CLASSROOM Y2 V8 PROLOGUE

Le monologue de Ryuuji Kanzaki

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Traduction : Nova & Lost
Correction : Raitei
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Un homme sage se prémunit du danger.

Depuis mon enfance, j’ai toujours inconsciemment gardé mes distances avec les autres. Pourquoi ? Par commodité, cela me maintenais en dehors des histoires. Ni amis, ni ennemis, c’était si simple.

Cependant un jour, ma tranquillité fut brisée… Je fus impliqué dans une bagarre insensée entre quelques garçons, tout simplement car j’étais au mauvais endroit au mauvais moment.

Je voyais ces trois gars s’acharner sur un quatrième de façon si mesquine, presque arrogante. De ce que j’avais compris, tout était parti d’un mensonge : le souffre-douleur, visiblement gêné et percé à jour, avait menti sur quelque chose de bien trivial. Le mensonge en question ? Il avait prétexté avoir reçu un autographe d’une célébrité, ce qui était bien sûr faux. Les trois autres voulaient simplement qu’il reconnaisse avoir menti, tandis que le dernier maintenant bec et ongles ses positions. En clair, il ne projetait aucunement de s’excuser.

Voyant cela, je décidai de partir à leur rencontre. Je tentai de convaincre ce garçon de s’excuser auprès de ses amis, néanmoins le refus fut catégorique. Il préféra s’enfoncer dans son mensonge. Un mensonge insignifiant.

En voyant la tournure de la situation, je savais que ça pouvait dégénérer, mais ce n’était pas mon problème. Il n’avait qu’à pas mentir, après tout. Je pensais donc que cela ne me concernait pas. Pire, je me disais qu’éventuellement ça aurait pu lui faire les pieds.

Toutefois, les choses prirent une autre tournure.  En effet, un autre garçon apparut à la rescousse du menteur. Parce qu’ils étaient amis, il le défendait inconditionnellement. Tout cela me dépassait, c’était presque injuste.

Le bon sens aurait commandé d’être du côté des trois garçons qui n’avaient pas menti. Mais mon cœur vacilla… qui avait raison au final ? Les trois qui n’avaient pas menti, mais qui avaient utilisé de violence ? Celui qui s’était accroché à son mensonge ? Ou celui qui avait protégé son ami en sachant que c’était un mensonge ?

Un adulte qui était resté en retrait tout en observant la situation vint vers moi, posa sa main sur ma tête et me chuchota :

« Si tu n’as pas la force d’aider, tu peux  ignorer les choses et t’enfuir. Ne rien faire quand on en a les moyens, là est la folie ».

Je n’avais pas mesuré ces paroles à l’époque. Je pensais qu’il me disait de sauver ce menteur. Cependant, en grandissant, tout cela commençait à prendre sens : quand il parlait d’agir, il ne voulait pas nécessairement dire défendre l’un ou l’autre camp, mais simplement mettre fin à une situation conflictuelle et empêcher que cela ne dégénère.

Pour mon entrée au lycée, néanmoins… j’avais décidé de faire les choses différemment. J’ai tenté de socialiser malgré ma personnalité. J’ai tenté d’aider les autres du mieux que je pouvais. J’ai même appuyé Ichinose, le leader indiscutable de notre classe. Tout cela en vain, hélas. C’était sans compter sur les mots d’Ayanokôji Kiyotaka.

Ayanokôji… Le destin n’est-il pas ironique ?

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