CLASSROOM Y2 V10 Bonus

Histoires courtes vol.10

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Traduction : Raitei
Correction : Raitei
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Mots de l’auteur

Corona, grippe, fractures et hernie cervicale. Rien que cette année, moi, Kinugasa, j’ai été réduit en bouillie par cette incroyable série d’afflictions. Oui, je suis encore en vie. Je suis Kinugasa après tout.

Mais le mal de dos et l’engourdissement à cause de la hernie furent sévères, et il semble que cela pourrait continuer pendant un certain temps. J’ai pu écrire le manuscrit de ce tome avant l’apparition des symptômes, ce qui est une chance, mais à partir de maintenant, je ne peux pas dire avec certitude que cela ne m’affectera plus… Ces jours-ci, j’ai du mal, j’atteins mes limites après une heure passée sur une chaise.

Bon, ce n’est pas la peine de parler de toutes ces choses négatives, alors passons à un sujet plus lumineux.

Félicitations aux Hanshin Tigers qui ont remporté le championnat de baseball japonais pour la première fois en 18 ans !!!!!!

Merci pour l’inspiration ! Merci pour l’enthousiasme ! Vive les Tigres~ !!!!!

Oui. S’il vous plaît, laissez-moi le dire. Cela fait du bien, n’est-ce pas ? Après tout, ça fait 18 ans. J’ai fait pas mal de shopping. Des casquettes et des maillots en me demandant bien à quelle occasion j’allais les mettre plus tard. Mais ce n’est pas grave, n’est-ce pas ? Après tout, cela fait 18 ans !! Bien entendu, des stickers et des serviettes étaient de la partie même si je me fais vieux pour acheter ça.

Cette fois, la postface ne fait qu’une page… désolé, il ne semble pas y avoir de place pour discuter du contenu du volume 10. Je ferai de mon mieux la prochaine fois. En espérant que mon mal de dos ne me vaincra pas… !

Un banc bien froid

(Morishita)

Aujourd’hui, j’attendais à un certain endroit pour rencontrer Ayanokôji Kiyotaka. C’était un banc devant lequel on passait toujours en revenant de l’école au centre commercial Keyaki. Je m’y étais assise seule, laissant le temps s’écouler sans rien faire de particulier. Soudainement, je sentis que je n’aimais plus la position dans laquelle je me trouvais.

Moi — Mmm… Ça ne va pas le faire.

Même en étant adossée ou en étirant les muscles de mon dos, cela ne me faisait aucun bien. Que devais-je faire pour me libérer de cet inconfort ? Après avoir réfléchi, je finis par résoudre mes problèmes en me mettant à plat ventre.

Moi — Ce n’est vraiment pas confortable non plus…

Le fait d’avoir eu la joue plaquée contre le bois froid était tout de même particulièrement agréable. Il ne me restait plus qu’à m’asseoir et à attendre son arrivée. Mais j’avais un peu la flemme de me relever. Pouvais-je me permettre de faire une petite sieste en l’attendant ?

Oh et puis zut…

Je passai ainsi mon temps dans cette position relaxante.

Ayanokôji — Est-ce qu’elle est morte ?

En entendant enfin sa voix, je me suis tout de suite sentie à l’aise. Si j’avais dû attendre plus longtemps, j’aurais pu mourir de froid. J’avais failli m’assoupir.

Karuizawa — Non, elle ne l’est pas.

Moi — Elle a raison, Je ne suis pas encore morte.

Ai-je insisté après la réponse de Karuizawa Kei.

Ayanokôji — Qu’est-ce que tu fais ici ?

Moi — Tu es curieux ?

Ayanokôji — Je mentirais en affirmant le contraire.

Moi — Eh bien je vais t’expliquer. Crois-le ou non, mais je t’attendais, Ayanokôji Kiyotaka.

Au vu des circonstances jusque-là, l’on pouvait comprendre qu’il n’était pas un élève normal.

