CLASSROOM Y2 V10.25 CHAPITRE 2

Une leçon spéciale pour les adultes

—————————————-
Traduction : Raitei
———————————————–

Lors d’un certain moment où il n’y avait pas cours, nous, les élèves, avions reçu un message de l’établissement. Il s’agissait d’un centre de loisirs en construction dans le sous-sol du Keyaki. Une sorte de fusion entre une aire de jeux et un casino. Comme j’avais gagné à la loterie, j’avais décidé d’aller jeter un coup d’œil à la pré-ouverture. Il n’y en avait pas beaucoup, mais je pouvais déjà apercevoir quelques élèves ayant reçu une invitation. Cependant, au milieu d’eux, je remarquai notre professeur principal qui essayait de se faire discrète, mais qui se distinguait par sa tenue extraordinaire de bunny-girl.

Moi — Vous avez trouvé un nouveau travail ?

Mlle. Chabashira — Ah, Ayanokôji !?

Chabashira-sensei, qui avait failli tomber à la renverse sous l’effet de surprise, n’était pas vêtue de son habituel tailleur, mais d’un costume de bunny-girl.

Moi — C’est en quel honneur ?

Mlle. Chabashira — …C’est… pour le travail.

Moi — J’imagine bien. Je ne vous vois pas faire ça pour le plaisir.

Ma réponse calme aida peut-être Chabashira-sensei à retrouver un peu de son calme, car elle se racla la gorge.

Moi — Un casino à l’intérieur d’une école, vous ne pensez pas que c’est comme l’huile et l’eau, ça ne fait pas bon ménage ?

Mlle. Chabashira — Bien entendu.

En regardant autour d’elle, on pouvait voir des tables de poker, de roulette et bien d’autres jeux qui semblaient bien trop stimulants pour des élèves.

Mlle. Chabashira — En ce moment, nous nous efforçons d’enseigner la gestion financière et ce que représentent les actions boursières afin que les élèves s’exercent au trading. Ce casino est l’une de ces expériences.

Moi — Donc, en misant de l’argent, vous enseignez sa valeur. Cela peut bien marcher, mais n’y a-t-il pas un risque que cela se retourne contre vous ?

Mlle. Chabashira — C’est pourquoi seul un groupe restreint d’élèves est présent.  Comme tu es là, alors cela signifie que seuls les élèves mesurés sont présents.

Peut-être bien. La plupart des participants étaient des élèves ayant des capacités et des aptitudes académiques élevées. Pour parler franchement, des élèves comme Ike ou Hondô n’apparaissaient nulle part.

Moi — Alors, je vais jeter un coup d’œil.

J’étais intéressé, alors je me suis dit qu’il fallait expérimenter diverses choses. C’était le plan, mais Chabashira-sensei m’attrapa par l’épaule.

Moi — Qu’est-ce qu’il y a ?

Mlle. Chabashira — J’ai été sauvé par ton calme. Pour te remercier, je vais te montrer les coulisses.

Moi — Non, merci.

Je retirai sa main et commençai à m’éloigner. Elle s’empressa de revenir.

Mlle. Chabashira — Désolée. Je vais te dire la vérité. Aide-moi.

Moi — C’est bien ce que je pensais. Votre expression montre clairement que vous avez des ennuis. Peut-être que l’un des professeurs va d’abord faire un cours individuel aux élèves, n’est-ce pas ?

En regardant les autres, je pus voir que chacun d’entre eux avait un professeur à ses côtés, j’avais donc prédit cela.

Mlle. Chabashira — …Tu as compris ça et tu as essayé de t’enfuir ?

Moi — Non. Je pensais juste que je n’avais pas besoin d’un cours.

Mlle. Chabashira — Je veux absolument t’être utile, Ayanokôji.

Moi— J’imagine que vous êtes gênée à l’idée d’être vue par les autres.

Je reçus un regard féroce en retour.

Mlle. Chabashira — Allons-y, Ayanokôji.

Apparemment, elle n’avait pas l’intention de discuter davantage de sa tenue et commença à marcher. La suivant à contrecœur, nous nous arrêtâmes devant une table de poker.

Mlle. Chabashira — C’est libre, parfait. Tu connais les règles du poker ?

Moi — Oui, dans une certaine mesure

Mlle. Chabashira — Ici, nous utilisons un simple poker fermé.

