez confiance en mes mots pour pouvoir l’arrêter d’une certaine manière. Il se retourna. Ses pupilles n’avaient aucun éclat. Mais il était du genre à ne jamais montrer ses émotions. Durant toute notre année scolaire, je n’arrivais pas à lire en lui.

Moi — Ayanokôji-kun. Tu… Combien de ces choses as-tu anticipé à l’avance ?

Je lui avais demandé directement ce que je voulais savoir. Ce que j’avais besoin de savoir. Il ne semblait pas s’en inquiéter, il ne changea aucunement son expression faciale lorsqu’il répondit.

Ayanokôji — Je ne l’ai pas dit avant ? Je n’ai pas participé explicitement à cet examen.

Peu importe combien de fois je toquais à sa porte, la réponse qui me revenait était toujours la même. C’était pourquoi je m’étais légèrement distancé de lui dernièrement comme j’avais peur de m’approcher de lui.

Moi — …Mais……

Je ne savais pas. Je n’arrivais vraiment pas à lire en Kiyotaka.

Ayanokôji — Je rentre à la maison.

Je n’étais pas parvenue à le retenir plus longtemps. Je pouvais seulement le regarder partir au loin. Je sentais que j’avais réussi à grandir un peu lors de cet examen. Mais, en fin de compte, je ne pouvais pas saisir son existence en elle-même.

— En fait…

J’entendis une voix venir de derrière moi, m’ayant surpris, je me retournai. C’était ma camarade Karuizawa.

Moi  —…Qu’est-ce qu’il y a ?

Karuizawa — Rien. Je me demandais juste de quel sujet vous parliez.

Moi  — Pas grand-chose. Il semble qu’il ne me fasse pas confiance, c’est tout.

Karuizawa — Hmm…

Par la suite elle regarda Ayanokôji juste comme je l’avais fait plutôt.

Horokita  — Il a l’air de te faire confiance, bien plus qu’à moi.

Karuizawa  — Qu’est-ce qui te faire dire ça ?

Bien sûr je n’avais aucune preuve. Mais, d’une certaine manière je le savais en le voyant à travers les yeux de Karuizawa.

Moi  — Car tu sembles lui faire confiance, peut-être ? Je n’arrive pas à lui faire confiance quoiqu’il arrive.

C’était la seule réponse que j’avais trouvée. Je me demandais ce qu’elle allait dire après avoir entendu ça.

Karuizawa — Tu ne peux pas faire confiance à quelqu’un qui ne te fait pas confiance, c’est ça ?

Moi  —…

J’avais flanché devant ces mots inattendus et pourtant vrais qui m’étaient adressés.

Moi  — Si je commence vraiment à croire en lui… Je sens qu’un jour je serai témoin de quelque chose d’effrayant. Je me sentirai comme trahie.

Karuizawa — Ah c’est donc ça ? Je ne peux pas comprendre vu que je n’ai désormais plus rien à craindre.

Karuizawa ne semblait pas du tout apeurée.

Karuizawa — T’étais vraiment incroyable hier. Tu es remontée un peu dans mon estime en prenant l’initiative de dire les choses pour la classe. Mais Kiyotaka c’est complètement une autre histoire. Si tu as si peur, ta relation avec lui ne commencera jamais vraiment.

Karuizawa répondit avant de retourner rejoindre ses amis. Ses paroles resteront ancrées au plus profond de mon cœur pour toujours avec l’existence de ce voisin invisible.

Trêve temporaire (Sakayanagi)

Un espace pour seulement Ayanokôji et moi s’ouvrait devant mes yeux. il avait toujours cette expression neutre et me fixait résolument.

Ayanokôji — Aller jusqu’à faire revenir Kamuro sans toi, de quoi veux-tu me parler ?

Il semblerait qu’il voulait mettre fin à cette conversation le plus tôt possible, poussant pour une rapide conclusion. Pour ce qui est de moi, j’aurais préféré parler avec un peu plus d’aise, mais vu que nous sommes ennemis, cela n’était pas possible. 

Moi — Il s’agit de notre promesse.

Ayanokôji — Oui. J’avais accepté de me confronter à toi lors du prochain examen spécial. Donc, cet examen du coup.