C’est pourquoi je voulais l’observer de plus près et en apprendre plus sur lui.

Je voulais avoir encore et encore confirmation de mes propres yeux.

Il est toujours bon d’avoir des informations factuelles à partager si l’on veut que la classe A ne se fasse pas détrôner.

Une petite étincelle

(Hiyori)

Je confiai honnêtement mes inquiétudes à Ayanokôji-kun. Normalement, je n’aurais pas discuté de sujets susceptibles d’exposer les faiblesses de ma classe à quelqu’un d’extérieur mais il était différent. Il n’était pas du genre à exploiter la chose, bien au contraire.

Ayanokôji — Ce n’était pas une approche conventionnelle. Il s’agissait plutôt d’une démarche prudente à l’égard des forces de votre classe.

En comprenant cela, Ayanokôji-kun m’avait rassuré même si ce n’était qu’une petite étincelle. C’était un problème interne auquel ma classe était confrontée. Peut-être que seul Katsuragi-kun pouvait le comprendre. Il était beaucoup plus ferme que moi, et il était toujours là, à surveiller les choses de près. Il pesait le pour et le contre et donnait toujours des conseils appropriés.

Moi — Les éléments nécessaires à notre montée en classe A sont également des obstacles. C’est troublant.

Les deux facettes d’une même pièce. Un problème difficile à résoudre.

Ayanokôji — Si quelqu’un réalise la chose alors il y a toujours de l’espoir pour votre classe.

Dit-il, semblant comprendre la situation et prêt à prendre du recul.

Moi — Je pensais aller à la bibliothèque. Tu veux venir avec moi ?

Ayanokôji — Je passe mon tour. J’ai d’autres choses de prévues.

Moi — Tu as beaucoup à faire à ce que je vois, Ayanokôji-kun.

Ayanokôji — Rien d’alarmant en tout cas.

Moi — Allons-y ensemble la prochaine fois alors.

En acquiesçant, Ayanokôji-kun et moi nous séparâmes. Je me rendis ainsi seule à la bibliothèque.

Moi — Ce n’est pas bien ce que je fais.

J’avais oublié la situation avec ma classe tant la rencontre avec Ayanokôji-kun était amusante.

Mais il a une petite amie dont il doit prendre soin.

Il était inexcusable de penser avoir eu un bon moment avec lui, n’est-ce pas ?

Éveil inconscient

(Horikita)

Moi — Ce n’est pas quelque chose que je peux partager. Je veux garder certaines choses pour moi.

Même si j’étais extrêmement intéressé par le passé d’Ayanokôji-kun, je comprenais tout à fait qu’il serait impoli de le sonder davantage.

Ayanokôji — Tu devrais faire une pause pour te calmer.

C’était vrai. Ma gorge était incroyablement sèche, et la fatigue commençait à se faire sentir.

Moi — Oui, tu as raison…

Suivant son conseil, je pris la tasse de café que j’avais complètement oubliée. Le café que je croyais encore chaud s’était refroidi bien plus que je ne l’avais prévu.

Moi — Il a bien refroidi.

Ayanokôji — Il est bien froid, n’est-ce pas ?

Ayanokôji-kun avait répondu en même temps.

Moi — Ne me copie pas.

Ayanokôji — S’il te plaît, ne me copie pas.

Cela m’avait déplu au départ mais quand ce fut le cas à nouveau, c’était devenu étrangement drôle. J’avais fini par en rire et c’est ainsi que je le vis sourire.

Moi — Eh…?

Ayanokôji — Qu’est-ce qui ne va pas ?

L’expression de son visage était la même que d’habitude. Mais ce sourire juste avant m’avait fait une impression indélébile. Je n’avais pas su quoi lui répondre et me contentai de transmettre la réalité des faits.

Moi — Non… c’est… J’ai juste que…tu souriais un peu…

Ayanokôji — Hein ? Alors, qu’est-ce qui ne va pas ?

