CLASSROOM V8 : CHAPITRE 7


2nde moitié, bataille féminine (Horikita)

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Traduction : Raitei
Correction : Raitei
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L’examen à proprement parler aura lieu demain. Les élèves devaient être en train de faire à dîner ou de grignoter en ce moment même. Moi, Horikita Suzune, en profitai pour entrer en contact avec la personne qui se trouva dans notre salle commune. Comme tous les élèves devaient être à la cafétéria à cette heure, il était assez simple de nous réunir seuls.

Kushida — Tu vois, Horikita-san. Pour être honnête avec toi, je ne pense pas que tu saisisses la situation actuelle.

Devant mes yeux, Kushida-san me regarde avec un regard sérieux. Il pouvait y avoir des yeux et des oreilles partout alors je ne pouvais pas me permettre de quitter Kushida-san des yeux.

Moi — Que veux-tu dire ?

Kushida — Pour garder un œil sur moi… ou bien pour que je te reconnaisse comme une camarade tu m’as entraînée dans le même groupe que toi. 

Au cas où quelqu’un passait, Kushida-san garda son attitude de façade. Mais il y avait une force pesante derrière son discours. Peut-être parce que c’était une situation où l’on ne pouvait user de stratagèmes comme l’enregistrement avec des téléphones portables. Elle laissait donc apparaître un peu son vrai visage et c’était tant mieux car nous n’avancerions pas sinon.

Moi — Il est vrai que c’est une PARTIE de la raison.

J’avais insisté sur le mot « partie », mais Kushida-san ne s’en soucia pas.

Kushida — Tu agis souvent en fonction de tes sentiments personnels ce qui n’est pas foufou pour établir une stratégie. Il est certain que toi et moi ne nous entendons pas. Mais pour le bien du groupe, n’aurais-tu pas dû mettre tes sentiments de côté ?

Kushida-san soupira et croisa les bras, se montrant ferme.

Kushida — Ta priorité, c’est moi et moi seule, c’est pourquoi la victoire ou la défaite est une préoccupation secondaire pour toi. Est-ce que je me trompe ?

Moi — C’est exact. Je ne vais pas le nier non plus.

Kushida — Alors tu l’admets.

En fait, je ne pouvais pas nier la chose. Depuis l’épreuve par paire, mes calculs se faisaient uniquement en fonction de Kushida-san. C’était également le cas lorsque je l’avais invitée à prendre le thé pendant les vacances d’hiver. Je faisais des choses que je n’avais jamais faites de toute ma vie jusqu’à présent.

Kushida — Fais ce que tu veux hein, mais J’aimerais que tu me lâches la grappe.

Moi — Malheureusement ce sera impossible.

Tant que je n’aurai pas résolu le problème avec Kushida-san, je ne pourrai pas aller de l’avant.

Kushida — Ce n’est pas à moi de le dire, mais as-tu oublié la promesse faite au président du Conseil des étudiants devant lequel tu m’as traîné de force ? Laissant de côté mes sentiments, qui ne se calmeront pas, j’ai donné ma parole que je ne saboterai plus rien. Je pensais que tu comprendrais au moins que je n’agirais pas de manière imprudente. Ou alors tu pensais que je romprais immédiatement ma promesse ?

Je ne pouvais pas répondre à cette question avec des mots. Il y avait une part de vérité. J’étais tiraillée entre l’espoir qu’elle devienne meilleure et la méfiance, en me disant que cela ne sera jamais le cas.

Si je ne soupçonnais pas Kushida-san, alors je n’aurais pas eu besoin de rester avec elle toute la journée et toute la nuit. De plus, mon grand frère n’était pas du genre à divulguer les choses alors après qu’il soit diplômé, la promesse ne tiendrait plus. J’avais donc jusqu’au diplôme pour prendre des mesures.

Moi — Je veux que tu me fasses confiance.

 J’avais décidé d’être franche avec elle.

Kushida — Tu es honnête.

Kushida-san sourit faiblement, mais ce n’était pas un sourire d’adhésion. Ainsi je ne pouvais pas me permettre de dire n’importe quoi.

Moi — Quoi qu’il arrive, je ne révélerai pas ton passé. Que dois-je faire pour que tu me croies ?

Kushida — Désolé, mais je n’aurais jamais confiance.