On achetait les cinq cartes au départ, puis on pouvait échanger n’importe quel nombre de cartes pour former une main. Ce sont les règles du jeu.

Mlle. Chabashira — Je vais jouer contre toi.

Moi — Très bien, mais est-ce que je gagne quelque chose ?

Mlle. Chabashira — Malheureusement, non. Mais d’un autre côté, il n’y a pas de pénalité en cas de défaite. Il n’y a pas lieu de se méfier.

Je pouvais donc profiter comme je le voulais. Au signal de Chabashira-sensei, le croupier distribua les cartes.

Mlle. Chabashira — Maintenant, vérifions ta main.

Moi — Avant cela, puis-je demander quelque chose ?

Mlle. Chabashira — Qu’est-ce que c’est ?

Moi — C’est moins intéressant sans pari.

Mlle. Chabashira — Je ne le nie pas, mais c’est la règle. L’école n’a pas fixé de conditions de pari à ce stade.

Moi — Alors pourquoi ne pas faire un arrangement entre vous et moi ?

Mlle. Chabashira — …Eh bien, je n’ai pas de quoi miser.

Moi — Je comprends. Si je gagne, laissez-moi prendre une photo de vous dans cette tenue.

Mlle. Chabashira — Quoi ?

Moi — S’il ne s’agit pas d’argent, l’école ne devrait pas se plaindre. En plus, ça ajoute du piment, n’est-ce pas ?

Chabashira-sensei, désireuse de retrouver son apparence d’antan, savait qu’elle ne pouvait pas se permettre de perdre l’inévitable bataille.

Mlle. Chabashira — Si je gagne, tu devras te déguiser de façon embarrassante. Tu es d’accord avec ça, n’est-ce pas ?

Moi — Je comprends. On commence alors ?

Mlle. Chabashira — Ah, tu es si nonchalant… D’accord !

Je vérifiai mes cinq cartes en les cachant. Pendant ce temps, il semblait que le lap… non, que Chabashira-sensei faisait de même. Avec un visage un peu sombre, elle demanda à échanger trois cartes. Pour moi, ce fut deux.

Moi — C’est bien d’avoir un enjeu.

Mais cette fois-ci, il ne s’agissait que d’échanger des cartes et de révéler les mains. Il n’y a pas eu de stratégie avec des jetons. Tout n’était que chance.

Mlle. Chabashira — J’ai une double paire.

Elle révèle sa main. Les deux cartes qu’elle avait gardées formaient une paire, et les trois cartes qu’elle avait tirées formaient une autre paire.

Moi — Dommage. Pour moi c’est un brelan.

J’avais en fait visé une « couleur ». Heureusement, j’avais réussi à tirer deux cartes du même nombre pour la battre. Jetant un coup d’œil à la lapine boudeuse qui tapait sur la table, je sortis mon téléphone.

Moi — Maintenant, comme promis… vous comprenez, n’est-ce pas ?

Mlle. Chabashira — Bon sang… Tue-moi !

Moi — Non, je ne vous tuerai pas…

Je ne comprenais guère ses complaintes, mais je demandai à Chabashira-sensei, qui fermait les yeux de honte, de se tenir contre le mur. Ensuite, je pris une photo sans une once de pitié avec mon téléphone.

Mlle. Chabashira — Humiliation… quelle humiliation !

Pendant un moment, Chabashira-sensei continua de marmonner cela.

Ensuite, je me réveillai dans mon lit.

Moi — Eh bien, ce devait être un rêve… évidemment.

Il faut dire qu’avoir une telle photo dans mon téléphone aurait été quelque peu terrifiant.

Commentaire de l’auteur

Lors de la fête de l’école, ma famille de quatre personnes s’était lancée à corps perdu dans une illustration de type « chercher les différences ». J’ai gagné sans me retenir, pensant avoir montré la dignité d’un père. Mais j’ai l’impression que l’affection de ma fille pour moi avait un peu diminué.

Shôgo Kinugasa

Commentaire de l’illustrateur

J’ai eu le plaisir de dessiner Chabashira-sensei en bunny-girl. Elle avait l’air d’être bien embarrassée dans différentes tenues. Personnellement, j’aime bien dessiner un costume de bunny-girl avec des reflets brillants.

Tomose Shunsaku

—————————————————
<= Précédent // Volume Suivant =>
———————————————