Moi — En fait, j’ai l’impression que c’est la première fois que je vois une telle expression sur ton visage.

Ayanokôji — Vraiment ? Je ne suis pas un bébé qui vient d’apprendre à sourire.

Sourire ou exprimer sa joie était une chose courante mais on parlait d’Ayanokôji-kun là. C’était totalement étrange de voir ça chez lui.

Ayanokôji — Tu as raison, c’était peut-être un moment rare.

Il s’était mis à réfléchir profondément pour une raison quelconque.

Ayanokôji — Je me demande pourquoi j’ai souri. Tu le saurais par hasard ?

Il arborait une expression sérieuse. Je n’aurais jamais pu imaginer quelqu’un me poser une telle question sur un sujet aussi trivial. À ce moment-là, un sentiment d’émerveillement germa en moi. Je me sentie submergée par l’envie de détourner le regard de ses yeux sincères. J’avais eu envie de m’enfuir en courant.

Moi — Je ne saurais te dire. Même si tu le demandes si sérieusement

J’avais choisi la fuite. Je devais suivre ce que dictait mon instinct

Ayanokôji — Alors, il ne s’est rien passé de particulièrement drôle ?

Il continuait à me poser des questions. Je n’avais pas d’autre choix que d’en finir avec force.

Moi — À cause de ton raisonnement étrange, je me sens idiote d’avoir souri aussi…

Je décidai de rentrer chez moi après avoir fini mon café insipide qui avait le goût de l’eau.

 Je ne savais pas pourquoi j’étais mal à l’aise mais il n’y avait aucun doute que la situation était inconfortable.

Troublée

(Sakayanagi)

Moi — Je n’aime pas ça. Cette idée d’être aidée par toi.

Ayanokôji — Et pourtant tu devras t’y faire. C’est pour ça que je suis là.

Pourtant, il ne s’était pas plaint et avait simplement expliqué les raisons de sa présence. Il prononça sans hésiter des mots embarrassants que je n’aurais pas pu verbaliser. En effet, c’était typique d’Ayanokôji-kun.

Ayanokôji — Ton erreur de calcul c’est d’avoir sous-estimé l’importance de Kamuro à tes yeux. Tu as pris la décision de tirer au sort parce que tu aimais penser qu’elle n’était pas différente des autres.

Ses mots s’immiscèrent dans mon cœur. C’était une manipulation claire des sentiments. Des remarques évidentes que je trouve habituellement répugnantes. Pourtant, ces mots qui ne provenaient de nul autre que lui, résonnèrent profondément dans mon cœur.

Moi — Je…

Il était vraiment diabolique. Peu importe la personne en face, il l’ignorait et passait par-dessus ses barrières émotionnelles. Il s’était engouffré dans une faille de mon cœur que je ne dévoilais à personne.

Moi — Je ne me suis pas fait un seul ami que ce soit en primaire ou au collège. Je ne pouvais pas m’entendre avec des personnes immatures ou inférieures intellectuellement.

Ces choses que je ressentais.

Ces choses que je savais et que je faisais semblant de ne pas remarquer.

 Il était venu les titiller avec effronterie.

Moi — Même ici, cela n’a pas changé. Masumi-san, Hashimoto-kun et Kitô-kun ne sont pas différents. Ils sont proches de moi, mais seulement en tant qu’outils, ni plus ni moins. Je les vois comme des étrangers.

Avant même de m’en rendre compte, je me retrouvai à parler. Je voulais qu’il sache. Celui qui me comprenait plus que personne d’autre

Moi — J’ai donc pensé que ça n’avait pas d’importance de savoir qui partait.

Dans cet examen spécial, j’avais commis une erreur. Il avait préparé cet instant afin que je m’en repente.

Moi — On dirait bien que quelque part, Masumi-san est devenue une amie.

Je m’étais sentie soulagée après l’avoir avoué.

Il est vraiment… diabolique.

Je continuais à regarder Ayanokôji-kun, pensant toujours la même chose.

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