Kushida-san le dit sans hésiter.

Moi — Je n’ai rien à gagner à le révéler.

Kushida — C’est peut-être vrai. Si jamais je découvre que tu en as parlé à quelqu’un, je n’aurais pas de pitié. Je pourrais même penser à faire s’effondrer la classe comme je l’avais fait au collège. Quelqu’un comme toi, Horikita-san, qui vise la classe A ne pourrait se permettre de risquer de causer un tel bazar. Donc je comprends ta manière de penser.

Mes sentiments avaient été transmis tels quels à Kushida-san. Mais même ainsi, il devait y avoir une raison pour laquelle elle ne cédait toujours pas malgré tout.

Kushida — Mais tu vois notre relation est un peu est tendue.

Moi — tendue…… ?

Kushida — Par exemple, disons que tu as un couteau pointé à l’arrière de la tête et qu’on te demande de coopérer pour ne pas que tu sois blessé, vas-tu obéir bien sagement ? Il y a donc une différence entre une situation où on est complètement hors de danger et une situation où on stipule qu’on est hors de danger, mais qu’à tout moment on peut nous tuer. Tu saisis ?

Kushida-san ne faisait confiance à personne. Elle ne prenait pas ses décisions en fonction des avantages et des inconvénients. Elle ne supportait tout simplement pas le fait que quelqu’un d’autre puisse posséder des informations compromettantes sur elle. Je comprenais mieux pourquoi elle essayait de se débarrasser de moi. Le problème, c’est que je ne pouvais pas non plus me débarrasser de ce couteau.

Moi — Mais c’est un peu contre-productif non ? Plus t’en fait et plus le nombre de personnes qui connait ton passé augmente. Lentement mais sûrement.

Kushida — C’est vrai. Je reconnais que la situation est devenue compliquée.

Moi — Tu es intelligente. Tu es au-dessus de la moyenne en termes de capacités académiques et sportives et tu es la meilleure des seconde en termes de capacités sociales voire même la meilleure de l’école. Même si je te suis hostile, je reste impressionnée par ta capacité d’analyse. Tu serais un grand atout pour la classe si tu coopérais. Tu serais même mieux appréciée comme ça par ton entourage.

Kushida — Ton côté madame je sais tout m’énerve au plus haut point, tu sais ? Comme si tu me connaissais vraiment. Je ne supporte vraiment pas ça. Si tu étais neutre à mon sujet, tu ne serais pas aussi condescendante.

Moi — C’est…

Sa détermination m’avait été communiquée avec intensité.

Kushida — Tu es plus intelligente que moi et tu t’en sortirais clairement dans une autre école. Et puis tu es venue pour ton frère non ? Vu qu’il va être bientôt diplômé, tu perds ta raison de rester dans cet établissement. Va étudier dans une autre école, sois diplômé et puis entre dans la vie active ou va à l’université. Tu t’en sortiras dans tous les cas.

Comme si le fait de dire que discuter plus longtemps serait une perte de temps, Kushida-san montra des signes stipulant qu’elle voulait partir. Je soupirai un peu à cause de mon échec.

Kushida — Je vais faire profil bas pour le moment. Mais je ne te ferai jamais confiance et je ne coopérerai jamais avec toi, Horikita-san. Tant que l’une de nous deux ne disparaîtra pas de cette école, aucune discussion ne sera fructueuse. J’espère que cette piqure de rappel t’ôte tous tes espoirs.

Moi — Je comprends. Je vais donc en rester là pour aujourd’hui.

Kushida — Pas seulement aujourd’hui. J’espère que c’est la dernière fois.

Laissant derrière elle ces mots, Kushida-san s’éloigna au loin dans le couloir.

 Moi — Je suis impuissante…

Je n’avais pas beaucoup de camarades sur lesquels je pouvais compter. Ayanokôji-kun était la seule personne de fiable même si nous nous étions un peu éloignés depuis l’épisode où je l’avais un peu forcé à me parler du Conseil devant Kushida-san. Mais il y a des choses dont je ne pouvais plus me défaire. Mon conflit avec était quelque chose qui ne pouvait être résolu que par des contacts répétés. Si gagner Kushida-san signifiait perdre ma coopération avec lui alors qu’il en soit ainsi. Oui…Kushida-san était la priorité.

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