Moi  — Oui, c’était certainement le plan. Cependant… si tu es

d’accord, j’aimerais reporter à la prochaine fois. Cet examen

complémentaire n’est pas une compétition entre les classes. Il s’agit

plutôt d’un processus de sélection qui nous permet d’évaluer nos

propres pairs. La seule façon d’influencer les autres classes est de faire

des votes positifs, et nous ne pouvons pas nous attaquer les uns aux

autres même si nous le voulons… Alors ne serait-il pas mieux de reporter notre match à la prochaine fois ?

Je me demande comment allait-il répondre à ma suggestion égoïste ? Après un bref silence, je décidai de demander encore.

Moi  — Alors, tu es d’accord ?

 Paraissant atteindre une conclusion, il me répondu.

Ayanokôji — Hé bien, pourquoi pas.

En d’autres termes, nous allions ignorer cet examen et l’établir pour le prochain. J’étais vraiment reconnaissante pour le coup.

Moi — Merci beaucoup. Je me demandais ce que je devrais faire si tu n’acceptais pas. Maintenant, je vais pouvoir me concentrer sur la politique interne de la classe A. Bien que…

Ayanokôji — Hmm ?

Moi — Parce que nous avons convenu d’une trêve, je suppose que je vais te dire quelque chose pour gagner ta confiance. Pour cet examen, je ne ferai rien qui puisse te désavantager.

Oui. Il y avait un besoin de clairement montrer que nous n’allions pas nous porter de coups durant cet examen. Je ne pensais pas qu’il allait être pris au dépourvu de toute manière mais il fallait verbaliser la chose.

Moi — Dans le cas peu probable où j’interférerais avec la classe C d’une manière ou d’une autre et que cela avait un impact négatif sur vos résultats… je n’hésiterais pas à accepter ma défaite. Il serait parfaitement acceptable que tu ne te sentes plus tenu par aucune promesse si je ne respecte même pas mes engagements.

Ayanokôji — De toute façon, si mes camarades de classe devaient concentrer leurs votes négatifs sur moi, il n’y aurait pas de prochaine fois. 

Moi — En plus, oui. Quoi qu’il en soit, tu peux avoir l’esprit tranquille. C’est tout ce que j’essaie de te dire.

Dans tous les cas, je me demandais si cela allait le rassurer. Ça voulait dire en tout cas que je pouvais librement utiliser cette fameuse chose sans me retenir. J’avais hâte de voir les résultats et d’affronter ensuite Ayanokôji.

Les doux battements du cœur (Ichinose)

Il était bientôt minuit. J’avais déjà passé du temps dans les chambres de plusieurs garçons de la classe B auparavant, mais rester dans la chambre d’un garçon seule à cette heure était une première pour moi.  Nous avions fini de parler du sujet que je voulais aborder. J’avais juste à finir de boire cette tasse de chocolat chaud avant de repartir.

Moi  — Dis, Ayanokôji-kun.

 Je fixais le fond de la tasse tout en l’appelant.

Ayanokôji — Hmm ?

Il me répondait avec son visage neutre habituel. Je me sentais étrangement apaisée.

Moi — Ayanokôji-kun, es-tu réellement exceptionnel ?

Ayanokôji — Qu’est-ce qui te fais croire ça ? Désolé mais je ne me suis jamais considéré ainsi.

Moi — Cela ne te rend qu’encore plus étonnant si c’est vrai. Après tout, tu…

Il avait sauvé Sakura, ce qu’il avait fait lors de l’examen du bateau était digne d’éloges et il a été très rapide lors du festival sportif…

Oui, il n’y avait aucun doute à cela, Il était très intelligent mais je ne pouvais pas trouver d’exemple…Je ne pouvais pas trouver de mot pour exprimer combien il semblait être excellent…

Il était probablement une menace encore plus grande que Hirata ou Horikita à mon sens….Mais bon…

Ayanokôji — Oui ?

Moi — Non, rien du tout.

J’étais oppressée comme si quelque chose en moi se resserrait. Je détournai alors les yeux de lui. Il allait devenir forcément un formidable adversaire… Viendra un moment où nous pourrons plus passer du temps comme avant de façon insouciante. Il fallait que je garde ça en tête, c’était inévitable au vu des règles de cet établissement.  Nous étions dans des classes différentes, nous ne pouvions rien y faire. Je devais me préparer mentalement pour ce jour fatidique mais pour le moment, seulement pour aujourd’hui, je voulais parler avec lui comme une fille normale.

Moi — Qu’est-ce que…?

Cet étrange sentiment.

Bien que je lui parlais pendant un moment comme d’habitude, pour une raison quelconque, je pouvais sentir les doux battements de mon cœur.

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